Affaires Sagard

Michael Sabia s'expliquera au printemps

Minimisant le fait que le PDG de la Caisse ait séjourné à Sagard avec les membres de sa famille, Jean-Marc Fournier soutient que le comportement de M. Sabia cadre parfaitement avec ses fonctions.

L'affaire Desmarais


Le gouvernement Charest ne voit pas l'utilité de convoquer une commission parlementaire spéciale pour que le PDG de la Caisse de dépôt explique pourquoi il a séjourné au domaine des Desmarais.

Rémi Nadeau et Jean-Luc Lavallée Agence QMI - Le gouvernement Charest ne voit pas l'utilité de convoquer une commission parlementaire spéciale pour que le PDG de la Caisse de dépôt et placement, Michael Sabia, explique pourquoi il a séjourné au domaine des Desmarais, à Sagard.

Le leader du gouvernement, Jean-Marc Fournier, rejette la demande du Parti québécois, qui estime que M. Sabia doit rapidement rendre des comptes aux parlementaires à ce sujet.
M. Fournier a rappelé mardi que le président et chef de la direction de la Caisse de dépôt devra de toute façon se présenter à l'Assemblée nationale ce printemps pour répondre aux questions des députés, après la publication du rapport annuel de l'organisme.
«Il pourra venir s'expliquer sur plein de choses et il pourra préciser que lorsqu'on s'occupe du portefeuille des Québécois, on s'intéresse à ceux qui s'occupent d'activités économiques», a lancé le ministre.
Minimisant le fait que le PDG de la Caisse ait séjourné à Sagard avec les membres de sa famille, Jean-Marc Fournier soutient que le comportement de M. Sabia cadre parfaitement avec ses fonctions.
«S'il y a quelqu'un qui pense qu'autant lui que nous, les politiciens, ce serait mieux qu'on soit entre des murs et les portes fermées, qu'on ne parle à personne, alors on perd le sens de la démocratie», a-t-il ajouté.
Manque de jugement
Le chef de la Coalition Avenir Québec, François Legault, estime pour sa part que Michael Sabia a manqué de jugement en se rendant chez les Desmarais.
«Je pense que d'accepter une invitation familiale, c'est se placer dans une situation délicate. Je ne crois pas qu'il aurait dû faire ça », a-t-il dit, affirmant toutefois douter de la pertinence d'une commission parlementaire spéciale à ce sujet.
Plus tôt, son député François Bonnardel avait formulé le souhait, comme le PQ, que M. Sabia soit forcé de s'expliquer.
«Je pense qu'à la base, il a violé son code d'éthique de la Caisse de dépôt», avait clamé le député de Shefford.
«Boys club»
René Villemure, qui préside l'Institut québécois d'éthique appliquée, s'interroge sérieusement et estime que l'affaire mérite des éclaircissements.
«Des questions doivent être posées, sans présumer des réponses. Je trouve qu'aujourd'hui, on aurait avantage à faire des affaires autrement que les "boys clubs" d'autrefois. Sagard, ça a l'air d'être un gros "boys club"», a laissé tomber l'éthicien en entrevue.
«Ce qui était peut-être acceptable autrefois l'est peut-être moins aujourd'hui dans un contexte où la confiance n'est pas là et où les gens sont cyniques. Donc, je pense que la personne qui est en haut de la pyramide doit faire ultra attention, même si ce qu'elle a fait n'est pas illégal. Il y a des précautions supplémentaires à prendre.»


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