Suite au personnage Étienne Martin

Merci aux lecteurs de Henri Troyat (1911-2007)

Tribune libre

Merci à mes intervenants que ce sujet a su toucher. (Michel et Marie-Hélène). On aura compris que la question soumise en titre n'était pas de moi. Elle a été posée à Henri Troyat au cours d'une longue entrevue qu'il accordait à Maurice Chavardès en 1976, et qui s'avéra une sorte de biographie publiée sous le titre de “Un si long chemin”. Le lien que j'apportais est entre les jeunes ayant vécu à quatre époques dans l'Histoire: Révolution française, Grande Guerre Mondiale, fin vingtième siècle puis, ce début de millénaire qui nous préoccupe tant, au Québec.
Il y aurait long à discerter sur les sentiments qu'on prête à la “jeunesse”. Troyat (qui écrivait à la main debout devant un pupitre, comme le peintre devant sa toile) plaça son Étienne Martin dans la plus ingrate adolescence, “assailli de doutes, dans le chaos de l'Occupation, puis de la Libération...” Mais il ajoute: “chercheur de vérité”. Cette qualité, toujours présente chez le jeune adulte, peut nous inspirer espoir en nos jeunes générations: prendront bien conscience un jour de l'état de leur nation...
Jacques Attali (Sept leçons de vie, 2009) dit: “Aucune nation ne peut survivre si elle n'en a plus envie, si elle n'est pas fière d'elle-même, si elle n'a pas le courage de résister aux forces du déclin, si elle n'en ressent plus de raison d'être”. “... On mesure le respect de soi d'une nation à son attitude à l'égard de la défense nationale, de la natalité, du patriotisme et, en sens inverse, de l'alcool, drogue, suicide, maltraitance des femmes et des enfants...” (Poche, p. 181-2) “Depuis qu'a commencé le XXIième siècle, aucune nation à ce jour n'est encore née; aucune non plus n'a encore disparu”... (J.A.)
L'évolution de l'Histoire nous montre de surprenants soubresauts des nations. Si le sort du Québec nous paraît actuellement scellé, en partie à cause du désintérêt de nos descendants, il n'est pas interdit de croire que ces derniers, forts de leur nouvelle natalité en croissance et de leur conscience géographique, exerceront un ralliement salutaire, comme pour la France post-révolutionnaire ou l'Amérique d'après guerre. Par contre, si le réveil ne devait survenir qu'après la disparition du français en Amérique, la renaissance s'effectuerait avec un bras attaché dans le dos... comme pour les Écossais, les Galiciens, les Corses...
M'enfin... l'Histoire bouillonne actuellement.
Á nouveau, Jacques Attali: “On mesure le respect de sa nation à la manière dont ses dirigeants et ses citoyens sont loyaux à son endroit... si elle laisse détruire ses ressources, son patrimoine naturel et culturel... quitter sans esprit de retour, ne s'unit pas face aux agressions à venir. Des dirigeants politiques corrompus, familles sans enfants, armée mal respectée, système bancaire sans contrôle, dirigeants d'entreprise cyniques, jeunes suicidaires, environnement saccagé, aéroports mal tenus...”
N'ayant pas la mémoire historique de Marie-Hélène (merci de votre précieuse compagnie de pure Arlésienne lors de notre passage en Provence) je dois citer des extraits de mes lectures au hasard du voyage: actuel séjour bref dans la communauté Valencienne d'Espagne, qui se terminera bientôt en Catalogne. Les valeureux Catalans luttent actuellement contre l'Espagnol Zapatero, aussi obséquieux envers leur nation que Charest envers les Québécois. J'espère ne pas tirer de ce voyage la même conclusion que Facal...

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Ouhgo (Hugues) St-Pierre196 articles

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Fier fils de bûcheron exploité. Professeur retraité d'université. Compétences en enseignement par groupes restreints, groupes de réflexion, solution de problèmes. Formation en Anglais (Ouest canadien), Espagnol (Qc, Mexique, Espagne, Cuba), Bénévolat latinos nouveaux arrivés. Exploration physique de la francophonie en Amérique : Fransaskois, Acadiens, Franco-Américains de N.-Angl., Cajuns Louisiane à BatonRouge. Échanges professoraux avec la France. Plusieurs décennies de vie de réflexion sur la lutte des peuples opprimés.





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1 commentaire

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    4 octobre 2010

    Ah, Ouhgo, continuez à nous faire part de vos lectures passionnantes, mais nous espérons bien que vous allez nous revenir tout ravigoté de votre passage en Catalogne, et non pas avec des idées défaitistes et aussi pessimistes que celles de la personne que vous citez, sous prétexe de réalisme politique.. Votre Québec a besoin d'aller vers son but avec enthousiasme et une vision ensoleillée de votre avenir !