Sur son blogue, le conseiller municipal montréalais Luc Fernandez dénonce avec force le mépris de Pierre-Karl Péladeau pour les employés en lock-out du Journal de Montréal. Aussi tire-t-il à boulets rouges sur nos médias d'information en général, lesquels versent de plus en plus dans l'info-spectacle.
(http://www.lucferrandez.com/les-apatrides-sur-le-point-de-lemporter)
Il a bien raison, ce M. Fernandez.
Certains diront qu'en Occident, contrairement aux pays totalitaires, au moins il n’y a pas de censure. C'est vrai.
Mais noyer la véritable information sous un déluge de faits divers démesurément amplifiés et autres niaiseries, c’est tellement plus efficace !
Desmarais et sa Presse collabo, PKP et son journal de cul, sa télé de cul, sa convergence de cul…
Paraît qu’avant 1960, c’était la Grande Noirceur.
Mais c’est quoi aujourd’hui ?
Lagacé, Martineau, Guy A., Gendron, Mongrain, Denis Lévesque, il n’y en a plus que pour les bouffons. Qui donc connaît un Robert Laplante ou un Pierre Dubuc ? Quand je pense qu’autrefois, même les analphabètes savaient au moins qui était André Laurendeau, parce que les médias, même la radio et la télé, faisaient encore la différence entre un journaliste et un clown. On dira qu’au Québec, on n’en est pas encore tout à fait aux Rush Limbaugh et autres Glen Beck. Non, mais ça s’en vient très vite. D’ailleurs, on a déjà eu des Arthur et des Fillion.
L’info-spectacle… Je suis de plus en plus convaincu que ça pave la voie au fascisme. Et même que c’en est une composante.
Encore quelques années et on sera mûrs pour un Maxime Bernier, «Duce» à vie du Québec.
Depuis les Romains, il y a des urinoirs publics.
Faudra bientôt ouvrir des «vomissoirs» publics.
À moins qu’il n’y ait alors presque personne pour vomir. Ça, ça serait bien le pire…
Excusez mon ton pessimiste. Ceci n'est qu'un texte d'humeur. Et, pour l'instant, je ne vois guère de quoi espérer. Il y a quinze ou vingt ans, une jeune fille avait fait couler beaucoup d'encre en avouant que le Québec la tuait. Ce n'est pas le Québec qui nous tue, c'est sa classe dirigeante actuelle qui semble n'avoir d'autre but que de lobotomiser le peuple !
Pensez à tous ces dimanches soirs où, souvent, à cause d'un parent victime de lobotomisation, vous ne pouvez échapper ni à la télé ni à la radio. Le dimanche soir, jour et heures de la plus grande écoute, paraît-il, c'est vraiment plus que mortel : «Le Banquier», «Occupation Trouble» ou «Tout le monde en bave», cette version chromée des défunts «Tannants» de Télé-Métropole (lesquels «Tannants» avaient au moins le mérite de ne pas être chromés)...
Sur le câble, il y a une station appelée Historia. Ouais... «Monsieur Bricole» ainsi que des reportages sur les tsunamis ou les incendies de forêts, tout ça, ça fait au moins 95% de la programmation. Historia, quelle farce !
On se console en pensant que ce n'est guère mieux ailleurs. Mais est-ce si consolant ? Même la France, depuis un quart de siècle, s'enlise dans l'info-spectacle. Mais au moins, et ça c'est vraiment consolant, il lui reste encore quelques lieux de culture et de réflexion.
C'est donc pour me faire pardonner mon pessimisme que je vous offre un lien Internet vers un site où sont archivées les émissions de France-Culture, une station de radio d'une qualité telle qu'on rêverait d'en avoir une, au Québec, qui lui arriverait ne serait-ce qu'à la cheville.
(http://www.franceculture.com/emissions/themes)
Et puis, bon, mon pessimisme est très voisin de la rage, cette sorte de rage, vous savez, dont je crois qu'il nous faudra une forte dose pour nous sortir de toute la boue dans laquelle nous enfonce toujours plus une classe dirigeante inféodée à Ottawa et à Wall Street.
Luc Potvin
Verdun
De l'information à l'info-spectacle
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
4 commentaires
Archives de Vigile Répondre
16 octobre 2010Vous avez raison, il n'y a pas de censure. Mais il y a les «choix éditoriaux» des médias écrits. Les faits divers, les recettes de cuisine, les «plogues» tous azimuts, les voyages et les sports évacuent l'information et la perdent dans une jungle de divertissement de type nombrilique. Et quand il y a une information qui susciterait une prise de conscience de la collectivité, il y a les agences de communications à qui les médias ouvrent la porte toute grande pour souvent leur permettre de faire valoir «l'autre version», qu'elle soit indéfendable ou pas. De quoi sans cesse faire croire qu'une opinion en vaut inévitablement une autre. Le «contrôle de l'information» se fait aussi systématiquement, au nom de «la liberté d'expression», dans les radios poubelles. Au Québec, il n'y a plus qu'une grande source d'information et c'est Le Devoir. C'est le dernier journal qui nous reste.
Archives de Vigile Répondre
15 octobre 2010La SRC et TVA ont remplacé Allo Police d'antan : que des faits divers. Et quand on nous livre quelques nouvelles, observez bien le visage et le ton des lecteurs de nouvelles et vous constaterez qu'ils sont plutôt des éditorialistes. En effet, de plus en plus, les nouvelles sont teintées de partisanerie. Comme si nous ne pouvions nous faire notre propre opinion sur les événements. La plus habile est certainement Anne-Marie Dussault. Elle s'acharne à nous aider à nous faire une opinion, la pôvre.
Télé-Québec ne véhicule que des lieux communs des intellectuels du Plateau.
Quant à Historia, nous assistons à l'Histoire du marteau québécois et pourquoi pas à l'Histoire du fromage en crottes à travers les civilisations. Il est vrai qu'au Québec, l'Histoire a commencé avec la révolution tranquille. Avant, il n'y avait rien. « C'est ancien », disent certains. Faut-il être assez insignifiants et médiocres.
Je me rattrappe de temps en temps avec TV5 et encore, puisque des émissions québécoises y sévissent de plus en plus. Il y a aussi RFO qui nous présente certaines émissions intéressantes en direct de France.
Dans l'affaire des mineurs chiliens, nous avons assisté à un spectacle grandiloquent, particulièrement à la SRC. Une tablée indigeste de commentateurs tous aussi insipides les uns que les autres et qui jasaient, jasaient entre eux et nous faisaient perdre l'essentiel. Quelques minutes de cette salade à la québécoise et je me suis rendue sur Euronews où le commentateur nous rapportait les faits et faisait la description des événements. Tout simplement. Nous ne le voyions pas, mais nous l'entendions seulement. De longs moments de silence où il n'est pas nécessaire de parler et jaser comme le font les Québécois. J'ai dû me rendre à l'évidence qu'au Québec, il ne se fait que du spectacle à la télé, afin de mousser la carrière des uns et des autres et de retenir un auditoire.
Et nous passerons la fin de semaine sur l'histoire du Frère André. Les voilà tous convertis maintenant. Et, à la prochaine occasion, ils « vargeront » sur l'Église.
Je connais plusieurs personnes qui ont annulé le câble parce qu'elles ne regardent plus la télé : trop insignifiante. Une économie d'environ 600 $ par année. Elles s'informent plutôt sur internet.
Quant à la langue d'usage, je préfère passer outre... Tsévedire...
Enfin ! Consolons-nous, les jeunes ne regardent plus la télé.
Archives de Vigile Répondre
15 octobre 2010Monsieur Potvin,
Vous voyez clair. Nous sommes de plus en plus nombreux à dénoncer le contrôle des médias, journaux, radio, télévision, par... l'argent, et le politique au service de l'argent.
La médiasserie, est, chez nous au Québec, au service de la propagande capitaliste et canadienne. La médiasserie dit à ceux qui s'en abreuvent, quoi penser, quoi consommer, les incite à surconsommer, et leur dit... pour quels partis voter.
Le contrôle de la pensée par la médiasserie implique, comme vous le constatez vous-même, la mort de la démocratie. Nous vivons en pays totalitaire, avec cette différence, qu'au lieu de mettre les citoyens en prison pour leurs opinions ; le régime, en procédant au contrôle de la pensée, emprisonne cette même pensée.
Vive la démocratie !
Michel Rolland
Lise Pelletier Répondre
14 octobre 2010Pour ce qui est de vomir, dans mon cas, cela fait déjà 2 fois
Pour la première, je me suis dit, bon quelque chose qui ne passe pas mais j'avais quand même un petit doute
Pour la deuxième, c'était ce soir, après avoir vu la ministre de l'incompétence, nous annoncé, que la loi 103 devrait être adoptée telle quelle..
chu pu capable, ce parti détruit ma santé physique et mentale
désolée aussi pour ce défoulement, la rage m'étouffe