À propos du congédiement du Dr Norman Cornett

McGill honore la liberté d'expression

Des obligations s'appliquent toutefois à tout le personnel enseignant afin d'éviter d'éventuels dérapages

"Dérapages" ?

La lettre ouverte publiée dans votre édition du 11 juillet 2007 remet en question la décision de la faculté d'études religieuses de l'université McGill de ne pas offrir de contrat d'enseignement au Dr Norman Cornett pour l'année qui vient. Sur une base contractuelle, celui-ci a donné différents cours pendant plusieurs années à McGill.
L'argumentaire de la lettre s'ouvre sur un dialogue de Fahrenheit 451 qui assimile la situation du Dr Cornett au désarroi ressenti par le protagoniste du roman de Ray Bradbury à la suite de son congédiement arbitraire et inexplicable. Sans en identifier les sources, la lettre soulève la possibilité que la décision de l'université McGill de ne pas offrir un autre contrat au Dr Cornett s'explique par les débats controversés sur le conflit au Moyen-Orient qu'il a organisés dans ses cours. Selon les auteurs de la lettre, les donateurs, indisposés par ses idées, auraient ainsi imposé une marche à suivre à la direction de McGill avant de reprendre leurs contributions.
Ces allégations atteignent McGill au coeur même de sa mission universitaire, puisque la liberté d'expression représente un ancrage essentiel de ses activités d'enseignement et de recherche. La direction de l'université tient à assurer, sans aucune équivoque, que les hypothèses soulevées n'ont absolument aucun fondement.
L'université McGill honore une longue tradition de respect et d'accueil sur un large spectre de théories, de modèles, d'idées et d'opinions à laquelle elle ne saurait renoncer sans renier sa vocation. Des obligations s'appliquent toutefois à tout le personnel enseignant afin d'éviter d'éventuels dérapages.
Sans verser dans les réponses à des rumeurs ou des ouï-dire, la direction de l'université a complètement revu l'application des règles en vigueur dans le cas précis du Dr Cornett. Aucune irrégularité n'est apparue à l'analyse attentive du processus suivi.
La faculté d'études religieuses désire continuer d'offrir des expériences d'enseignement à ses étudiants des cycles supérieurs en leur laissant la possibilité de donner des cours qui enrichissent leurs parcours de formation. La direction de McGill ne peut que soutenir ces initiatives dans le respect des règles et des procédures en vigueur.
L'université n'étant pas une organisation hiérarchique qui exerce son autorité et son contrôle sur les facultés, nous nous sommes assurés que la faculté d'études religieuses a appliqué les règles et les procédures dans le plus grand respect des valeurs associées à la liberté académique.
Les signataires de la lettre commencent leur lettre sur une citation d'un film basé sur un roman. Malheureusement, ce procédé délaisse l'analyse objective des faits qui font la différence entre la fiction et la réalité.
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Anthony Masi, Vice-principal exécutif à l'université McGill


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