Le combat des chefs

Mario Dumont: Ramer à contre-courant

Rentrée parlementaire


par Boivin, Simon
"Super Mario" a ramé à contre-courant la majeure partie de sa carrière. Et les astres ne s'alignent pas pour lui faciliter la vie au cours des prochains mois. Assez pour que plusieurs se demandent si une élection décevante n'aura pas raison du "résistant de Cacouna".
En net recul selon les sondages, l'ADQ doit se faire entendre mais n'a guère de temps pour y parvenir pendant la période de questions. La session qui s'ouvre risque d'être la dernière occasion de se démarquer.
Persévérant est l'adjectif qui revient le plus pour qualifier celui qui porte l'ADQ à bout de bras depuis 12 ans. L'élection de 2003 lui a porté un dur coup. Le député de Rivière-du-Loup survivrait-il à un résultat aussi décevant ?
"Ça fait déjà un bon bout de temps qu'il est là, constate Yvon Picotte, président de l'ADQ. Je pense qu'il y a une limite à toujours pousser la machine au bout et à ne pas avoir de réponse."
L'organisateur de la dernière campagne de l'ADQ, l'avocat Jacques Gauthier, ne voit pas Dumont capituler. "C'est un cultivateur. Ça veut dire qu'il peut semer, voir la grêle démolir tout ce qu'il a fait, se relever le matin et se remettre au travail sans pleurer."
L'après-carrière
Même chez ceux qui préfèrent garder l'anonymat, l'équivoque plane. Il se réorientera vers le privé, pense l'un. Il continuera le service public, croit l'autre.
Le principal intéressé dit ne même pas y penser. "Le lendemain d'une élection, on s'assoit avec les membres et on avise de ce qui est mieux pour moi, pour le parti, pour le Québec, indique Mario Dumont. C'est ce que j'ai fait au lendemain de chaque élection."
Le secret du succès pour l'ADQ tiendra dans sa capacité à attirer les insatisfaits du gouvernement Charest et du PQ d'André Boisclair. À cet égard, le chef des troupes "autonomistes" ne laisse plus planer le doute quant au camp qu'il choisira advenant un troisième référendum. M. Boisclair a "achevé le peu de confiance qui restait dans tout le projet péquiste" et "si le PQ devait se lancer là-dedans, il s'y lancerait bien seul".
Mario Dumont est conscient qu'il devra convaincre quelques "personnalités de marque" de se présenter sous sa bannière. L'un des fondateurs du parti, Jean Allaire, voit là l'une des plus grandes difficultés de l'ADQ. "Trouver des citoyens prêts à se présenter en politique, c'est de plus en plus rare, indique-t-il. C'est vrai pour tous les partis."
Le politologue Réjean Pelletier, de l'Université Laval, est "très pessimiste" quant à ce qui attend Mario Dumont et l'Action démocratique. Les résultats des dernières partielles ont été un mauvais présage. Les prochaines élections "peuvent sonner le glas du chef, mais aussi du parti, analyse-t-il.
sboivin@lesoleil.com


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