Guerre culturelle

Manifeste contre le dogmatisme universitaire

Contre l'hégémonie de la gauche antinationale

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« Le Québécois est réduit à l’état d’homme blanc privilégié, piétinant un territoire autochtone non cédé. »


« Il faut subir son temps pour agir sur lui », nous disait Sainte-Beuve au XIXe siècle. Ce propos ne pourrait être plus vrai pour nombre d’étudiants actuels qui ont le malheur de ne pas souscrire à l’idéologie universitaire dominante. En effet, beaucoup de départements d’arts, de sciences humaines et de droit dans les universités et les cégeps sont, depuis plusieurs années, noyautés par des professeurs de la gauche postmoderne.


Ayant réussi à monopoliser les lieux de pouvoir, ils sélectionnent minutieusement leurs camarades idéologiques au sein du corps professoral. Véritables apôtres de la tolérance, ces enseignants ont ironiquement du mal à tolérer toute forme de pensée contraire à la leur. Leurs opinions sont présentées comme des faits, et les faits sont délogés au statut de « construction sociale ».


Amateurs de l’intersectionnalité, ils accumulent les luttes victimistes propulsées par les campus américains, tout en évitant soigneusement d’aborder la question de la subordination du Québec au Canada. On ne sélectionne que les victimes utiles pour mieux resserrer le cilice de la mauvaise conscience occidentale.


Ce qui s’avérait n’être d’abord qu’une mode idéologique tend de plus en plus à se cristalliser et à étendre ses tentacules. C’est l’extension du domaine de la lutte pour la reconnaissance. Tout comme l’avare n’est jamais assez riche en argent, le professeur n’est jamais trop bien nanti en signaux de vertu. Le goût prononcé pour l’école anglo-saxonne, de par sa présence hégémonique, révèle une forme avancée de colonisation mentale.


Les universités et les cégeps québécois n’ont ainsi de français que le nom : pratiquement tout l’esprit est maintenant soumis à l’Empire. En témoignent l’indifférence aux penseurs français et la tombée en pâmoison devant les real thinkers américains. Au mieux, les Français ne sont lus que lorsqu’ils font preuve d’anglophilie bien affichée. C’est un fait : le Bob Gratton de 2020 possède une charge de cours.


Novlangue


Dans ce sillage, la novlangue s’enrichit d’année en année : islamophobie, transphobie, décolonialisme, capacitisme, spécisme, séparatisme lesbien et système de domination genrée ne sont là que quelques termes du volapük universitaire. L’indifférenciation fait son oeuvre : il n’y a plus d’hommes et de femmes, simples sexes désignés à la naissance, ne reste que des genres fluidifiés dans les théories absconses.


C’est le retour au chaos originel, où la discrimination n’est pas de ce monde. Cette aspiration régressive fait même l’objet de programmes d’études féministes et de genres. En ce qui concerne les autres programmes, la matière est désincarnée et mortifiée au nom de la théorie critique : c’est l’âme de l’élève qui s’en trouve désarmée. La déconnexion au peuple est totale, autant que la simple considération, celui-ci n’étant après tout qu’un construit.


Le Québécois est réduit à l’état d’homme blanc privilégié, piétinant un territoire autochtone non cédé. Exit la réalité historique et la nuance : le réflexe autopénitentiel est de mise pour sauver nos âmes. Dans ce contexte, l’Histoire se répète, car après avoir une fois de plus perdu la mémoire, le peuple québécois se retrouve déboussolé, en perte de repères et faisant face à de graves dangers qui menacent son existence précaire.


Évoquer ce genre de problèmes fait l’objet de suspicion dans les établissements postsecondaires. Défendre une terre et son identité nationale ne suscite que roulements d’yeux et soupirs agacés, lorsque ce n’est pas une pluie d’invectives qui s’abat sur le dissident ou sa prise à partie par les autorités. Remettre en question la religion du Progrès déclenche un ahurissement généralisé devant une jeunesse écoanxieuse et manichéenne, au bas niveau de littératie.


Dissidence


Nous, jeunes signataires nationalistes, étudiants et finissants d’études postsecondaires, proclamons notre devoir de dissidence. Nous n’écrivons pas pour nous victimiser et nous plaindre d’une atteinte à nos droits. Non plus pour remplacer une idéologie par une autre. Nous ne nous asphyxions pas, mais l’air est vicié.


En bons écologistes, permettez-nous de préférer un air sain. Nous signons ce texte parce que nous savons que la médiocrité n’a pas vocation à l’éternité. Nous lançons ce manifeste pour encourager nos pairs à démolir le temple de la rectitude politique. Ils doivent savoir qu’ils ne sont pas seuls. En temps d’incertitude et de tourmente, que Louis Pauwels les rassure : « il nage forcément à contre-courant, celui qui se dirige vers la source ».


Car lorsque l’un des nôtres ose remettre en question l’ordre établi, que ce soit par des conférences « controversées », des travaux aux thèses divergentes ou même l’expression d’une opinion discordante, son action ne demeure pas vaine. Chaque fois, ce sont les colonnes de l’empire du politiquement correct qui s’en trouvent ébranlées.


« Lentement la brèche s’élargit, se rétrécit, s’élargit encore. […] À nous l’imprévisible passion ; à nous le risque total dans le refus global », scandaient nos ancêtres en 1948. Soixante-dix ans plus tard, nous sommes toujours au poste. Face au dogmatisme global nous opposons la responsabilité entière.


Que les nouveaux curés se le tiennent pour dit : nous ne céderons rien, nous ne reculerons pas, nous ne nous tairons pas, nous ne donnerons aucun gage de respectabilité. Les universités et les cégeps doivent être le lieu de la pluralité des opinions et de leur échange dans un cadre respectueux et juste. Sans quoi, il faudra changer leur nom pour camps de rééducation. Nous ne voulons pas en arriver là.


*Jordanne Blais-Rochefort, étudiante en science politique et philosophie, Université de Montréal 

Gabriel Jarvis, étudiant en enseignement secondaire de l’Univers social, Université de Montréal 

Philippe Lorange, étudiant en science politique et philosophie, Université de Montréal 

Claude Pelletier, étudiant en administration publique, ENAP 

Samuel Vanasse, bachelier en philosophie, UQAM

Jérémie Allaire-Ménard, réalisateur

Tristan Ampleman-Tremblay, étudiant en Philosophie, Université Laval

Antoine Arbour, étudiant en Affaires publiques et Relations internationales, Université Laval

Guillaume Bédard, étudiant en Économie et politique, Université Laval

François-Xavier Bélanger, étudiant

Maxime Bell, étudiant en Sciences, lettres et arts, Cégep Lionel-Groulx

Vincent Benatar, étudiant en Administration, UQÀM

Maé Bonnet, étudiante en Sciences humaines, Cégep Limoilou

Félix Brassard, cinéaste

Ariane Brochu, étudiante en Sciences humaines, Cégep régional de Lanaudière à l’Assomption

Éric Chalut, musicien

Riccardo Chmielowiec, étudiant en Littérature comparée, UdeM

Jordan Craig Larouche, étudiant en Sciences humaines, Cégep Lionel-Groulx

Wolfgang D’Aoust, étudiant en Cinéma, Cégep Saint-Laurent

Vincent D’Astous, étudiant en Philosophie, Université Laval

Jean-Philip Desjardins-Warren, étudiant en Histoire, UQÀM

Mathieu Desroches, étudiant en Sciences économiques, UdeM

Orian Dorais, étudiant en Cinéma, UdeM

Léonard Duchesneau, étudiant en Urbanisme, UdeM

Philibert Dumontier-Ménard, étudiant en Science politique et philosophie, UdeM

Lukas Gagnon, étudiant en Droit, UdeM

Morgane Gauvin, étudiante en Langues modernes, Cégep Limoilou

François Gervais, étudiant en Histoire et civilisation, Cégep Lionel-Groulx

Marc-Antoine Gervais, étudiant en Enseignement secondaire de l’Univers social, UdeM

Samuel Hamelin, étudiant en Enseignement secondaire de l’Univers social, UdeM

Olivier Jolicoeur, étudiant en Géographie, UdeM

Alexis Kelly, étudiant en Histoire et civilisation, Cégep du Vieux-Montréal

Tomas Labelle, étudiant en Histoire, UdeM

Gabriel Laflamme, étudiant en Arts, lettres et communications, Cégep Limoilou

Matthieu Laflamme-Boucher, étudiant en Sciences économiques, UdeM

Olivier Lamanque Galarneau, étudiant en Histoire, UdeM

Mark Landry, étudiant, Montréal

Michaël Lauzon, ex-étudiant en Sociologie

William Lauzon, étudiant en Génie chimique, Université de Sherbrooke

Philippe Lavoie, étudiant en Immigration et relations interethniques, UQÀM

Léo Leclerc, étudiant en Questions internationales, Cégep du Vieux-Montréal

Maxime Lépine, caméraman

Louis-Philippe Le Sieur, étudiant

Félix L’Heureux Bilodeau, étudiant en Génie agroenvironnemental, Université Laval

Olivier Malo, LL. B, Université Laval

Samuel Massicotte, historien et étudiant en Enseignement secondaire

Yassir Najmaoui, étudiant en Génie informatique, Université de Sherbrooke

Isaac Prasow-Émond, étudiant en Science politique et philosophie, UdeM

Félix Racine, étudiant en Science politique et philosophie, UdeM

Samuel Rasmussen, étudiant à l’École de Politique appliquée de l’Université de Sherbrooke

Jonathan Raymond, étudiant en Électronique industrielle, Cégep de Sherbrooke

Nicolas Rioux, étudiant en Droit public, Université d’Ottawa

Benjamin Roy, étudiant en Science politique, UdeM

David Santarossa, enseignant au secondaire

Aram Shoujounian, étudiant en Études internationales, UdeM

Marius Tarigradschi, étudiant en Économie politique, UdeM

Sacha Thibault, ancien président du Forum Jeunesse du Bloc Québécois

Maxence Toureche, étudiant en Science politique, UdeM

Anthony Tremblay, ex-étudiant en Études politiques appliquées, Université de Sherbrooke

Natasha Tremblay, étudiante en Littérature anglaise et création littéraire, Université Concordia

Samuel Turcotte, étudiant en Économie politique, UdeM

Maxance Vincent, étudiant en Cinéma, UdeM




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