Maîtres chez eux

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Le goût de la farine


Les Premières Nations du nord-ouest de l’Ontario prennent leur avenir électrique en main. Vingt-quatre communautés de la région se sont regroupées pour construire 1 800 km de lignes électriques à plus de 500 km au nord de Thunder Bay. D’ici 2023, ce projet d’infrastructures, le plus gros du genre au Canada à être géré par une organisation autochtone, permettra de raccorder 17 communautés isolées au réseau électrique ontarien et de remplacer les coûteuses et polluantes génératrices au diésel.


En plus d’entraîner la création de 800 emplois, le projet Wataynikaneyap (« la ligne qui apporte la lumière », en ojibwé) changera la vie de 14 000 personnes. Dans bien des villages, le diésel nécessaire aux génératrices alimentant les petits réseaux locaux ne peut être acheminé que l’hiver, quand les lacs et les marais ont gelé. Il n’est pas rare que des pannes d’électricité forcent la fermeture de l’école, de la clinique et même de l’aéroport. Les réseaux étant saturés, il est impossible d’y relier de nouvelles maisons. Outre un approvisionnement suffisant et fiable en électricité, la venue de Wataynikaneyap permet aussi d’envisager divers projets d’expansion, dont quelques centrales hydroélectriques totalisant 275 mégawatts.


Le fédéral s’est engagé financièrement en accordant un prêt de 1,6 milliard de dollars, mais ce sont les communautés autochtones qui seront propriétaires des lignes à 51 %. L’actionnaire minoritaire à 49 %, FortisOntario, est un réseau électrique du sud de la province établi à Fort Érié. Celui-ci cédera progressivement ses parts aux Premières Nations, qui assureront l’exploitation et l’entretien des lignes.





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