Macron, l’air du vide…

Reportage au meeting de Besançon

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«On est mal» !


J’ai assisté à mon premier meeting d’Emmanuel Macron. Tous ces moyens déployés,  la musique à fond les ballons ! Un homme attendu comme une star ! L’image du télévangéliste est-elle la plus adaptée ? Sans doute pas. Car un télévangéliste a des messages à faire passer. Avec toute la bonne volonté du monde, je n’en ai pas détecté le moindre. Des slogans et des truismes enfilés à vitesse supersonique. Ma dernière visite au gouffre de Padirac m’a laissé un moindre sentiment de vide que le discours improvisé et décousu d’Emmanuel Macron, dont la syntaxe approximative rappelait parfois les romans de Christine Angot.


“Helpers”, “Trumpistes” et “Hesseliens”


Chez En Marche, il n’y a pas de bénévoles, il y a des « helpers ». L’un d’eux, à la fin du spectacle, a remarqué mon air consterné. Il m’a interrogé. Je lui ai dit mon tourment. Et il m’a vendu la mèche. Tout cela, en effet, n’est que de l’enfumage. Les discours, ça ne compte pas. L’important, ce sera l’action. Emporté par son élan, cet homme, qui se disait travailler « dans l’international », m’a donné l’exemple de Donald Trump, qui a enfumé tout le monde pendant sa campagne, avant de montrer aujourd’hui ce dont il est capable dans le conflit syrien. De l’enfumage, donc. Je lui ai dit mon soulagement. J’avais bien perçu la fumée.


Devant peu ou prou la même assistance que François Fillon (environ 2500 personnes), il y a quelques semaines au même endroit, Emmanuel Macron s’est dit le candidat de « l’indignation utile ». Il a cité Stéphane Hessel. S’est adressé aux classes moyennes. « Ca ne peut plus durer ! » A combien de reprises l’a-t-il martelé ? Je n’ai pas compté. On ne savait pas, au passage, car il ne le précisait pas, ce qui ne devait pas durer. L’important était de le marteler. « Je vous le dis ! » Combien de fois ? Je n’ai pas compté. Mais, en fait, il ne nous disait rien. Pas très grave, pour les fans, dont beaucoup assistaient peut-être à leur premier meeting pour être aussi enthousiastes à l’écoute d’un tel enfilage de lieux communs.


Quelle “leçon de Besançon”?


Et puis, Emmanuel Macron a aussi voulu flatter les gens du cru. Il a évoqué « la leçon de Besançon », qui, paraît-il, se serait si bien remis de la disparition de ses nombreuses industries horlogères pour se reconvertir dans les industries de pointe. Tiens, donc ! Besançon, cette belle endormie qui a perdu son statut de capitale régionale pendant qu’Emmanuel Macron était aux affaires, n’a en réalité pas tant d’industries de pointe qu’il ne le dit. Besançon continue en revanche de former parmi les meilleurs horlogers du monde puisqu’ils vont se vendre à prix d’or en Suisse après des cycles de formation très courts. C’est sans doute cela « la leçon de Besançon ». Former pour ses voisins. Mais est-ce cela, le projet d’Emmanuel Macron ?


Dans moins d’un mois, l’ancien ministre sera peut-être à l’Elysée. Nous gratifiera-t-il toujours des mêmes discours ? Pourra-t-il continuer sur ce même registre ? S’il est en situation de cohabitation, pourquoi pas ? Mais s’il obtient la majorité ? Souhaitons-lui de choisir un premier ministre avec davantage d’épaisseur. Dans le cas contraire, et pour parler « jeune » comme Emmanuel Macron à Besançon : « On est mal » !




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