Les votes ethniques.

M.Bousquet a raison

La communauté juive et Nous.

Tribune libre

• « M. Noel ; qui écrit : « Mais ne comptez surtout pas sur le PQ et encore moins sur le Bloc pour parler cela. C’est la langue de bois mur à mur. »
Parler de ça ne suffirait pas, faudrait empêcher les immigrants de voter. Les immigrants depuis combien de temps ? Tous ceux qui ne sont pas nés au Québec ou au Canada ?
Nous aurions alors 2 classes de citoyens et même si la chose s’est produite ailleurs, ce n’est pas dans un pays à tradition aussi démocratique qu’ici. Nous nous ferions crucifier juste d’y penser »
. M..Bousquet, T. Libre, Vigile, 26 mai réponse au texte de M. Jacques Noël.
Vous avez raison M. Bousquet.
C’est pour cette raison qu’il devient si impérieux, si urgent, de Nous parler de Nous.
Le Bloc et Q.S., éteints tous deux dans un souverainisme de pacotille et un patriotisme frileux même en été, le P.Q., lui, dans l’œil de la tempête, réussira-t-il enfin à allumer ?
Si un parti indépendantiste, même seulement souverainiste, même seulement confédéraliste, advenant qu’une telle chose puisse exister, M. Bousquet, si ce parti ne s’adresse pas d’abord à Nous, les seuls qui pouvons faire l’indépendance, la souveraineté ou le confédéralisme ou n’importe quoi, si ce parti ne le fait pas lui-même, très ouvertement, très clairement, S’IL NE Nous NOMME PAS D’ABORD, c’est ce parti qui entretient alors lui-même la suspicion auprès des électorats « ethniques » puis après, les votes qui nous sont défavorables, qui Nous sont contraires.
La communauté juive d’ici, québécoise, mais surtout canadienne, est certainement la communauté la plus sensible à l’humeur politique de son environnement. Cette communauté n’a pas perdu la mémoire, elle, et ne se laisse pas distraire facilement par les arguments spécieux. Sa mémoire est bien trop douloureuse pour faillir.

On peut vouloir encore endormir l’électorat des Tremblay d’Amérique avec le « nationalisme civique », on n’endormira pas de sitôt, ni l’électorat ni la communauté juive au Québec avec ça, dans le futur, pas mieux qu’on y a réussi dans le passé. Et c’est la communauté juive qui a raison.
Les séparatistes « méritent » les scores électoraux qui furent les leurs auprès de cet électorat. Les succès relatifs auprès de cet électorat agissent comme le thermomètre auprès de tous les autres.
La communauté juive sait mieux que Nous, la puissance du nationalisme. Elle s’en méfie. Peut-être se méfie-t-elle même plus encore de ceux qui ravalent le nationalisme « ethnique », pour se montrer « ouverts ».Quoi qu’on pense, cela n’est pas de nature à impressionner cette communauté. Entre le multiculturalisme et le pseudo inter culturalisme québécois, elle va choisir toujours le multiculturalisme canadien. Realpolitik oblige. Mais pourtant…
Pourtant, si le mouvement souverainiste ou indépendantiste renouait avec sa nature profonde, la nôtre, s’il devenait assez fort et capable dire Nous, véritablement, comme cela devrait être, à nos propres yeux et cœurs, aux yeux mêmes et à la mémoire juive par ailleurs, nous aurions une chance, alors même que depuis longtemps et pour très longtemps semble-t-il nous n’en avons aucune. Ici, je crois, le « parler vrai » serait le début de toute chose.
Et pour parler vrai, les indépendantistes, un parti indépendantiste, un gouvernement indépendantiste (souverainiste ou confédéraliste aussi) ne pourra jamais s’exempter de parler très clairement de Nous. Parce que c’est Nous qui sommes au cœur de l’affaire, de l’indépendance. Là seulement, alors, Nous pourrions être compris.
Là seulement, la communauté juive, son électorat fidèle, lui-même toujours tellement en accord avec lui-même, son propre Nous, commencerait à bien Nous comprendre. C’est en se comprenant très bien, en fait de Nous à Eux, leur Nous, en vrai et sans mascarade, que la suspicion des uns et des autres pourraient cesser. Pour cela, il faut qu’un parti Nous représente.
Faut un parti qui n’a pas honte de Nous.
Autrement, les séparatistes, et même si nous étions bientôt victorieux, risquerions de déplorer longtemps les appuis essentiels de cette communauté, si bien branchée par ailleurs sur la communauté internationale… Genre, comme vous dites,
M. Bousquet.


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2 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    29 mai 2010

    Merci pour votre aimable précision. Vigile… Vigile est une source extraordinaire d’informations. Je suis toujours plus persuadé de l’injustice faite à ce site de ne pas être plus connu. J’espère que nous serons victorieux.

    Il y avait du vrai dans ce que disait M. Michaud. Et du vrai plus tard dans la réponse même excessive de M. Bouchard. Tous les deux furent malhabiles.
    Concernant la communauté juive, les réactions politiques d’ici sont souvent over, bien inutilement. C’est parce qu’au départ, Nous ne Nous nommons pas Nous-mêmes. Ce que n’hésite pas à faire, elle, la communauté juive. Et pour cela, elle est admirable. Même si elle n’a pas toujours raison.
    La « gauche » québécoise, elle, soft ou radicale, n’y arrive pas. Elle se déshonore à ne pas Nous nommer.

    Cette gauche n’arrive pas non plus à dire très clairement que derrière l’appui qu’elle sifflote constamment en faveur des « victimes » palestiniennes, elle masque, sous le parallèle « victimaire » qu’elle insinue entre le peuple palestinien et le peuple québécois, elle cache très soigneusement un petit brin d’antisémitisme, qui est bien davantage un brin d’anti-américanisme.
    C’est bien plus facile, en effet, mais un peu moins courageux, de parler contre les sionistes, que de parler ouvertement contre les juifs.
    Ce que nous saisissons mal-- et justement parce que nos partis politiques ont si peur du Nous--, c’est qu’un sépharade ou un azkénase , eux, ils font partie tous les deux du Nous de cette communauté juive, qui s’assume par ailleurs admirablement bien. Même si cela peut impatienter.
    Le problème n’est pas chez cette petite communauté. Il est chez Nous. Nous sommes majoritaires.
    C’est chez nous, et bel et bien entre Nous, qu’un jour M. Michaud et M. Bouchard ont fait chacun un impair politique, l’ensemble de communauté juive étant restée digne.
    Et quoi qu’en disent quelques uns qui grouillent et grenouillent, c’est chez Nous, par deux fois plutôt qu’une, mais pour des raisons opposées, qu’a résidé l’indignité.
    Nous ne sommes pourtant ni meilleurs ni plus mauvais qu’ailleurs.
    La communauté juive pourrait justement en témoigner.