PARTI QUÉBÉCOIS

Lisée choque ses concurrents

Le député de Rosemont juge irréaliste la tenue d’un référendum avant 2022

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La question est de savoir si les péquistes reconnaissent à Lisée la stature et l'autorité morale requises pour présenter cette option

Jean-François Lisée prend pour cible les marchands d’illusions au sein du Parti québécois, c’est-à-dire ceux qui promettent une victoire du camp du Oui d’ici 2022.

Le député de Rosemont en est certain : le PQ en sera quitte pour l’opposition s’il « brusque » les Québécois au cours de la prochaine campagne électorale en leur promettant de tenir un référendum sur l’indépendance du Québec une fois de retour aux commandes de l’État. «“Entre eux [les libéraux] et un référendum, on préfère eux” : en ce moment, c’est ce qu’ils disent, les Québécois. […] Mon expérience politique de plus de 20 ans me dit que, d’ici 24 mois, ça, ça ne changera pas », a soutenu le candidat à la direction du PQ lors d’un impromptu de presse lundi.

Du coup, le slogan préélectoral du PQ devrait ressembler à « stressez pas en 2018 » et choisissez un « ostie de bon gouvernement », comme l’a exprimé l’ex-conseiller des premiers ministres Jacques Parizeau et Lucien Bouchard. « Ce n’est pas réaliste de dire : en 24 mois, on serait prêts à dire aux Québécois : “Donnez-nous un mandat pour réaliser l’indépendance.” M. Parizeau a pris six ans. Aucun d’entre nous n’est de la stature de Jacques Parizeau et on ferait ça dans le tiers du temps, soyons sérieux », a poursuivi M. Lisée.

Les deux autres candidats à la chefferie du PQ, Alexandre Cloutier et Véronique Hivon, trouvent la sortie médiatique de M. Lisée pour le moins précipitée. Cependant, ni l’un ni l’autre ne promettent à l’heure actuelle de tenir un référendum dans un premier mandat péquiste. Pour le moment, seule la candidate pressentie Martine Ouellet prône cette idée. D’ailleurs, il s’agit de « la seule façon de battre Philippe Couillard en 2018 », estime-t-elle.

Alexandre Cloutier a reproché à M. Lisée de faire fi du « caractère imprévisible de la vie politique » en balayant du revers de la main un référendum de 2018 à 2022. « J’ai assez d’expérience en politique pour vous dire que les choses changent extrêmement rapidement, et écarter tout projet de consultation populaire pendant les six prochaines années m’apparaît irréaliste », a-t-il déclaré lors d’un point de presse à l’Assemblée nationale.

Étonnement

Néanmoins, le député de Lac-Saint-Jean a convenu que le projet indépendantiste n’est pas porté à l’heure actuelle par un « élan populaire ». « On doit sentir que les Québécois sont derrière nous, qu’ils ont envie d’embarquer dans le projet de pays qu’on leur aura présenté », a-t-il souligné.

Pour sa part, Véronique Hivon juge que le « projet de pays doit demeurer au coeur de [l’]engagement » du PQ. À son avis, la proposition de M. Lisée équivaut à un refus de parler de souveraineté. « Il dit qu’il faut se donner au moins six ans avant de pouvoir penser parler du projet, de remettre les gens en mouvement. Moi, je vous dis qu’il faut remettre les gens en mouvement dès maintenant », a-t-elle dit lors d’un point de presse tenu dans un parc de Montréal. La députée de Joliette estime que « la chose urgente à faire » est de « montrer aux Québécois comment ce projet s’incarne dans leur vie », pas de discuter d’une « date ou de mécanique » référendaire.
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