Aucune opinion ne justifie la violence physique. On comprend donc aisément que l’attentat contre Salman Rushdie ait suscité une vague d’indignation.
HYPOCRISIE
Ce qui est toutefois incompréhensible, c’est l’hypocrisie de certains pseudo-chevaliers de la liberté qui dénoncent avec passion la fatwa contre l’écrivain, mais restent muets devant les attaques quasi quotidiennes menées ici même contre la liberté d’expression.
Certes, notre régime est fort heureusement sans commune mesure avec la dictature iranienne. Cependant, l’Occident a également son intégrisme de la bien-pensance. Il s’agit du wokisme et de ses grands architectes.
Les Iraniens vivent en théocratie. Nous avons une « wokratie » en devenir avec ses prêtres qui adulent le ressenti et l’émotion et nient les évidences biologiques et scientifiques.
Ils ont des ayatollahs. Nous avons des fondamentalistes wokes qui veulent imposer à toute la société leur vision du monde et censurer les pensées qu’ils jugent dissidentes.
Ils ont des fatwas. Nous avons la culture de l’annulation qui, en un clin d’œil, condamne à une mort sociale et professionnelle quiconque questionne les ukases idéologiques de l’obédience woke.
Ils ont la Police des mœurs. Nous avons des « experts » de l’antiracisme, une sorte de police du langage et des idées qui voit des « versets sataniques » partout et pratique une censure des mots, des expressions, des livres et des films.
Ils ont des dirigeants qui font régner la peur. Nous avons des terroristes intellectuels qui pratiquent l’intimidation brutale pour imposer leurs politiques racistes et leur système de privilèges.
Ils ont les Gardiens de la révolution. Nous avons une confrérie de névrosés qui s’acharne à la « déconstruction sociale ».
VITRIOL
Se lancer dans de grandes envolées lyriques pour dénoncer la censure d’un régime lointain, c’est bien. Mais prendre conscience de l’impact dévastateur du wokisme galopant sur notre propre liberté d’expression et l’organisation de notre société, c’est mieux ! Un exercice d’introspection et d’autocritique nous ferait le plus grand bien.