Les retards d’Énergie Est forcent TransCanada à suspendre un autre pipeline majeur

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L'enjeu est en train de prendre des proportions qui mènent à un affrontement national






Signe des retards que le projet Énergie Est accumule, TransCanada vient de demander la suspension de l’évaluation du projet Upland Pipeline, qui doit permettre d’importer chaque jour 300 000 barils de pétrole de schiste américain, en vue de leur transport dans le pipeline Énergie Est.


 

« Nous avons demandé cette pause dans l’évaluation du projet Upland pendant qu’on attend des directives de l’Office national de l’énergie au sujet de l’étude du projet Énergie Est », a confirmé au Devoir le porte-parole de la pétrolière albertaine, Tim Duboyce.


 

Il a ainsi précisé que cette « pause » était imputable aux retards qui s’accumulent dans l’évaluation fédérale du projet Énergie Est. L’Office national de l’énergie (ONE) a en effet décidé de recommencer complètement l’examen de ce pipeline. Cette décision exceptionnelle a été prise dans la foulée de la récusation du comité qui dirigeait les audiences et dont deux des membres ont tenu une rencontre secrète avec Jean Charest, alors que ce dernier était consultant pour TransCanada.


 

Selon M. Duboyce, la suspension de l’évaluation américaine du projet Upland Pipeline ne signifie pas la mort du projet. Mais cela pourrait entraîner un report de la mise en service de ce pipeline, qui servira à transporter du pétrole de la formation géologique du Bakken, au Dakota du Nord. « La date de mise en service du Pipeline Upland demeure pour 2020, mais s’il faut l’ajuster en fonction du processus réglementaire. C’est ce que nous ferons de façon appropriée », a fait valoir le porte-parole de TransCanada dans une réponse transmise par courriel.



 

Pétrole de schiste


 

Même s’il demeure relativement méconnu, le projet Upland Pipeline constitue un élément majeur du pipeline Énergie Est. Ce tuyau de plus de 400 kilomètres de longueur pourra transporter quotidiennement 300 000 barils de brut, soit près de 110 millions de barils chaque année.


 

Ce nouveau pipeline reliera la région de Williston, au Dakota du Nord, au pipeline Énergie Est. Il pourrait s’y connecter directement sur le territoire de la Saskatchewan, ou alors en passant par un pipeline secondaire qui sera connecté à Énergie Est à partir du Manitoba. Cela signifie qu’en théorie, près du tiers du pétrole transporté par le pipeline Énergie Est pourrait être du pétrole de schiste exploité aux États-Unis.


 

L’an dernier, lors des travaux du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), le vice-président d’Énergie Est pour le Québec, Louis Bergeron, avait justement dit qu’« un des objectifs d’Énergie Est est de transporter une partie de la production du Bakken ». Il existe effectivement une forte demande des pétrolières qui exploitent le pétrole américain du Bakken et qui souhaitent exporter leur production, qui avoisine un million de barils par jour.


 

Dans la description du projet Upland Pipeline, TransCanada vante justement la possibilité, pour les producteurs américains, de rejoindre ainsi les raffineries de Montréal et Québec, mais aussi la côte est. Le pétrole exploité dans le Bakken, transporté vers le Canada, puis d’ouest en est à travers le territoire canadien et québécois, pourrait par ailleurs être de nouveau exporté vers les États-Unis. Ce marché est l’un des trois principaux visés par Énergie Est, avec l’Europe et l’Inde.


 
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