Les pays de Visegrad, Hongrie en tête, boycotteront le mini-sommet européen sur l'immigration

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L'Europe de l'Est ne veut même pas entendre parler des quotas d'immigration de l'UE

Alors que la crise migratoire suscite des tensions au sein de l'UE, le Premier ministre hongrois Orban a annoncé que son pays, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie ne participeraient pas au mini-sommet sur l'immigration du 24 juin.


Les pays du groupe de Visegrad (V4), favorables à une ligne dure sur l'immigration, ont annoncé ce 21 juin qu'ils excluaient de participer au mini-sommet européen sur le sujet organisé à Bruxelles le 24 juin. Cette réunion à laquelle doit se rendre une dizaine de dirigeants européens, dont le président français Emmanuel Macron, est interprétée par le V4 comme une manifestation de soutien à la chancelière allemande Angela Merkel, dont la politique migratoire est critiquée au sein de son gouvernement.


«Le mini-sommet de dimanche est inacceptable, nous n'allons pas y participer, ils veulent réchauffer une ancienne proposition que nous avons déjà refusée», a souligné le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki à l'issue d'une réunion avec ses homologues hongrois, tchèque et slovaque à Budapest.


Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui préside cette année le V4, a également fait savoir qu'il avait décidé, en compagnie des dirigeants tchèque, polonais et slovaque, mais aussi de l'Autriche, de renforcer les frontières extérieures de l'Union européenne ainsi que de mettre en place des centres d'examen de la situation des migrants dehors de cette zone.


Avant de prendre la présidence de l'UE, Vienne accorde ses violons avec le V4


La réunion des quatre pays membres du groupe de Visegrad – Hongrie, Pologne, République Tchèque, Slovaquie – s'est tenue en présence du chancelier autrichien Sebastian Kurz, qui, lui, se rendra au mini-sommet européen sur l'immigration. Et il est bien décidé à y faire entendre sa position. «Nous avons atteint un point où les orientations de la plupart des pays [européens] vont dans la bonne direction, où la plupart sont d'accord sur le fait que des frontières extérieures ouvertes n'est pas la bonne solution», avait ainsi estimé la veille Sebastian Kurz, lors d'une rencontre avec le ministre-président de la région allemande de Bavière le 20 juin.



Intervenir dans des pays tiers [...] afin de combattre les réseaux de passeurs de la même façon que sont combattus les trafiquants de drogue dans d'autres endroits du monde



L'Autriche prendra au mois de juillet la tête de la présidence tournante de l'Union européenne pour une durée de six mois. Sebastian Kurz avait annoncé le 20 juin qu'il souhaitait en profiter pour donner à Frontex, l'agence européenne de gestion des frontières extérieures de l'UE, «la possibilité d'intervenir dans des pays tiers [...] afin de combattre les réseaux de passeurs de la même façon que sont combattus les trafiquants de drogue dans d'autres endroits du monde».