Les liens américano-russes sont en train de piquer du nez

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La Russie choisit la ligne dure


La Russie et les États-Unis pourraient se heurter après la décision de Moscou de vendredi de prendre enfin des mesures de représailles contre l’expulsion par l’ex président Barack Obama de 35 diplomates russes des États-Unis et la saisie de deux propriétés russes le 30 décembre de l’année dernière.


Les problèmes consulaires reflètent généralement l’état réel des relations interétatiques – et fournissent souvent un test décisif. L’intention de Obama était très certainement de compliquer les relations russo-américaines et de les amener à un point de non-retour au moment où son successeur Donald Trump allait s’installer à la Maison-Blanche. Obama s’attendait à ce que son homologue russe Vladimir Poutine réagisse fortement, ce qui aurait déclenché une crise de premier ordre dans ces relations. Mais Poutine voyait clair dans le jeu d’Obama.


Il a plutôt choisi de s’attaquer au président Donald Trump d’une manière plus douce. Seulement, la Russie était finalement devenue un sujet si toxique dans le circuit de Washington que Trump était placé sur la défensive quand il s’agissait de rendre les propriétés russes confisquées ou d’accorder des visas aux diplomates russes nouvellement affectés aux États-Unis.


Néanmoins, Moscou a attendu patiemment pendant plus de six mois avant de conclure que c’en était assez. Et il a frappé Washington là où ça fait mal, comme l’a suggéré vendredi le ministère chinois des Affaires Etrangères. Moscou a eu l’option d’expulser 35 diplomates américains, mais a plutôt choisi d’appliquer le principe de parité en exigeant que le nombre du personnel affecté à l’ambassade de Moscou et aux 3 consulats américains (Saint-Pétersbourg, Ekaterinbourg et Vladivostok) ne dépasse pas 455 (qui est le nombre actuel du personnel russe aux États-Unis).


Les Américains sont sous le choc car en fait, des centaines de personnes [NDT : 755 diplomates] devront maintenant être rappelées à Washington. Bien sûr, Moscou a gracieusement laissé à Washington le choix du personnel qui doit partir, mais le plafond sera à 455, exactement à égalité avec le nombre de postes que Washington a accordés à la Russie. Contrairement à la décision d’Obama d’ordonner aux diplomates russes expulsés de quitter les États-Unis dans les 72 heures, Moscou donne un mois pour que l’excès de personnel américain quitte la Russie.


Dans le même temps, les Russes ont également saisi 2 propriétés américaines – une datcha dans les environs de Moscou, que les diplomates américains et leurs familles utilisent pour le repos et les vacances, et un entrepôt où ils stockent leurs fournitures importées en franchise (duty-free) de l’étranger.


Le piège est que les Américains ne peuvent pas se plaindre, car la parité et la réciprocité sont des principes universellement acceptés dans les relations interétatiques et Moscou n’exige que ce à quoi il a droit – une relation égale fondée sur la réciprocité. Mais en réalité, l’ambassade américaine à Moscou va être paralysée.


C’est une situation sinistre pour Washington, mais entièrement provoquée et voulue par l’irascibilité de Obama et à son ignorance de la hargne russe quand elle est provoquée. L’«Etat profond» aux États-Unis va pleurer à chaudes larmes parce que la majeure partie du personnel américain à rappeler est certainement composée de fantômes. La station de la CIA en Russie n’est qu’un vaste show et ses opérations d’infiltration seront gravement touchées.


Moscou a prévenu qu’il y aura une réponse « coup pour coup » à toute nouvelle action contre les diplomates russes aux États-Unis. La forte possibilité est qu’une autre série d’expulsions de diplomates soit juste au coin de la rue. Il existe toujours une option pour Washington de discuter et de résoudre les différences pour une satisfaction mutuelle, mais le climat politique à Washington n’est pas propice à cela.


Fait intéressant, Moscou a précisé que l’annonce du vendredi ne serait qu’une réponse à la décision mal avisée de Obama en décembre dernier, et Moscou se réserve le droit de réagir séparément à propos des dernières sanctions américaines.


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Il est certain que les Russes ont pris une ligne dure, en raison de l’estimation selon laquelle une amélioration significative des relations ne doit pas être attendue dans un avenir prévisible. Cela ressort également d’un entretien avec ABC News du vice-ministre des Affaires étrangères russe, Sergey Ryabkov, dimanche.


 Source : http://blogs.rediff.com/mkbhadrakumar/2017/07/30/us-russia-ties-going-south/


Traduction : AvicRéseau International


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