Le Canada vient d’inventer le sport « inclusif ». La Fédération de hockey de l’Ontario obligera désormais ses entraîneurs à dialoguer avec leurs joueurs sur l’identité de genre.
Matthew a 12 ans. Sur la recommandation de ses parents, mais de son père en particulier, il a décidé d’intégrer l’équipe de hockey de sa localité. Prochainement, il apprivoisera l’esprit d’équipe, connaîtra l’adversité, se fera insulter par des joueurs opposés sur la patinoire. Comme des milliers d’hommes avant lui dans son pays, il apprendra la maîtrise de soi au sein d’un club de sport.
Le jeune Canadien découvrira la fraternité, la vraie, avec ses vestiaires malodorants, ses déceptions communes et ses ambiances festives. Il fera ses premières blagues grivoises, très grivoises, et entonnera des airs qui ne sont pas très religieux. Une ambiance parfaite pour lâcher prise avant de se replonger dans ses études.
« Créer un environnement où chacun se sent respecté et à l’aise en jouant au hockey »
Mais avant le début de la prochaine saison, son entraîneur viendra le briefer au sujet d’un enjeu inédit. Son entraîneur, un sportif aguerri sans grand intérêt pour la cause, viendra le rencontrer, lui et ses coéquipiers, pour leur parler des nouvelles identités de genre. La scène se déroulera bientôt dans la province de l’Ontario, au Canada. Attention : il ne s’agira pas de combattre l’homophobie, ce qui serait parfaitement légitime, mais de sensibiliser les jeunes à l’existence du troisième sexe.
De fait, les médias canadiens nous ont récemment appris que la Fédération de hockey de l’Ontario allait maintenant obliger ses entraîneurs à avoir une discussion avec leurs joueurs sur « la diversité, le respect et l’inclusion liés à l’identité de genre ». Ce n’est pas une blague ou une fake news : le Canada est en train de transformer le sport en instrument politique. Les gardiens de la morale sont en train de s’immiscer partout où ils le peuvent, pour mettre en branle leur révolution douce.
« Nous voulons que le sport soit inclusif et la responsabilité de nos entraîneurs ne consiste pas à juger les joueurs, mais à créer un environnement où chacun se sent respecté et à l’aise en jouant au hockey », a affirmé le directeur général de la Fédération de hockey de l’Ontario, Phil McKee. La fédération sportive a annoncé qu’elle allait fournir des guides aux entraîneurs pour les former et procéder à des « vérifications aléatoires »dans les équipes. Les apparatchiks débarqueront dans les vestiaires.
Les autres valeurs du sport
La Fédération de hockey de l’Ontario dit justifier son choix par la discrimination dont a souffert un jeune joueur trans il y a quelques années. En 2013, une plainte a été déposée par Jesse Thompson, un transgenre ontarien qui avait 17 ans à l’époque. Ce dernier a dénoncé la manière dont il a été traité par son équipe. Devant le Tribunal des droits de la personne de l’Ontario, il a expliqué qu’il avait été forcé d’utiliser le vestiaire des femmes alors qu’il se percevait comme un homme. On comprend la confusion que son cas a dû créer au sein d’une culture aussi « hétéro-normative »…
Il faut vraiment insister sur ce point : la discrimination visant l’identité sexuelle est totalement inacceptable. Mais le sport doit-il devenir la courroie de transmission d’une idéologie digne de la science-fiction ? Une idéologie qui a fait récemment dire à un auteur de sexe inconnu, sur le HuffPost France, qu’il est un « menstruateur trans non binaire, dont l’utérus saigne tous les mois mais qui s’identifie en dehors des catégories fixes homme-femme ». Et une idéologie qui demande aux entraîneurs de hockey d’utiliser des « pronoms neutres » lorsqu’ils s’adressent à leurs joueurs.
Ô Canada, terre de Justin Trudeau…
Nul besoin d’être très perspicace pour constater que cette manière de faire relève d’une forme d’endoctrinement. Le Canada est en train d’effacer la distinction entre les sphères privée et publique. L’idéologie d’État suit les gens jusque dans les vestiaires des stades et gymnases. Au pays de Justin Trudeau, la liberté de conscience devient quelque chose de plus en plus abstrait. Un principe gravé sur les murs des grandes institutions, mais qui n’a plus tellement de consistance dans la réalité.
Dans ces circonstances, rien d’étonnant à ce que l’on parle de plus en plus du Canada dans la presse étrangère. La société canadienne devient une caricature d’elle-même. Dans les dernières années, le pays a renforcé son image de laboratoire, surtout avec le triomphe du multiculturalisme. Le Canada est un modèle pour certains, un anti-modèle pour d’autres. Pour les uns, il est à la fine pointe du progressisme, mais pour les autres, il est à celle de la décadence.