Les héros de Normandie

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« Les pays de l’Est ont dû attendre la chute du communisme, en 1989, pour enfin connaître leur propre libération. »


Nous commémorons aujourd’hui les 75 ans du débarquement de Normandie. À mesure que les années passent, à mesure que les décennies passent, en fait, les derniers témoins, et plus exactement les derniers héros, de cette entreprise exceptionnelle à l’échelle de l’histoire mondiale quittent la scène.


C’est ce qui rend le présent anniversaire si émouvant. Une page se tourne, et demain, seuls les archives et les livres d’histoire nous raconteront la grande aventure du 6 juin 1944.


Il faut y revenir. Le 6 juin, au matin, les soldats des armées alliées embarqués dans des péniches de débarquement s’apprêtaient à se lancer sur les côtes de Normandie pour entreprendre la reconquête de l’Europe, soumise à la botte de l’Allemagne hitlérienne.


Cette dernière restera dans l’histoire de l’humanité à la manière d’un empire maléfique qui entendait soumettre l’humanité à un ordre monstrueux, et qui programmait l’éradication des hommes qu’il jugeait de trop. Il s’agissait vraiment, dans les circonstances, de lutter contre la Bête en l’homme.


Alliés


Ils étaient Américains, Britanniques, Français, Canadiens (et Québécois, il faut bien le dire). On devine que l’immense majorité d’entre eux n’avait aucune envie de risquer leur vie pour aller libérer un continent qu’ils n’avaient probablement jamais visité. Pourtant, ils ressentaient en eux l’appel du devoir. Ce sentiment était probablement mélangé à plusieurs autres. Ne cédons pas au cynisme qui voit dans ces hommes les simples pions des puissants de ce monde. Leur mémoire mérite mieux.


D’un point de vue contemporain, il y a quelque chose d’étrange dans un tel sacrifice. Si nous l’admirons, nous ne parvenons plus vraiment à le comprendre. Qui aujourd’hui pourrait dire sans crainte de mentir qu’il a en lui la force nécessaire pour risquer sa vie pour une cause plus grande que lui ? Peut-être l’histoire, lorsqu’elle redevient tragique, fait-elle remonter en l’homme la disposition au sacrifice ? Devant un semblable péril, serions-nous capables d’envisager le suprême sacrifice ?


Quant à moi, je me contente d’admirer ces hommes.








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On aime dire aujourd’hui que le débarquement de Normandie pèse bien peu en comparaison de l’action des Russes, qui poussèrent les nazis à la déroute. Certes, les Russes ont consenti d’immenses sacrifices pour gagner la guerre. Mais comment oublier qu’ils ont placé les pays qu’ils ont « libérés » sous la domination d’un autre empire totalitaire, l’URSS ? En fait, ce sont les alliés occidentaux qui ont libéré l’Europe de manière durable. Les pays de l’Est ont dû attendre la chute du communisme, en 1989, pour enfin connaître leur propre libération.


Sacrifice


En fait, le débarquement du 6 juin 1944 représente à l’échelle de l’histoire une grande croisade pour la liberté de l’homme. Il devrait être médité par les jeunes générations, pour leur rappeler que notre civilisation, pour survivre et renaître sous le signe de la liberté, a dû sortir du confort et de l’indifférence.


Il y a là une grande leçon pour notre temps.