Depuis trois décennies, la France n’a pris aucune initiative fructueuse. Sous François Hollande, considéré mou, voire incompétent, l’économie du pays s’effondre. Sarkozy a laissé croître l’immigration. Avec Jacques Chirac, qualifié de roi fainéant, l’insécurité a explosé. Et Mitterrand n’a pas changé la vie, il a appuyé la déréglementation. Tous ces présidents ont fait preuve d’éloquence, puis de mollesse une fois élus. Mais si l’on considère qu’un peuple élit les politiciens qu’il mérite, on serait enclin à s’interroger : sommes-nous un peuple mou ?
Il y a environ 2.000 ans, Strabon parlait déjà de la « frivolité de caractère » des Gaulois. Un siècle après lui, Tacite ajoutait sans détour que les Gaulois étaient « amollis » par une longue paix romaine. Au Moyen Âge, l’Allemand Theophilus, dans son traité sur la technicité et l’artisanat au XIIe siècle (De diversis artibus), révélait comment construire une forge, épurer le cuivre ou encore tremper les outils. Considérant les vitraux d’église, il évoque les Français « habiles à ce genre de travail ». Les Allemands œuvraient dans la chimie et le métal ; les Français se tournaient vers l’artistique et le vitrail.
Au XIXe siècle, Bismarck proclamait que le défaut premier des Français était leur légèreté. Sans commentaire.
À suivre l’actualité, on peut penser que nos dirigeants se nourrissent toujours de mollesse, de flou artistique et de légèreté. En économie, ils font dans le suivisme et emboîtent le pas du néolibéralisme, sans remise en cause. En politique intérieure, ils encouragent l’immigration et tambourinent les mots de vivre ensemble et tolérance ; plus leur vocabulaire perd en signification, plus ils s’égosillent. En géostratégie, ils se conforment docilement aux lignes directrices américaines, clamant que Poutine met en péril l’équilibre de la Syrie.
Mollesse en économie, car on ne s’oppose en rien aux délocalisations. Légèreté en politique migratoire, qui ne s’accompagne d’aucune analyse anthropologique sur les peuples de culture nomade que l’on insère dans notre pays sédentarisé. Flou artistique en affaires étrangères, car on oublie qu, par exemple, l’équilibre prévalant en Libye fut démantelé en 2011 sans recours à Poutine.
Ainsi, nos gouvernants se distinguent par un profond laisser-aller : mollesse mâtinée de suivisme.
Ces dirigeants sont-ils mous, légers et superficiels « parce que » français ? La tentation existe de répondre oui. Après tout, du temps de Bismarck, nombreux furent les républicains s’accommodant fort bien de la victoire allemande, arguant qu’elle mettait fin à l’Empire. Au Moyen Âge, nous suivions docilement le principe spirituel du salut de l’âme. Et à l’époque de Tacite, nous avions laissé Rome nous conquérir et vivions là encore dans le suivisme, contrairement aux peuples germaniques.
Pour un sursaut, nous faudra-t-il un homme providentiel, ou bien le peuple surmontera-t-il de lui-même ces fléaux de mollesse et de suivisme ?
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