Aux environs de 1660, la population s'élevait à moins de 2500 personnes dans la colonie. C'était bien peu en comparaison des prospères colonies anglaise et hollandaise établies un peu plus au Sud. De plus, les agressions iroquoises continuaient de plus belle. Certains dirigeants s'inquiétaient fort de la viabilité de la Nouvelle-France. En haut lieu, en France comme en Nouvelle-France, certains étaient d'avis qu'il valait mieux cesser les efforts de peuplement et "fermer ce grand chantier de la Nouvelle-France qui n'arriverait jamais à rien» ! En 1663, on comptait de 6 à 14 hommes pour une femme en Nouvelle-France, selon les lieux. Fort peu de mariages étaient célébrés ! C'est alors que Louis XIV décida de répondre favorablement aux demandes insistantes des responsables de la colonie et recruta d'abord 36 filles. Puis ce furent 15 filles l'année suivante, puis 90 filles l'année d'après. Et c'est ainsi qu'en 1673, près de 800 filles à marier (c'était là le vrai nom qu'on leur attribuait au XVIIe siècle, l'appellation Filles du Roy leur fut donnée par Marguerite Bourgeoys vers 1687) avaient émigré courageusement en Nouvelle-France.
Marguerite Moitié (Danielle Pinsonneault) présente les Filles du Roy
: http://youtu.be/mNp5cmn2Pvs
Près du deux tiers d'entre elles étaient des orphelines. En bonne partie, elles furent tirées de La Salpêtrière à Paris, sorte de refuge pour les pauvres, orphelins et autres personnes exclues de la société, ainsi que d'autres maisons ayant une vocation semblable, également tenues par des religieuses, à Rouen, Dieppe et La Rochelle. À part elles, il y eût bien des filles de notables, mais surtout des filles d'origine modeste. Elles quittaient leur pays en espérant une vie meilleure. Et leur mission était claire, se marier et fonder des familles.
L'arrivée de ces femmes sur une durée de onze ans à peine change tout dans la colonie. Avec elles, l'espoir revient. En dix ans, la population triple. Elles ont mandat de peupler le pays. Elles prennent leur mission à cœur ! Elles auront des familles nombreuses : 12, 15, 18 enfants, parfois plus encore !
En 2013, c'est le 350e anniversaire de l'arrivée du premier contingent de 36 Filles du Roy en face de Québec. Pour l'occasion, la Société d'histoire des Filles du Roy s'est associée à la Commission franco-québécoise des lieux de mémoire communs pour organiser au Québec comme en France, de grandes célébrations. En juin, pendant une quinzaine de jours en France, nous avons marché sur les traces de nos ancêtres femmes et réveillé la mémoire de celles-ci et de leur audacieux départ de La Rochelle. Au Québec, en août, les Fêtes de la Nouvelle-France avaient pour thème « Les héroïnes de la Nouvelle-France ». L'arrivée des Filles du Roy sur un grand voilier a été un événement exceptionnel. La Société d'histoire des Filles du Roy (SHFR), avec ses 36 filles venues directement du XVIIe siècle, était au cœur des célébrations. Dans les semaines qui ont suivi, de nombreux villages ou villes, où s'installèrent ces femmes le long du St-Laurent, ont honoré à leur manière ces Mères de la nation québécoise qu'elles sont devenues.
Elles nous ont mis au monde, l'histoire les a oubliées. La plupart d'entre nous ne connaissons même pas le nom de celles qui furent nos ancêtres propres. Quelle merveilleuse idée que de les chercher dorénavant !
Qu'elles soient venues en 1663 ou après, ces dignes et valeureuses pionnières méritent notre respect et notre plus grande estime ! En plus de nous avoir donné la vie, elles nous ont légué leur langue et leur culture !
Parlons d'elles entre nous et à nos enfants. Retrouvons enfin la mémoire !
Danielle Pinsonneault, Société d'histoire des Filles du Roy
http://www.lesfillesduroy-quebec.org/
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Filles du Roy, femmes de «petites vertus» ?
Du Baron La Hontan à Guy A. Lepage, les filles du Roy traînent la fausse réputation d'êtres des femmes de "petite vertu". Madame Danielle Pinsonneault, de la Société d'histoire des Filles du Roy, rétablit la vérité historique.
http://youtu.be/ad0OCAcwFhQ
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Complément d'informations :
(1) Le 30 avril 1663, l'Édit de Création du Conseil Souverain a été promulgué par « Sa majesté Très Chrétienne Louis XIV ».
http://www.vigile.net/L-Edit-de-creation-d
(2) Le Conseil souverain de la Nouvelle-France est une institution établie par Louis XIV en avril 1663. La création de ce conseil signe la fin du contrat de la Compagnie des Cent-associés, mise sur pied par le cardinal Armand de Richelieu, qui avait failli, selon les vues royales, à sa tâche d'établir une colonie de peuplement en Amérique.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Conseil_souverain_de_la_Nouvelle-France
(3) Les demandes d'aide des colons de Nouvelle-France dans leur lutte contre les Iroquois ont reçu une réponse en 1665 avec l'arrivée des premières troupes françaises au Canada, le Régiment de Carignan-Salières. Entre juin et septembre 1665 quelques 1200 soldats et leurs officiers sont arrivés à Québec, commandés par le Lieutenant-Général Alexandre de Prouville, sieur de Tracy.
http://fillesduroi.org/src/f_regiment.htm”
(4) Les Filles du roi au XVIIe siècle
Yves Landry
Édition Léméac (1992)
(5) Les Filles du Roi Réalisé par Gilles Carle
http://wn.com/filles_du_roi
Commémoration du 350e de l'Édit de création
Les Filles du Roy, mères de la nation
Danielle Pinsonneault
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
15 décembre 2013ici,Romuald,la vie est belle!
Bravo!!Madame Danielle Pinsonneault pour cet article sur les Filles du Roy.
Je l'ai aussitôt mise sur mon site personnel.
Notre histoire devrait être enseignée dans toutes les écoles de notre Pays,
MON PAYS,LE QUÉBEC,OUI !
Mille mercis à vous, adorable québécoise,et tout le bonheur du monde et le plus beau des Noëls! Romuald
Archives de Vigile Répondre
15 décembre 2013"Elles nous ont mis au monde, l’histoire les a oubliées. La plupart d’entre nous ne connaissons même pas le nom de celles qui furent nos ancêtres propres. Quelle merveilleuse idée que de les chercher dorénavant !"
Ce que vous dites était vrai en 1950. Mais dans le Québec multiculturel et multi-ethnique de 2013, cela est de moins en moins vrai que les Filles du Roy étaient nos aïeules.
D'où, probablement, le désintérêt pour la question.