Affaire SNC-Lavalin

Les excuses de Justin

Force est de constater que des zones d’ombre se profilent dans le portrait

D5b3092c623a46ee2d264a8f87dfb462

Tribune libre

Les excuses de Justin Trudeau auprès de Jody Wilson-Raybould à l’effet qu’il n’ait pas été « assez rapide pour condamner les propos inacceptables et désobligeants qui ont été faits à son égard la semaine passée » n’ont pas eu l’heur d’attiédir les ardeurs de l’ex-procureure générale qui a pris la parole en Chambre affirmant qu’elle espère avoir l’occasion de dire « sa vérité ».


Comme le dit su bien un vieil adage, « il n’y a pas de fumée sans feu »…Quoique l’entourage du premier ministre nie qu’il s’est ingéré dans les accusations de fraude contre SNC-Lavalin tout en déclarant qu’il est intervenu auprès de l’ex- ministre de la Justice sans que les conversations n’aient « rien d’inapproprié », force est de constater que des zones d’ombre se profilent dans le portrait.


En effet, il m’apparaît que le simple mot « inapproprié » laisse place à tout un éventail sémantique sur sa définition. En termes clairs, ce qui est inapproprié pour un peut ne pas l’être pour l’autre. Ce n’est que lorsque nous connaîtrons le contenu exact de ces conversations que nous pourrons porter notre propre jugement…


En attendant, un sondage en ligne de Léger effectué pour le compte de La Presse canadienne démontre que la saga qui entoure l’affaire SNC-Lavalin semble avoir eu un impact négatif sur le Parti libéral du Canada, les intentions de vote pour le PLC ayant passé de 39 % en novembre à 34 % en février.





Une histoire qui rebondit


D’entrée de jeu, voici le déclencheur de l’altercation entre une citoyenne et le premier ministre Trudeau. En août dernier, Mme Diane  Blain a apostrophé M. Trudeau sur la question des migrants. «Quand allez-vous nous remettre les 146 millions $ qu’on a payés pour vos immigrants illégaux?», avait-elle lancé. Ce à quoi M Trudeau répliqua :  «Madame, votre racisme n'a pas sa place ici». Une réponse laconique qui a eu l’heur de mettre le feu aux poudres entre les deux intervenants.


Récemment, en entrevue à l’émission On n’est pas obligé d’être d’accord avec Sophie Durocher, la femme de 74 ans, qui poursuit le premier ministre, a soutenu avoir été  «traitée comme de la merde». Elle lui réclame des excuses publiques. 


Quoique la plaignante ait raison dans la cause qu’elle défend, notamment l’attitude méprisante de Justin Trudeau à son égard, je demeure perplexe sur l’objet de sa requête, à savoir des excuses publiques de la part du premier ministre… En effet, depuis quand un personnage aussi haut placé s’abaisserait-il à s’excuser devant une simple citoyenne? 


 


* * * 


Pourquoi les Québécois ont-ils voté pour la CAQ?


Depuis que la Coalition avenir Québec a été portée au pouvoir le 1er octobre 2018 avec une forte majorité de députés, le premier ministre François Legault invoque le mandat fort qu’il a reçu de la population pour mettre à exécution les engagements électoraux auxquels il s’était engagé lors de la campagne électorale.


Parmi les engagements phares du nouveau gouvernement, je citerai l’implantation des maternelles 4 ans ouvertes à tous les petits Québécois, le dossier sur l’immigration et la laïcité de l’État, notamment le port des signes religieux.


Or, force est de constater que les premières démarches entreprises dans chacun de ces dossiers ont connu des difficultés d’atterrissage marquantes. En effet, les maternelles 4 ans sont contestées vertement par les éducatrices spécialisées des CPE qui prônent davantage une consolidation du système en place, les 18 000 demandes d’immigration envoyées à la déchiqueteuse pour faire place au nouveau système ont suscité un tollé de contestation, et le port des signes religieux n’a pas avancé d’un iota par rapport aux recommandations du rapport Bouchard-Taylor.


Devant ces difficultés du gouvernement à faire avancer ces dossiers, François Legault peut-il encore invoquer le « mandat clair » qu’il a reçu pour réaliser ces promesses électorales? Ou serait-il possible que la CAQ ait pu bénéficier du vent de changement qui soufflait sur le Québec après les années d’austérité du régime libéral? … Les questions demeurent ouvertes! 


Alex Harvey, une retraite bien méritée


L’as fondeur de 30 ans de Saint-Ferréol-les-Neiges, Alex Harvey vient d’annoncer qu’il se retirait de la compétition après une carrière phénoménale, l’ayant conduit à cinq éditions des championnats du monde de 2009 à 2017, remportant cinq médailles : deux d'or avec le sprint par équipes des mondiaux d’Oslo en 2011 et le cinquante des mondiaux de Lahti en 2017, l'argent du sprint classique de Falun en 2015 et deux de bronze, sur le sprint classique à Val di Fiemme en 2013 et le skiathlon à Falun.



Une fiche exceptionnelle qui contribue amplement à considérer le Québécois Alex Harvey comme un des plus grands fondeurs de l’histoire contemporaine dont le talent et la détermination n’ont d’égales que ses performances extraordinaires.


Chapeau à toi, Alex, pour avoir contribué à inspirer une pléiade de jeunes à qui tu as su communiquer toute l’importance de l’effort comme moteur de la réussite… Nul doute que ta retraite est grandement méritée!


Henri Marineau, Québec


 


 


Featured 19e390a78eaf9d290f5b6b4a1e389e83

Henri Marineau2093 articles

  • 1 472 374

Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé