Les écoles anglaises feront de l'oeil aux francophones

Après l'enseignement de l'histoire en anglais à l'école française, voici l'enseignement du français à l'école anglaise. Le Québec en folie!

Sébastien Ménard - Déjà victimes de la compétition du réseau privé, les écoles francophones de Montréal devront dorénavant se méfier de leurs collègues anglophones, qui lanceront aujourd'hui une offensive visant à aller gruger une partie de leur clientèle.


Selon ce qu'a appris le Journal, la Commission scolaire English- Montréal (CSEM) tentera de convaincre des élèves éligibles à l'enseignement en anglais d'opter pour ses services, plutôt que pour ceux des commissions scolaires francophones.
À l'heure actuelle, quelque 10000 écoliers qui pourraient fréquenter un établissement anglophone, au Québec, sont plutôt inscrits dans une institution francophone.
Confrontée à une forte baisse de sa clientèle, la CSEM veut s'accaparer une partie de ces élèves en démontrant qu'elle peut «très bien» leur apprendre le français dans «un environnement bilingue.»
«Il y a beaucoup de parents anglophones qui envoient leurs enfants dans des écoles francophones, parce qu'ils pensent que l'éducation en français y est meilleure, souligne une source, à la CSEM. Mais l'enseignement de la langue française est très bon dans notre commission scolaire.»
En français seulement
Pour démontrer son sérieux, la CSEM tiendra sa conférence de presse uniquement en français, ce matin.
L'organisme a réalisé une vidéo de promotion dans la langue de Molière, qui sera mise en ligne sur YouTube «pour montrer à quoi ressemble l'enseignement du français» dans ses écoles, et achètera de la publicité dans les médias francophones au cours des prochaines semaines.
La CSEM veut aussi convaincre les Québécois de ne «pas avoir peur» des écoles anglaises, à la suite de la récente décision de la Cour suprême qui a invalidé la loi 104.
Ce jugement a reconnu aux immigrants le droit d'envoyer leurs enfants dans des écoles anglophones publiques, après les avoir inscrits dans des institutions privées non subventionnées durant une courte période de temps. L'application de cette décision est suspendue un an, le temps de permettre à Québec de modifier la loi.
«Le gouvernement n'a pas à craindre pour la qualité de l'enseignement de la langue française [dans les écoles anglophones]», insiste une source à la CSEM.
# Pour qu'un élève ait accès à l'enseignement en anglais, au Québec, il faut normalement qu'un de ses parents ait déjà fréquenté une école anglophone au Canada.


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