Un devoir patriotique

Les chevaliers blancs*

Les neutraliser aux élections de 2018

Tribune libre

« L’histoire de la Confédération canadienne, c’est la série lamentable de
nos déchéances et de nos défaites par la fausse conciliation. » Henri Bourassa

Après tant d’années d’étude sur l’Histoire du Québec-Canada, d’analyse sur l’économie, la finance, la culture, la participation aux conférences et publications diverses, de militantisme actif depuis 1966, ainsi que d’une carrière professionnelle dédiée à promouvoir et défendre les intérêts nationaux du Québec, j’arrive à un seul constat : si le Québec ne fait pas partie du concert des nations libres du monde c’est surtout en raison de la trahison assumée des leaders politiques qui ont eu la responsabilité de gouverner en se faisant élire pour réaliser cet objectif de libération nationale.

Aujourd’hui nous avons beaucoup plus de preuves et d’informations révélant que les principaux intérêts de ces dirigeants ont été chrématistiques, défiant toute étique et morale qu’un pseudo-nationaliste peut avoir ressenties durent ses mandats qui n’ont fait que donner de faux espoirs en trahissant ainsi l’électorat souverainiste. D’où les conséquences qui ont abouti à un électorat indépendantiste divisé en plusieurs formations politiques se trouvant dans un labyrinthe de propositions politico-socio-économiques antagonistes et d’intérêts polarisés, lesquelles devraient être impérativement centrées sur les intérêts nationaux du Québec.

Les multiples articles que j’ai écrits et dont Vigile.Québec a eu la déférence de publier, visaient à défendre l’action du PQ-BQ, dénonçant aussi la supercherie et la corruption organisée des PLC, PLQ-Charest-Couillard ; d’autres traitant de l’anachronisme et l’imposture politiques d’ADQ-CAQ et QS. Dans le contexte actuel de dérive nationale, la relecture de ces articles m’a forcé à réfléchir et reconnaître que l’échec, la décadence et le rejet de la majorité indépendantiste au PQ-BQ sont la conséquence de ne pas avoir agi dans l’action d’un vrai bloc patriotique .

De plus, si au Québec, dans le monde de la politique on ne sait pas avec qui l’on a affaire, les imposteurs et mercenaires déguisés en nationalistes-indépendantistes au service d’Ottawa s’infiltreront et agiront dans les camps opposés afin de connaître les informations et sondages internes, les stratégies et les actions qui se décideront, lesquels seront par la suite transmis aux responsables du Pouvoir fédéraliste auquel ces imposteurs et mercenaires sont soumis. En d’autres mots, pourquoi le PQ avait permis que Mario Dumont(1) soit un allié (sic) de la coalition et du comité pour le OUI lors du référendum 1995 ? De la naïveté politique ? De la complaisance pour rallier le plus de partis politiques, cherchant le maximum d’appuis possible ? Du pragmatisme consensuel ? Non ! Tout simplement de la complicité pour ne pas assumer la responsabilité politique de faire du Québec un pays indépendant et libre de la soumission au Pouvoir centraliste et colonisateur d’Ottawa. Si l’on avait dénoncé les illégalités politiques et financières des opposants à l’indépendance du Québec lors de ce même référendum volé auprès de l’ONU, au lieu de démissionner comme premier ministre du Québec, laissant le contrôle du gouvernement à Lucian Bouchard, l’on aurait évité l’ascension au Pouvoir de cet énième chevalier blanc , évitant ainsi le commencement du démantèlement de l’État québécois et probablement gagner ledit référendum par 52-53 % des votes légalement exprimés.

Par conséquent, les informations présentées à continuation révèlent l’imposture de ces chevaliers blancs québécois antipatriotes et collaborateurs du régime centraliste, arbitraire, antidémocratique et déprédateur d’Ottawa ayant été imposé au peuple québécois depuis la néfaste Constitution de 1867. Ainsi, le 23 avril et le 4 mai 2007 j’exposais dans deux articles (2 et 3) quelques faits avec l’intention de démasquer l’imposteur et chef de l’ADQ, Mario Dumont :

La confirmation officielle de l’entente politique entre le Parti Conservateur de Stephen Harper et l’ADQ de Mario Dumont, pour mater le mouvement souverainiste québécois, s’est produite le 28 avril 2007. C’est lors d’une rencontre entre députés conservateurs et députés adéquistes à Saint-Narcisse-de-Beaurivage, dans Lotbinière, que le « plan Harper » a pris un nouvel élan offensif pour détruire ce qui reste du mouvement souverainiste québécois. Le premier ministre conservateur du Canada, qui en plus est l’un des membres les plus actifs du groupe Bilderberg, a déclaré, dans cette réunion de manipulateurs fédéralistes et de laquais québécois, que « …les vrais nationalistes québécois voulaient construire, non pas démolir, et qu’ils se retrouvaient dans son parti et que son fédéralisme d’ouverture acceptait le nationalisme québécois ».

D’autre part, l’amphitryon de cette rencontre, le député conservateur Jacques Gourde, avait manifesté « …que son parti va travailler pour que l’ADQ soit l’alternance au pouvoir au Québec et que les Québécois peuvent faire de vrais choix depuis le ‘’ tremblement de terre politique ‘’ des élections provinciales du 26 mars et orienter la province dans une direction entièrement nouvelle »(3).

Or, Mario Dumont, cet autre chevalier blanc , étant alors au service du centralisme d’Ottawa et aujourd’hui à la solde de Quebecor, possiblement parrainé par Brian Mulroney(4) ―l’actuel président du CA de Quebecor ― qui est supposément intermédiaire des rencontres entre Stephen Harper et Pierre Karl Péladeau(5). Le suivant extrait de l’article de Patrice Boileau sur Mario Dumont (18/04/2007) nous révèle cette supercherie :

” Dumont l’imposteur (…). Mario Dumont vient de faire la démonstration qu’il appartient à cette race de politicien qu’il méprise et que les Québécois détestent. Celui qui a longtemps pourfendu l’attitude malhonnête des « vieux partis » a montré, par ses derniers événements, qu’il peut faire pire. Faire élire 40 de ses comparses à l’aide de formules creuses qui ont cherché à attiser le mécontentement général n’était déjà pas très innovateur. En ajoutant à cette vieille tactique le mensonge et la trahison, le chef de l’Action démocratique établit clairement qu’il n’est pas digne de gouverner. Ce politicien ignoble ne peut se voir remettre les rennes de l’État québécois “(6).

Il faut démasquer aussi François Legault qui, avec sa troisième voie politique (sic), est l’un des autres chevaliers blancs pro-fédéralistes déguisé en nationaliste québécois réussissant à diviser les électeurs indépendantistes qui refusent de voter pour le Parti Québécois(7).

En définitive, tous les indépendantistes (40-45 % des électeurs) s’abstenant de voter ou en le faisant pour les autres partis en lice ont agi de manière à ne pas vouloir donner une majorité au PQ au point de le chasser du Pouvoir, sachant que dans cette même formation de carriéristes et d’opportunistes il y a aussi des chevaliers blancs déguisés en souverainistes ne faisant que maintenir le flux de l’indépendance du Québec. En d’autres mots, si la convergence des indépendantistes ne se concrétise pas depuis 1998 afin de pouvoir former une majorité absolue nécessaire pour réaliser l’indépendance du Québec, c’est en raison principalement de l’imposture régnant au sein du PQ. L’extrait suivant de l’article publié par l’ Action nationale nous met devant cette réalité déchirante :

[Contrairement au PLQ, qui a le plus souvent accédé au pouvoir avec une majorité des voix (45 % en 1970, 54 % en 1973, 56 % en 1985 et 50 % en 1989), le PQ a toujours été limité à une minorité des voix lorsqu’il a accédé au pouvoir (41 % en 1976, 49 % en 1981, 45 % en 1994, 43 % en 1998). Conséquemment, le parti a toujours été forcé de soumettre son option à l’approbation d’une majorité de l’électorat par référendum afin d’en établir la légitimité démocratique. Pour ce faire, deux moyens ont marqué l’histoire du PQ dans ce système de partis, soit la cour auprès des électeurs fédéralistes par la démonstration du caractère modéré des dirigeants péquistes, et la recherche de l’« Union sacrée » auprès des « forces vives », ce qui signifie pour les groupes syndicaux, communautaires et sociaux la mise de côté temporaire de leurs revendications particulières. Or après 30 ans de cette stratégie (1968-1998), ces deux moyens ont eu des conséquences politiques considérables. D’abord l’aliénation des troupes péquistes face à leurs propres dirigeants, et l’impatience de plus en plus grande des groupes de pression visés par la recherche moralement imposée de l’Union sacrée.

Ainsi, tant les milieux populaires, sociaux et gauchisants, que les milieux démocrates, indépendantistes et nationalistes, ont été progressivement délaissés par le PQ sans avoir pour autant avoir fait basculer les électeurs fédéralistes vers l’option indépendantiste. Or ces groupes délaissés se sont progressivement repliés vers des solutions de remplacement, incluant l’Action démocratique du Québec (l’ADQ de Mario Dumont)/la Coalition avenir Québec (la CAQ de François Legault), les petits partis et l’abstentionnisme électoral, l’engagement dans d’autres types d’actions politiques.

Bref, le système bipartisan à parti dominant mis en place en 1968 a tenu le coup tant que la stratégie péquiste restait possible et réduisait le monde à un affrontement bipolaire. Mais un changement est survenu après 1998, avec la victoire mitigée du PQ (plus de sièges, mais moins de voix que le PLQ) et le renoncement au référendum de Lucien Bouchard, le repli des dirigeants péquistes vers le conservatisme politique plutôt que vers la démocratisation.](8)

Pour terminer, rappelons la citation de Marc Aurèle afin de circonscrire notre état d’échec collectif, de division sociopolitique et de dérive nationale : « Mon Dieu, donnez moi la Sérénité d'accepter les choses que je ne puis changer, le Courage de changer les choses que je peux et la Sagesse d'en connaître la différence. »
_____________________

*. Analogie pour désigner le rôle politique que doit jouer une personne ou groupe d’intérêts. Pour plus de détails sur ce rôle, consulter Chevalier blanc (droit financier)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Chevalier_blanc_(droit_financier)

1. Mario Dumont
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mario_Dumont

2. Démasquer la métamorphose préméditée du " Grand Mario "
http://vigile.net/Demasquer-la-metamorphose

3. Le « plan Harper » : un piège pour anéantir l’affirmation souverainiste
http://vigile.net/Le-plan-Harper-un-piege-pour

4. Brian Mulroney, Affaire Airbus (Canada)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Airbus_(Canada)

5. L’évolution politique de Pierre Karl Péladeau
http://www.lactualite.com/actualites/politique/levolution-politique-de-pierre-karl-peladeau/

6. Dumont l’imposteur
http://vigile.net/Dumont-l-imposteur

7. Pour en savoir davantage sur la division de l’électorat souverainiste, lire Un parti nationaliste de trop
http://www.ledevoir.com/politique/quebec/459791/quebec-un-parti-nationaliste-de-trop

8. Pour plus de détails sur la division des nationalistes, lire La fin des gouvernements péquistes majoritaires
https://www.action-nationale.qc.ca/index.php?option=com_content&view=article&id=188:la-fin-des-gouvernements-pequistes-majoritaires&catid=107&Itemid=696


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3 commentaires

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    19 janvier 2016

    M. Jean-Louis Pérez-Martel,
    Vous aviez aimé mon ton dans http://vigile.net/Vigile-bonne-conscience
    et pour cause! Or, on m'avait voulu consoler de notre défection vis-à-vis des nations en lutte du monde, par ces mots: "... ne suis pas convaincu que les Catalans y arriveront mieux que vous à l’indépendance, c’est au moment de conclure que beaucoup prennent peur."
    Mon clavier a surchauffé:
    Moi, j'aime mieux regarder ça de l'autre bout de la lorgnette: Si les Catalans et les Écossais nous trouvaient comme modèle de détermination, ils pourraient aussi se libérer d'Empires tyranniques. On parle en effet de nations minoritaires ostracisées par les grands colonisateurs de l'Histoire: L'Empire britannique, qui n'a reculé devant aucun crime contre l'humanité dans ses colonies en Afrique et en Inde, Nous, y compris... Pire(?) encore, l'Empire espagnol, qui a systématiquement éliminé les civilisations pré-colombiennes, pour amener le Christ en Amérique Latine et du Nord...(on me pardonnera d'abréger)
    Dans ces luttes de libération, vu d'Europe, le Québec a pu paraître un chef de file à la fin du siècle dernier... avons-nous paru assez forts pour mener une coalition entre nations insatisfaites dans leur fédération? Pendant que les plus petits surchauffent, au Québec, Nous nous écrasons! C'est ce que je décris dans la formule "d'imbéciles heureux"... éteints, résignés devant l'âpreté de la tâche...dénationalisés! Les Français ont cru en nous à l'époque des référendums: allez, faites-la, votre révolution, prenez les armes! (Tu te souviens de ce François, qui s'était pointé par hasard, Place du Québec, à Paris, quand j'avais fait lire mon manifeste par Agathe?)
    Maintenant, les Présidents qui reçoivent nos Premiers Ministes, en sont réduits à leur parler Céline Dion(respect) et Cirque du Soleil.
    Au référendum écossais, le chef du Oui s'était caché des médias pour recevoir Madame Marois, dans le portique de la maison: ne voulait pas s'associer aux "losers".
    Les Catalans, maintenant chauffés à bloc, s'exposent carrément à la guerre de la part d'une Madrid impitoyable. Toutes les tricheries seront utilisées. Si on pense que les Anglais ont triché contre nous... on a encore rien vu! Les menaces de terreur si le Oui gagne...en obligera plus d'un (au moment de conclure comme disent les journaux démagogues) à plier l'échine (acceptant le sabre???)
    C'est maintenant que l'opinion mondiale devrait surveiller de près ces sans-scrupules. Et pour ameuter l'Opinion, il faut du bruit, de partout, des appuis...inconditionnels!
    C'est là que je dis: Ils Nous regardent...attendent notre cri de ralliement...qui ne vient pas... Imbéciles heureux! Vaincus une fois de plus, par l'individualisme! Si j'émerge, sur la place publique, je perds mes acquis personnels, dans ces temps incertains...j'hypothèque les chances de mes enfants, pour un emploi dans la fonction publique...
    À quoi bon??? J'ai fait ma part, les temps changent, les jeunes sont "rendus ailleurs",
    pour ne pas avoir appris l'Histoire, pour ne pas être mal jugés dans la mode du "multiculturel" qui accueille toutes les cultures, avec droit de pratiquer toutes les moeurs qu'ils disaient vouloir quitter...
    Bon, on est pas obligés d'avaler tout ça d'une bouchée. Il n'y a plus urgence en Amérique (français R.I.P.) Surveillons le massacre espagnol...

  • Archives de Vigile Répondre

    18 janvier 2016

    "Chevaliers blancs" ?
    Vous vouliez dire "bruns", non ?

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    18 janvier 2016

    La crédibilité de la CAQ
    Mon intervention sur Radio info cité (premières 20 minutes) :
    http://radioinfocite.com/emission/15-1-2016JDS1.mp3
    Qui est le père de la CAQ, la crédibilité de Mario Dumont, François Legault, François Rebelo, etc
    JCPomerleau