Les avantages d'une augmentation du salaire minimum sur l'économie

17. Actualité archives 2007


Je réagis aux textes sur le site de Vigile :
[Le salaire minimum, un exemple de rigidité->3490]

Nathalie Elgrably

Le Devoir - mercredi 20 décembre 2006
[La position de l'IEM sur le salaire minimum : un exemple d'aveuglement
idéologique->3489]

Esther Paquet

Le Devoir - jeudi 28 décembre 2006
En passant Esther, pas facile à trouver votre courriel.
Je vais commencer par pousser une craque à Nathalie : dommage que les
professeurs et chargés de cours des HEC ne soient pas payés au salaire
minimum étant donné ce qu'ils rapportent; c'est bien connu, quand on
a trois économistes, on a quatre possibilités. Leur travail consiste à nous
expliquer demain pourquoi ce qu'ils ont prédit hier n'arrive pas
aujourd'hui.
Fin de la craque ... ceci étant dit, je ne dis pas non pour m'en aller
en gestion dans le futur.
Concernant ce passage :
"Or, quand les coûts augmentent alors que la productivité des
travailleurs demeure inchangée, certains d'entre eux commencent à
coûter plus qu'ils ne rapportent et ne présentent plus d'intérêt pour
l'employeur. Par exemple, un travailleur dont les services génèrent à
l'employeur des recettes de 7 $ l'heure ne sera pas embauché s'il
impose un coût de 8 $ l'heure."
Nathalie n'a pas tenu compte du fait que, si l'employeur se prive des
services du gars à 8$, cela va diminuer l'offre de ce type de service
dans le marché, ce qui entrainera une pression à la hausse de sa
valeur marchande: principe de l'offre et de la demande!
Les mesures de supplément au revenu auraient l'avantage de rendre nos
entreprises d'exportation plus compétitives, en supposant que ce
soit celles qui utilisent le plus souvent le salaire minimum. Mais
comme mentionné dans l'autre texte, il y a des effets pervers, sans
mentionner que les prestations de chômage sont d'autant plus basses
que le salaire payé!
Voici la partie de [mon mémoire->3495] qui vante les avantages d'une
augmentation du salaire minimum sur l'économie :
Augmentation du salaire minimum
Pour augmenter ses revenus, le Gouvernement pourrait bonifier
substantiellement (entre 1 et 2 dollars) le salaire minimum. Le
Conseil du patronat va bien sûr protester avec tous les arguments
inimaginables, les vrais comme les faux. Si on regarde de plus près,
les personnes qui travaillent au salaire minimum sont dans des
secteurs qui, souvent, ne sont pas en compétition avec la concurrence
étrangère. Croyez-vous que la pizzeria du coin va déménager au Mexique
pour payer ses serveuses moins cher? Croyez-vous que le magasin grande
surface, dont la clientèle est dans la région immédiate, va déménager
en Chine pour diminuer ses coûts d'exploitation? Je ne crois pas que
la clientèle du quartier des affaires du centre-ville de Montréal va
se priver de manger au restaurant parce que le repas coûte 8$ au lieu
de 7$. Et je ne crois pas que les consommateurs vont faire leurs
achats en Inde parce que c'est moins cher.
Augmenter le salaire minimum va augmenter le revenu de plusieurs
personnes, donc qui vont payer plus d'impôts, sans diminuer le revenu
imposable des autres (bien peu de gens peuvent déduire le Mc Do ou le
Wal-Mart de leurs revenus). De toute façon, le salaire minimum n'a pas
à être le même partout ou encore le Gouvernement pourrait rendre la
syndicalisation obligatoire dans certains secteurs (restauration,
commerce de détail) qui ne risquent pas de souffrir de la concurrence
étrangère.

Dominique Beaulieu


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