Réplique à Jean Berthiaume

Le TGV de la dépendance consentie

"Nos vieux rêves..." (Réplique de Jean Berthiaume)

La Nation - bilan et stratégie

Dans Le Devoir du 11 janvier 2008, Jean Berthiaume écrit que les
souverainistes québécois ont un long chemin à parcourir [«dans le TGV de la
modernité»->11121] avant de «comprendre la nouvelle situation au Québec». Mais
quelle est donc cette nouvelle situation d’avenir si prometteuse pour les
Québécois?
Est-ce le fait que le poids démographique du Québec au sein de la
fédération se dirige vers 21% pour 2025? Est-ce que M.
Berthiaume parle la nouvelle façon de fonctionner du gouvernement fédéral,
c'est-à-dire, le chantage «parallèlo-asymétrique»? Est-ce plutôt le fait
que le Québec doit subir une participation à une guerre que 60% de sa
population réfute? Ou peut-être veut-il parler du torpillage du protocole
de Kyoto que le Québec doit endurer au profit de l’industrie pétrolière
albertaine?
Même si la souveraineté n’a pas encore l’appui d’une majorité de québécois, elle est quand même, à ce que je sache, le projet de société le plus populaire.
Ce qu’on ne dit pas assez, c’est que le projet souverainiste en est un de
liberté nationale. Et un projet de la sorte n’a carrément rien à voir avec
une quelconque mode comme le laisse sous-entendre M. Berthiaume. La liberté
des femmes était-elle une mode pour une Simone de Beauvoir? La liberté des
noirs était-elle une mode pour un Martin Luther King ou un Malcolm X?
L’indépendance du Québec, comme son nom l’indique, a pour but de briser
tous les liens de dépendance politique et économique du Québec. Le poids
démographique du peuple québécois est et sera de plus en plus négligeable
dans la fédération canadienne. C’est une question de fierté et de
responsabilité que de contrôler à 100% notre économie, notre culture et nos
politiques. C’est finalement, prendre en main notre destin collectif.
Oui, il y a un prix à cette liberté, ça, j’en conviens. Mais il y a
également un prix à laisser gérer nos affaires par le voisin. Vous êtes
trop vieux ou trop fatigués pour lutter aux côtés des jeunes de ma
génération? Libre à vous de voyager dans votre TGV de la dépendance
consentie. Quant à moi, je préfèrerai toujours la lente marche vers la
Liberté.
Simon Robert

Laval, Qc
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13 commentaires

  • Gaston Boivin Répondre

    15 janvier 2008

    Je voudrais mentionner à la personne, qui a répondu à mon dernier commentaire et dont l'identité n'est pas connue, que les exemples qu'elle cite, savoir ceux 1)des noirs américains versus certains états du Sud et 2)de la France et de la Pologne vis-à-vis l'Allemagne, ne sont pas , me semble-t-il, très appropriés à mon dernier propos: 1) La guerre de sécession américaine mettant aux prises le Nord( 22 millions d'habitants, dont 2 millions d'enrôlés, incluant 186,000 noirs) et le Sud( 9 millions d'habitants, incluant 4 millions d'esclaves noirs, dont 900,000 d'enrôlés, s'est révélée pour le Sud être strictement l'affaire des blancs, les esclaves noirs n'ayant pas bougé: Ils n'ont pas levé la main contre leurs maîtres, leur restant pour ainsi dire fidèles. Dans les années 1960, leurs descendants ont vécu un sursaut d'énergie, de prise en main: Ce fut l'époque qui a mené à l'assasinat de Martin Luther King et à l'existence des "Black Panthers" qui furent facilement matées. Depuis lors silence! Leur prise de conscience s'est éteinte et, aujourd'hui, ils ne semblent plus réellement avoir la mémoire de ce qu'ils furent, ce qui fait ce qu'ils sont maintenant. Par analogie, parlons plus valablement d'Haiti où le peuple, descendants à 90% d'esclaves noirs et de mulâtres, a sacré dehors leurs colonisateurs francais sans leur proposer quelqu'union. 2) Quant à la France et la Pologne versus l'Allemagne, il s'agit là de pays indépendants l'un de l'autre depuis longtemps mais qui ont toujours eu entre eux une longue histoire de guerre où chacun se disputait dans l'Europe des intérêts divergents et qui avaient chacun, l'un contre l'autre ,des justes causes de reproche. Le dernier épisode de guerre les mettant en cause avaient principalement ses origines dans l'inéquité du traîté de Versailles, scellant pour la France et l'Allemagne l'issue de la première guerre mondiale, ainsi que dans l'impasse economique et la misère lui en résulant dans son ensemble de ses conséquences, lesquels ont été un terrain fertile pour l'émergence du fascisme qui a alors envoutée l'Allemagne pour finalement en faire ce diable qui a mis à feu et à sang, dans l'horreur, le monde. Au lendemain de cette guerre, l'Europe est apparue affaiblie au profit de l'Amérique et, quelque 50 ans plus tard, elle a fait le constat qu'elle n'était plus que l'ombre d'elle-même et qu'elle n'arriverait plus à rien pour concurrencer les nouvelles puissances économiques issues de la deuxième guerre mondiale, les U.S.A. et le Japon, si elle était incapable de s'affirmer et de se positionner comme une entité avec des intérêts communs: Ses composantes ont donc alors décidé d'oublier leurs querelles passées pour créer cette nouvelle entité propre à faire contre-poids aux nouvelles puissances de ce monde. Cet arrangement n'est pas une confédération mais une volonté de mise en commun de cetains éléments leur rapportant à chacun pour les servir à leur meilleur avantage. C'est donc un arrangement entre états déjà indépendants depuis longtemps, qui vise à améliorer le poids stratégique de l'Europe dans le monde afin d'assurer à chacun de ses membres une plus grande richesse et influence. C'est par ailleurs un beau projet qui risque d'avoir ses écueils dans l'avenir: La perte d'une partie de l'autonomie, qu'elle implique pour chacun de ses membres, risque en effet de leur réserver éventuellement un réveil brutal: L'Europe repensée et les états qui l'ont ainsi créée pourraient en effet un jour regretter ce qu'ils antipaient comme une situation gagnante pour chacun d'eux: Pour tout pays, jouer avec son autonomie, sa souveraineté, c'est un peu jouer à la roulette russe! Les Anglais, qui, eux, ont toujours été, de nature, plus méfiants, plus pragmatiques et calculateurs que leurs voisins, l'ont bien senti: D'où leur réticence à faire partie intégralement de cette nouvelle allégresse...// Je suis par ailleurs d'accord avec vous quand vous affirmez qu'un pays n'a pas besoin d'aimer son partenaire en autant que chacun y trouve son compte. Mais il y a des limites à la bonne volonté et à la raison: Rendu à un certain point de rupture, l'union entre les entités, sous prétexte d'intérêts communs, ne tient pas la route et demeure une véritable illusion. Personnellement, dans l'exercice de mon ancien travail, il m'est arrivé, à l'occasion, de voir d'anciens époux, qui venaient de divorcer, tenter de vouloir maintenir artificiellement, pour diminuer les charges financières résultant de leur rupture, une forme restreinte de vie commune, basée sur le partage de leurs charges d'entretien, mais, croyez-moi, cela n'a jamais duré très logtemps: Veut, veut pas, le naturel reprend vite le dessus et chacun en vient finalement à la décision qu'il vaut mieux y mettre le prix pour se débarasser totalement de la cause de son embarras. Imaginez, maintenant, l'instant d'un moment, cet exercise dans le cas d'une femme qui, depuis plusieurs années, a été dominée, privée de son autonomie, abusée et violentée!

  • Archives de Vigile Répondre

    14 janvier 2008

    S'il y a une chose que nous apprend le texte de M. Jean Berthiaume Contrecoeur qui semble sous-entendre avoir déjà été souverainiste, c'est à quel point ce discours souverainiste a dû être vide de sens pour qu'aujourd'hui il le rejette par des arguments aussi insignifiants et qu'il démontre en plus une telle ignorance de l'histoire, la culture, et la politique Québécoise.
    On comprend en lisant ses commentaires que la souveraineté qu'on lui a "vendu" en est une d'un pays dépourvu d'un peuple et qu'il lui a été décrit en terme de "majorité simple" "partitions" "champs de compétences" et de "replis sur soi". Pas étonnant que le discours fédéraliste a gagné la bataille chez lui. Il est entré dans le mouvement souverainiste comme on entre dans un club ou même une secte. Pas étonnant son attitude actuelle de "passage à autre chose pour cause de maturité".
    Le mouvement souverainiste ne lui a rien apprit. Son discours démontre clairement une absence totale d'évolution politique. Il ne fait que retourner à son point de départ en tant que fédéraliste, retrouvant ses vieux arguments toujours intacts puisque que le discours souverainiste s'est limité à la répétition d'une position sociale-démocrate et de défense de la langue et du pays territoire.
    Il dit: "Si le Canada est divisible, d’aucun ne pourra prétendre que le Québec ne le sera pas."
    Le mouvement souverainiste a été incappable de lui apprendre que c'est faux. Pourtant, c'est une information que les plus informés du mouvement savent très bien et avec documents à l'appui.
    Il dit: "On peut penser que les indiens ayant choisi la langue anglaise comme langue de communication voudront maintenir le lien avec le Canada."
    Or, nous avons les statistiques qui démontrent que les Amérindiens et Inuits du Québec sont les communautés chez lesquelles la françisation fait le plus de progrès. C'est même un phénomène: de 20% à 50% en seulement 10 ans!
    Le reste de son discours est tellement truffé de faussetés et démontre une telle confusion dans le portrait structurel qu'il se fait du Québec et ses institutions qu'il lui faudrait un cours intensif sur le Québec.
    C'est malheureusement un triste constat d'échec et c'est M. Gérald Larose qui doit en porter une bonne part de la responsabilité en tant que président du Conseil de la Souveraineté du Québec. C'était son travail. Non pas de convaincre les fédéralistes, mais d'éduquer et informer ceux qui se joignent à nous.
    Tout de même assez ironique de voir M. Larose sentir subitement le besoin d'éduquer, après tant de temps, et devoir le faire sur le site de l'Action Nationale. Et la situation s'est tant dégradée par cette négligence que ce n'est plus aux militants qu'il lui faut professer, mais aux dirigeants.
    Ce n'est certainement pas M. Contrecoeur qui mérite des remontrances.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 janvier 2008

    M. Gaston Boivin écrit : «Monsieur Bousquet, depuis quand l’homme libre veut-il se libérer de son oppresseur dans le projet avoué d’en faire ensuite son premier partenaire ?»
    Il y a eu quelques cas dans le monde : En voici un, les noirs aux États-Unis. Ils ont été beaucoup plus oppressés que nous, nègres blancs d'Amérique. Les noirs se sont libérés de l'esclavage avec l'aide des Nordistes mais ne cherchent pas trop à séparer totalement les quelques États du sud qu'ils contrôlent en nombre.
    Un autre : La Pologne et la France ont été conquis et oppressés par l'Allemagne ce qui ne les pas empêchés d'être aujourd'hui tous partenaires de l'Europe des 27.
    Il n'est pas nécessaire d'aimer profondément un partenaire. Il faut simplement que le partenariat envisagé fasse des gagnants sur tous les côtés. Si ce n'est pas le cas, il faudrait songer à d'autres solutions comme à un partenariat avec les États-Unis ou la France ou faire cavalier seul, ce qui serait très difficile à vendre au Québécois.

  • Gaston Boivin Répondre

    13 janvier 2008

    Monsieur Bousquet, depuis quand l'homme libre veut-il se libérer de son oppresseur dans le projet avoué d'en faire ensuite son premier partenaire? Depuis quand l'esclave cherche-t-il à se libérer de son maître dans l'espoir d'en faire son premier partenaire? Jamais, dans l'histoire du monde, une lutte ou une guerre ou une révolution pour la libération d'un peuple ou d'une contrée n'a eu cette pitable fin ou ce périlleux résultat. Je veux bien croire que le Québec est distinct et qu'il cherche à se distinguer mais... pas jusque là,... quand même. Il ne faut pas en même temps vouloir une chose et son contraire. Rechercher des accords avec ceux qui nous entourent,...oui,; mais l'union,...non!

  • Archives de Vigile Répondre

    12 janvier 2008

    Vous avez raison M. Lachaine de souligner qu'une fédération n'est pas du tout une confédération qui est, selon votre dictionnaire et le mien : Union de plusieurs États qui s’asocient tout en conservant leur souveraineté.
    Les indépendantistes purs et durs sont scandalisés à la seule pensée que le PQ a été probablement, à l'occasion, et serait encore en faveur d'une sorte de confédération. Les purs et durs savent probablement lire mais ne veulent pas faire le lien : confédération=souveraineté=indépendance.

  • Gaston Boivin Répondre

    12 janvier 2008

    Monsieur Lachaine, je partage votre opinion, c'est pourquoi la deuxième fois, que j'ai utilisé ce terme dans mon commentaire, je l'ai affublé du qualificatif de "pseudo"( du grec "pseudes", qui veut dire "faux, fausse"): "Pseudo Conféfération".

  • Fernand Lachaine Répondre

    12 janvier 2008

    Monsieur Boivin:
    Dans votre message vous utilisez le mot "Confédération canadienne". Or, j'ai à un moment donné, vérifié dans le dictionnaire Larousse l'explication des mots "Confédération" et "Fédération".
    Confédération: Union de plusieurs États qui s'asocient tout en conservant leur souveraineté.
    Fédération: Groupement, union de plusieurs États en un seul État fédéral.
    Selon cette explication, nous serions dans une Fédération et non dans une Confédération, qui elle, est constitué d'États qui ont librement accepté de s'associer ce qui n'est pas le cas du Québec dans le Canada.
    Du moins je n'ai vu à nulle part que le peuple avait librement adhéré soit par référendum ou par élections référendaires à se joindre à une association qui respecterait sa souveraineté.
    Par contre, nous constatons que plusieurs politiciens et politiciennes fédéralistes encouragent ce manque de clarté et utilisent faussement les deux termes pour embrouiller.
    Peut-être avez-vous une autre exlication ? Je ne suis pas un expert.
    Fernand Lachaine

  • Archives de Vigile Répondre

    12 janvier 2008

    Cher monsieur Berthiaume, en ce qui concerne votre conversion, je n'y crois tout simplement pas.
    Vous ne savez que trop bien qu'un Québec dans le Canada ne pourra jamais se contenter d'autre chose que de demi-résultats d'où l'impossibilité d'améliorer en profondeur nos systèmes de santé et d'éducation. Nous n'avons pas accès à la moitié de nos impôts, nous disposons d'un demi-état, nous adoptons à notre Assemblée Nationale, un demi-budget.On a bien rigolé du fameux coffre à outils d'André Boisclair et pourtant!

    En ce qui a trait à l'ouverture sur le monde, vous savez très bien que la condition sine qua non pour participer à ces grandes institutions internationales comme le FMI, l'OMC, l'OTAN, L'ONU etc, que nous devons d'abord être un pays indépendant. Il se peut que le statut politique actuel du Québec vous satisfasse et je respecte cela si c'est votre choix. Par contre, ne prétendez pas que les indépendantistes veulent refermer le Québec sur lui-même, c'est tout à fait le contraire. Les indépendantistes veulent que le Québec prenne sa place dans le concert des nations. Bernard Landry fut au sein du PQ un grand artisan de cette ouverture du Québec sur le monde. C'est justement le carcan canadien qui nous empêche d'ouvrir le Québec sur les autres.

  • Dominic Desroches Répondre

    11 janvier 2008

    Cher Monsieur Berthiaume,
    j'ai retenu la dernière phrase de votre réplique et j'aimerais bien avoir, à moins que cela ne soit pas possible évidemment, quelques explications supplémentaires au sujet du repli sur soi. Qu'est-ce que le repliement sur soi selon vous ? Pouvez-vous le définir et nous montrer que le Québec ne se retrouve pas, actuellement, dans votre définition. En accord avec votre conclusion et dans un objectif de cohérence, montrez-nous qu'il a déjà existé et qu'il est maintenant "révolu" (sic), c'est-à-dire que sa révolution est terminée. Dans l'espoir de vous lire, nous vous laisserons même le loisir de choisir vos exemples. J'admire les gens qui relèvent les défis qu'implique leur réplique et, sur ces mots, je vous souhaite bon courage.
    Avec mes pensées les meilleures,
    Dominic Desroches

  • Gaston Boivin Répondre

    11 janvier 2008

    Bien oui, monsieur Berthiaume, pourquoi vouloir se grandir quand on peut si facilement se rapetisser? Pourquoi nager vers le rivage quand la mer peut si facilement nous engloutir et que tout ce qui nous entoure nous y invite? Pourquoi nous accuser injustement de mettre une clôture alentour du Québec, quand, notre projet, justement, est de faire tomber celle que la conquête et son prolongement, la Confédération canadienne, y a érigé? Pourquoi nous accuser injustement de refuser le monde et les gens d'ailleurs quand notre souhait est justement de s'ouvrir à ce monde et à ces gens d'ailleurs pour y contribuer ainsi que pour goûter à ses cultures, y être reconnu et percu par ceux-ci pour ce que nous sommes et non plus comme un sous-produit canadien ou une incongruité qu'on cache à la visite et, afin que ces gens d'ailleurs sachent, lorqu'ils viendront chez nous, qu'ils sont ailleurs qu'au Canada, de sorte qu'ils puissent nous prendre pour ce que nous sommes et s'en accommoder, ce dont nous serions des plus heureux et ce qui multiplierait notre empathie à leur égard et notre bonté naturelle à vouloir les accueillir et recevoir comme des frères et des soeurs. Il est si facile d'invoquer la mondialisation, la langue anglaise comme première langue de notre monde moderne et que, sais-je encore, le libre échange, l'Alena , et toutes ces autres constructions inventées par les américains, qui en imposent gosso modo les règles et le fonctionnement selon leurs humeurs du moment afin de se maintenir au seuil de leur puissance et afin de continuer à dominer le monde. Il est si facile d'abdiquer ses différences pour devenir le valet de la richesse: L'esclave s'assure d'être nourri, logé, soigné et entretenu, mais il ne choisit ni sa nourriture, ni son gîte, ni son médecin, pas plus qu'il ne décide de ses besoins ni de ses rêves, puisqu' en pratique, il n'existe pas pour lui-même mais pour son seul maître. Comme humain, il n'en tient qu'à nous lorsque viendra la mort de partir avec un idéal qui aura su de son vivant multiplier le bonheur et/ou l'espérance plutôt qu'avec de l'argent, que l'on n'a pas été capable de dépenser, et qui souvent aurait pu profiter au bonheur et à l'espérance des autres. Par ailleurs, il est facile de mettre tous les maux d'une société sur le compte du fait qu'elle aspire à être un pays alors que plusieurs de ces maux sont normaux pour la plupart des sociétés de ce monde et que beaucoup d'autres ont été amplifiés, sinon crées par cette créature, si souvent déraisonnable, et, hélas plus souvent qu'autrement encore plus à l'égard du Québec, qu'est le pouvoir central dans cette pseudo-condédération canadienne. A vouloir trop beurrer, il arrive qu'on en mettre trop épais. A vous entendre, avant longtemps, toutes les nations et tous les pays de ce monde abdiqueront ce qu'ils sont pour se confondre dans un immense tout qui communiquera et pensera en anglais pour finalement végéter culturellement dans cette super société de consommation américaine, dans un même nivellement par le bas pour tous. Heureusement, l'esprit humain ne saurait se satisfaire de cette pauvre perspective de sorte que la différence subsistera et un jour on parlera au passé de la puissance américaine et de l'anglais première langue de ce monde et ce jour là, les premiers servis seront ceux qui, chez les peuples et nations, auront su garder leur différence. Pour ce qui est de votre argument de la partition, il n'est pas plus convainquant que tous les autres mais rend misérable la pauvreté des arguments de ceux qui l'invoquent. Tous ces arguments que vous nous servez, je m'attendrais à me les faire servir par un anglophone du West-Island, nostalgigique de l'ancien Québec, où les francohones, conquis, dominés, résignés, et servant leurs maitres anglais dans leur langue, n'avaient plus d'autres rêves que celui d'oublier leur condition dans leur joie de vivre, mais sûrement pas d'un véritable ex-indépendantiste.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 janvier 2008

    Nos vieux rêves...
    Les rêves nous font vivre. Mais il est des fois ou il vaut mieux se réveiller. Laisser moi vous parler de mon vieux rêve de pays ….Le scénario idyllique de la création d’un pays fier et ouvert se bute maintenant sur des réalités incontournables.
    La majorité simple comme condition d’accession à l’indépendance.
    La majorité simple hypothétique d’un oui à 52 % nous placera devant une série de scénarios déplaisants. Si le Canada est divisible, d’aucun ne pourra prétendre que le Québec ne le sera pas .Les gens de l’Outaouais qui auraient voté toujours hypothétiquement à 60 % pour le non pourraient légitimement revendiquer le droit de rester dans le Canada. Idem pour les Cantons de l’est et le West-Island. Le nord du Québec n’appartient au territoire québécois que depuis peu. On peut penser que les indiens ayant choisi la langue anglaise comme langue de communication voudront maintenir le lien avec le Canada. Nous nous retrouverons donc finalement le lendemain d’un oui devant une longue négociation des partitions. Les nationalistes sont bien-sûr contre cette interprétation mais il ne suffit pas de ne pas vouloir l’hiver pour qu’il disparaisse !
    L’anglais, langue des colonisés, est devenu langue d’intelligence et communication.
    La situation ou nous devions nous défendre devant la langue de l’ancien oppresseur a passablement évolué. Le francais mieux défendu est bien implanté au Québec. L’anglais est devenu la langue de communication internationale, n’est plus l’ennemi à combattre mais un outil à utiliser.
    Construire la clôture lorsque la maison brûle ?
    Le Québec moderne est aux prises avec des problèmes majeurs dans pratiquement tous les champs de compétences qui lui sont sien. Le système de santé est manifestement en lambeaux, le système d’éducation est dans un piètre état, le système d’infrastructure est désuet. Et ce sont des compétences que nous détenons déjà et sur lesquels nous pouvons travailler!
    Du nationalisme vers le patriotisme.
    Il est maintenant plus que temps pour nous de passer de ce nationalisme transportant malheureusement une part de haine des autres vers un patriotisme qui véhiculera l’amour des nôtres et des autres. Plein d’actions stimulantes et positives peuvent être entreprises afin d’améliorer notre société sans retomber dans nos débats stériles. Un sommet réunissant les ministres de la santé des différents pays industrialisés ou nous pourrions débattre des forces et faiblesses de nos différents systèmes nous aiderait grandement à améliorer le nôtre. La même chose pourrait être faite en éducation. Nos centrales syndicales à l’heure de la mondialisation pourraient aussi s’intéresser à faire intégrer dans les nouveaux accords de libre échange des clauses sociales pour les pays en voie de développement.
    Pour conclure, nous pourrions faire de notre Québec une société ouverte vers l’avenir, recherchant des solutions aux problèmes d’aujourd’hui et redevenir des gens innovateurs. N’en déplaise à Mr Bergeron et aux gens du Parti Québécois, le temps du repli sur soi est définitivement révolu !
    Jean Berthiaume
    Contrecoeur





  • Fernand Lachaine Répondre

    11 janvier 2008

    Bonjour monsieur Robert,
    J'espère que votre texte sera accepté par le journal Le Devoir car il est une réplique solide à la lettre qu'adresse monsieur Guillaume à Gérald Larose, coprésident du Conseil de la Souveraineté.
    Moi aussi je me demande quel TGV de la modernité monsieur Guillaume parle-t-il ? il n'en dit un mot.
    Aussi, en lisant la lettre de Jean Guillaume, une phrase de Boris Cyrulnik, grand psycologue français, me revient et elle se lit comme suit " Si on ne sait pas qui on est, on est ravi qu'une dictature nous prenne en main".
    Fernand Lachaine

  • Gaston Boivin Répondre

    11 janvier 2008

    Bravo, monsieur Robert, vous avez tout à fait raison. Quant à ce monsieur Berthiaume, qui se dit un ancien indépendantiste, comme la plupart d'ailleurs de tous ces autres qui se commettent dans les journaux pour discréditer soit l'indépendance, soit les indépendantistes, ou soit les deux, et qui, commencencent généralement leur diatribe en affirmant pareille affirmation, je n'en crois rien, car un être capable de fierté un jour le demeure toute sa vie, envers et contre tous s'il le faut.