Et pourquoi pas, je vous prie ? Pourquoi les femmes ne devraient rechercher l’égalité que dans les domaines présumés constructifs à notre devenir social ? En se laissant ainsi cloisonner, ne risquent-elles pas de se retrouver enfermées dans d’horribles stéréotypes réducteurs ne les présentant que comme des êtres niaisement tournés vers le bien et n’ayant aucun mérite à être tels puisqu’incapables de commettre le mal ? Faudra-t-il paraphraser à leur sujet ce misogyne de Voltaire qui prétendait que l’on est vertueux dans l’impossibilité où l’on se trouve d’avoir des vices ?
Elles Angèles, à vous les fleurs du mâle !
Il y quelques années, je soulignais la contribution porteuse de changement social, à défaut d'humanisme, de Pauline Nyiramasuhuko, 65 ans, ancienne ministre de la famille et de la promotion féminine dans le premier gouvernement multipartite rwandais, à qui était revenu le redoutable honneur de s’être vue reconnue, le 24 juin 2011, première femme coupable de génocide. Cet événement était d’autant plus significatif qu’il était l’œuvre d’une féministe, ce qui illustre à merveille à quel point ce mouvement peut se démarquer de plus d’une façon originale et surprenante.
Cette soudaine et improbable consécration de l’égalité homme femme émanait d’une juridiction internationale reconnue, soit le Tribunal pénal international pour le Rwanda qui, peu sensible au caractère novateur de l’initiative de la militante, avait jugé à propos de lui infliger la prison à perpétuité pour crimes de génocide et crimes contre l’humanité perpétrés en 1994 entraînant le viol et l’assassinat d’innombrables hommes et femmes. Que voulez-vous, nulle n’est prophète dans son pays…
Un lointain précédent…
Un tel événement n’a rien d’un précédent. D’autres femmes se sont illustrées au cours des siècles par leur violence non-conformiste, quand il ne s’agissait pas de cruauté pure et simple, apanage soi-disant exclusif aux hommes. Prenons le cas de la comtesse Élisabeth Batholy, par exemple, qui, dévorée par une coquetterie homicide, aurait cru candidement pouvoir accéder à la jeunesse éternelle en torturant et en tuant des centaines de jeunes filles au tournant des XVIe et XVIIe siècles.
Une servante aurait déclaré avoir vu un calepin recensant plus de 600 victimes, mais il n’aurait jamais été retrouvé, « égaré », pense-t-on, afin de préserver ce qu’il restait de la réputation d’une famille d’apparence respectable…
Sans doute la pauvre femme souffrait-elle de dépression et d’incompréhension de la part d’un mari trop souvent absent et despotique… Quoi qu’il en soit, la comtesse Batholy surpassait de façon définitive les exploits à venir de Jack L’Éventreur, pourtant bien plus célèbre, avec ses cinq misérables victimes londoniennes en 1888. Mais c’est toujours ça avec les hommes : l’art de faire davantage parler d’eux avec des réussites bien moins probantes…
De la comtesse à la reine blanche…
Le quotidien britannique The Mirror nous apprenait la plus récente percée vers l’égalité homme femme dans le domaine de l'atroce. Après les meurtres en série de Batholy et ceux de masse de Nyiramasuhuko, c’est désormais dans le domaine du terrorisme qu’une femme vient de se démarquer avec pas moins de 400 victimes ! Voilà une performance qui aurait de quoi réjouir le Conseil du statut de la femme et la Fédération des femmes du Québec par son audace rafraîchissante.
Samantha Lewthwaite, respectable mère de famille britannique de quatre enfants surnommée la « veuve blanche », peut s’enorgueillir d’avoir été la maîtresse d’œuvre de nombreuses attaques terroristes au Kenya et en Somalie, en plus de pouvoir revendiquer l’honneur d’être devenue le bras droit du leader d’al-Shebaab, Ahmad Umar. «C’est une personne diabolique, mais une gestionnaire très intelligente», devait déclarer au quotidien anglais un représentant des services anti-terroristes somaliens. Toute une reconnaissance !
Cette femme islamiste est soupçonnée d’avoir été à l’origine de l’attaque, en 2013, du centre commercial de Nairobi qui a fait 61 morts et du massacre de Garissa, au Kenya, en avril, entraînant la mort de 148 personnes. Ne reculant devant rien afin de faire avancer la cause des femmes, Lewthwaite dirigerait un commando de candidates au suicide en plus d’avoir recruté des adolescents d’une quinzaine d’années. Voilà de quoi enthousiasmer Québec solidaire et plus particulièrement sa leader Françoise David, ancienne présidente de la FFQ.
Des amours explosives…
Qui se ressemble s’assemble, dit le proverbe. Ainsi, Samantha Lewthwaite a eu quatre enfants de trois maris différents, tous terroristes. L’islam étant religion polygame et non polyandre, il va de soi qu’elle n’a pas géré simultanément ces unions avec ces hommes, disons modérément doués pour la discipline dans laquelle elle allait se distinguer au point de les éclipser.
Ainsi le premier mari, Germaine Lindsay, l’un des auteurs des attentats-suicides du 7 juillet à Londres, n’y a fait que 26 victimes en plus d’y laisser la vie. Encore moins débrouillard, son second époux, Abdi Wahid, allait connaître le même sort en ne faisant que dix victimes. La presse britannique devait annoncer un troisième mariage avec Hassam Maalim Ibrahim, l’un des leaders d’al-Shebaab. Aux dernières nouvelles, il serait toujours en vie et on ne lui attribue encore aucune victime. Où sont passés les vrais rebelles ?
Le doute n’est plus permis. Les défenseurs des études de genre trouveront en Samantha Lewthwaite un exemple probant établissant hors de toute contestation leurs convictions : non, les femmes ne naissent pas irrévocablement pacifiques. Leur environnement, éventuellement conjugal, peut les conditionner à devenir de redoutables et efficaces guerrières. Une question brûlante, si j’ose dire, subsiste, cependant : si tel est le cas, quelle crédibilité peut-on encore attribuer aux valeurs dites féminines qui, selon les mêmes militantes, s’inscrivent dans le code génétique de toutes les femmes ?
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