Le système comme projet de société

Tribune libre

J'ai déjà mentionné dans des textes précédents que le Système empêchait désormais l'émergence d'un projet de société, tout comme il empêche le projet de souveraineté au Québec.
Après réflexion, j'en suis arrivé à la conclusion que le Système lui-même constitue un projet de société et qu'au fond, c'est ce projet de société-là que les citoyens désirent.
Le Système peut se résumer ainsi: le chacun pour soi et le "au plus fort la poche" aboutissant à une sélection naturelle des plus aptes à répondre aux besoins du Marché.
Au Québec, cela a donné comme résultat que dans les trente dernières années, c'est dans les couches socio-économiques les plus défavorisées qu'il y a eu le plus de solitude et le moins d'enfants.
Pour se maintenir, le Système emploie des moyens qui ne respirent pas toujours l'intégrité comme des mesures de surveillance de la population, des mensonges et des demi-vérités, des diversions, le détournement de l’attention des vrais problèmes (pauvreté, vies brisées, etc...) vers des futilités etc...
Si la population est prête à tolérer le manque d'intégrité du Système pour qu'il se maintienne, c'est que le Système est en soi un projet de société et non seulement l'affaire des élites comme on le laisse parfois entendre.
La grande popularité des radios qui moussent le Système, en particulier dans la capitale nationale et en particulier auprès des jeunes générations instruites, démontre que le Système constitue au Québec un véritable projet de société.
S'il y avait seulement les élites politiques et économiques qui tenaient au Système, il y a longtemps que le Système aurait cédé la place à un autre projet de société.


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    19 juillet 2013

    Un autre signe immanquable de décadence, c'est le fait qu'au Québec, la classe moyenne instruite est, si l'on compare par exemple aux fébriles années 1970, d'une superficialité navrante.
    C'est cette perte de l'idéalisme qui fait la décadence.
    Et lorsque certains sondages nous disent que les radios-Système de la région de Québec, ces radios qui se font une spécialité de dénigrer les plus fragilisés de la société, recrutent surtout des auditeurs plus instruits que la moyenne, on voit jusqu'où la décadence est rendue par la perte d'idéalisme de ces gens pourtant éduqués.

  • Archives de Vigile Répondre

    19 juillet 2013

    J'aimerais citer monsieur Gilles Verrier qui, ici sur Vigile, a fait une bonne analyse du Système dans cet article:
    http://www.vigile.net/L-ideologie-mondialiste-est-celle
    Monsieur Verrier mentionne ceci:
    "L’idéologie mondialiste est celle du cosmopolitisme. L’anonymat planétaire, l’indifférenciation de tout et chacun, l’individu délocalisable à souhait, cette PME marchandise, cet objet sans racines, rentable sinon jetable. Les référents partagés par la multitude de demain, je ne peux vous les donner car vous les découvrirez comme moi plus tard et sans pouvoir d’influence. Aujourd’hui, ce sont : Mc Do, Disney, Hollywood, ... bref, vous les savez mieux que moi, car j’appartiens à la minorité qui résiste."
    Cela revient à ce que j'ai déjà mentionné. Le Système ne reconnaît d'autre identité à l'être humain que celle de "ressource humaine destinée à répondre aux besoins du marché en tant que producteur-consommateur".
    Ainsi, la richesse identitaire de l'humanité au niveau national, ethnique et culturelle est niée par le Système. C'est pourquoi, comme le souligne monsieur Verrier, le Système est si favorable à l'immigration.
    Comme preuve de tout cela, quelqu'un d'un certain âge de mes connaissances qui est allé récemment aux États-Unis m'a fait part de son étonnement de voir que les Américains n'ont plus comme autrefois des têtes d'Anglais ou d'Irlandais.
    Il s'agit d'une dégénérescence qui est à l'oeuvre dans tous les pays d'Occident et qui veut détruire la richesse identitaire au profit, comme le mentionne monsieur Verrier, de l’anonymat planétaire, l’indifférenciation de tout et chacun et l’individu délocalisable à souhait.
    Cela met en relief la décadence de notre civilisation.