Pour la première fois en près de 20 ans, le Québec a tourné le dos au Bloc Québécois. Cette fois-ci, le Bloc n’a pas bénéficié de la distorsion Vote/ sièges, présent dans le système majoritaire uninominal à un tour, comme ce fût le cas lors des dernières élections. Le parti a obtenu 23,43% d’appui dans la province et obtient à peine 4 sièges soit 5% des sièges québécois seulement.
La majorité des québécois avait le goût de changer les choses et de bloquer les conservateurs de Harper avec l’aide d’un parti fédéral. On peut se rappeler qu’en 2008, la possible coalition PLC-NPD soutenue par le Bloc avait donné lieu à une vague de contestation. Plusieurs canadiens se sont levés pour dénoncer l’appui du Bloc à cette coalition, les canadiens habituellement assez discrets, ont dénoncé en masse cette possible alliance composée de séparatistes.
Mais pour cette élection, les québécois étaient au fait des problèmes d’éthique des conservateurs, exaspérés des libéraux et bloqués avec le bloc, qui avait malgré lui fait annuler le projet de coalition. Le Québec était avant tout tanné de la gouvernance conservatrice et voyait que le Bloc représentait politiquement tout ce que les canadiens détestaient. Un appui important du Bloc à la possible coalition PLC-NPD ne pouvait vraisemblablement pas passer au canada.
Les gagnants et les perdants
Les québécois ont ouvert leurs yeux et ont choisi Jack Layton. Le Québec déçu des libéraux, des conservateurs et du Bloc ont décidé de choisir le NPD. Les fédéralistes sont heureux : presque qu’aucuns d’élus bloquistes et un parti fédéral fort au Québec.
Les purs et durs, eux, sont fortement déçus de perdre le parti souverainiste et leur chef présent à Ottawa depuis si longtemps.
Et les souverainistes mous, comme on semble les appelés désormais, sont divisés : contents d’avoir choisis en masse un parti pancanadien qui promet d’honorer la nation québécoise et qui fait beaucoup plus l’unanimité au canada anglais que le Bloc, tout en étant conscient que le pays se gagne au provincial plutôt qu’au fédéral et que les députés populaires du Bloc risquent d’aboutir au PQ consacrant ainsi leurs efforts sur le provincial.
Mais ces mous sont amèrement déçus, la vague orange visait avant tout à connecter le Québec au reste du canada pour prendre le pouvoir mais les canadiens en ont décidé autrement.
Toronto est Bleu
Le Québec n’a pas été le seul endroit à changer de couleur, Toronto aussi, qui est passé du rouge au bleu. Selon les circonscriptions de la région, on peut soit prétendre que la force de la machine conservatrice a triomphé soit que les libéraux n’ont pas été à la hauteur ou même encore que les résidus de la vague orange provenant du Québec a divisé le vote et fait passer les conservateurs; on peut aussi voir que dans certaines circonscriptions se sont les trois phénomènes qui semblent s’être produits.
Les torontois et les habitants des quartiers environnants ont pu profiter des dépenses conservatrices suspectes survenues lors du G20 mais personne ne peut affirmer que ce scandale à jouer en faveur de la troupe de Stephen Harper. L’arrivée de Rob Ford à Toronto peut aussi avoir fait un certain effet à la carte électorale.
Plusieurs québécois et canadiens sont exaspérés, l’élection survenue après l’outrage au parlement, le parti conservateur croulant sous les scandales, la campagne négative et contrôlée a finalement donné la majorité à Stephen Harper. Le 2 mai au soir, le méchant avait gagné au Canada et perdu au Québec. Les québécois sont certes moins isolés mais toujours exclus du pouvoir au fédéral; tout ce qui est sûr, c’est qu’on va enfin voir concrètement le programme conservateur et le vrai Stephen Harper.
Le projet de souveraineté n’est pas mort, mais pas fort, du moins au fédéral.
Le Québec orange, amer et trahi.
Le 2 mai au soir, le méchant avait gagné au Canada et perdu au Québec.
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
3 mai 2011C'est ce que Jack Layton disait quand il as affirmer vouloir établir les conditions gagantes du Canada au Québec et non l'inverse soit les conditions gagantes du Québec au Canada .
Archives de Vigile Répondre
3 mai 2011L'élite "souverainiste" devra commencer à suivre et supporter le peuple québécois et cesser de vouloir toujours lui imposer une direction et lui mettre bâtons dans les roues.
Le peuple québécois est en mode attaque, mais l'élite souverainiste est toujours en mode résistance et retranchement.
Les Québécois viennent d'abattre le parti libéral fédéral (Desmarais Power Corp) mais l'élite pleure son Bloc et parle de résistance.
Cessez de mépriser ce peuple et suivez-le au lieu de lui répéter que c'est lui qui doit être à votre service.
Il Faut maintenant abattre complètement les libéraux au provincial. Au boulot !