Le Québec ne doit pas subir le même sort!

Il y a urgence d’agir maintenant pour contrer cette tendance assimilatrice

Tribune libre

En ce début d’année 2011, nous Québécois et Québécoises devons nous poser la question suivante :
Voulons-nous comme peuple francophone d’Amérique nous laisser mourir lentement, mais sûrement, en nous assimilant à la mer anglophone du continent? Ou plutôt, sommes-nous prêts à nous relever fièrement et à faire le nécessaire pour assurer la survie et l’épanouissement du français au Québec?
Si la réponse est : « Oui, le Québec français doit survivre et surtout s’épanouir! », alors, il faut agir rapidement!
Un coup d’œil ailleurs dans le monde devrait nous en convaincre.
Pensez au million de Québécois qui, de 1840 à 1930 se sont exilés pour trouver du travail dans les États du nord-est américain. Constatez qu’il ne reste malheureusement souvent que leur nom de français et certains ont même dû l’angliciser.
Que dire des francophones et métis du Manitoba qui étaient majoritairement francophones à l’entrée de la province dans la Confédération canadienne. Une politique efficace de lois leur retirant leurs droits*, appuyée par une immigration massive vers l’anglais les a rendus minoritaires. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 4 % de la population manitobaine, dont seulement 2 % parlant encore le français à la maison.
Sans parler de la Louisiane qui jadis était française.
Et l’Irlande, chez qui la langue anglaise domine complètement au détriment de la langue gaélique.
Et la Bretagne, pratiquement une nation indépendante avec sa propre langue jusqu’en 1532, laquelle aujourd’hui, annexée à la France, a subi le même sort.
Francophones du nord-est américain et du Manitoba, Louisianais, Irlandais et Bretons, tous ont subi un sort semblable. Un bon dosage de privation de droits linguistiques et une immigration massive savamment dirigée vers la langue de l’autre nation a rapidement produit le résultat escompté : l’assimilation, c’est-à-dire la perte de sa langue, de sa culture et d’une certaine façon de son identité.
Au Québec, nous aussi nous sommes en voie de goûter à la même médecine. Depuis plus de 30 ans, le Québec a encaissé deux cents assauts du Canada contre la Loi 101 (le dernier étant la Loi 103 du gouvernement Charest) et 50 000 personnes par année immigrent chez nous. Une immigration, proportionnellement à la population, six à sept fois plus importantes qu’en France et aux États-Unis et ce, avec un État ne détenant que seulement la moitié des pouvoirs. Et des gouvernements successifs qui n’ont pas pris les mesures nécessaires pour que les nouveaux Québécois s’intègrent harmonieusement à la majorité francophone. Et nous ne sommes que 8 millions dans une mer anglophone de 350 millions!
Il y a urgence d’agir maintenant pour contrer cette tendance assimilatrice qui guette notre peuple. Par contre, je suis convaincu que la pérennité de la langue française en Amérique ne pourra être assurée que par un État pouvant disposer librement de toutes ses ressources et de ses institutions démocratiques, c’est-à-dire un État indépendant.
*Interdiction de l’enseignement du français dans les écoles du Manitoba (1890 et 1916).
N. B. Ce texte est également publié dans le bulletin bimensuel électronique du Mouvement Montréal français. Pour s'abonner gratuitement.


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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    15 janvier 2011

    Monsieur Le Gal
    Nous, Québécois, avons été trahis par notre classe politique. Il n'existe même plus de différence entre le PLQ et le PQ; les deux travaillant main dans la main pour notre assimilation collective. Le PQ a donné son accord aux libéraux pour la venue de 55 000 immigrants par année pour une période de 5 ans. Avez-vous senti de l'opposition, de la part du PQ, pour toutes les mesures prises par le PLQ pour institutionnaliser le bilinguisme au Québec? (loi 115, enseignement de l'anglais en 1ère année pour les jeunes étudiants francophones et j'en passe...) Le chemin est tout grand ouvert pour la louisianisation du Québec; nos politiciens provincialistes ont complètement abdiqué sur la question de la langue française qui est pourtant la base de notre identité collective.
    La mollesse, l'abdication du PQ sont, selon moi, causées par l'infiltration des services canadiens (SCRS) et américains (CIA) qui contrôlent l'agenda de ce parti. Les diverses crises, à l'intérieur du PQ, sont causées par le noyautage des services secrets qui aident à projeter ainsi une image négative et nuisible de désunion à l'intérieur de ce parti; ce n'est pas très rassembleur vous en conviendrez. Les gens s'imaginent que ça ne se passe que dans les films ou ailleurs dans le monde, cette infiltration, par les services secrets; voyons donc, il faut cesser d'être naïfs et oser regarder les choses telles qu'elles sont! Il m'a fait plaisir.
    André Gignac pour un Québec indépendant et libre!

  • Gaston Boivin Répondre

    14 janvier 2011

    Pendant que dans le Michigan et ailleurs aux États-Unis, il y a des Boivin et des Drinkwine qui vivent et parlent en anglais, bien souvent sans avoir aucune conscience de leurs origines, nous-autres, ici, qui provenons de la même lignée et qui nous battons depuis l'arrivée du conquérant anglais pour pouvoir continuer à vivre en français et comme peuple issu de la Nouvelle-France, nous avons vu, ces dernières années, nos dirigeants politiques, toutes allégeances politiques confondues, nous abandonner et nous trahir, en ayant décidé et permis, contre le bon-sens et à l'encontre de notre survie, presque dans l'allégresse, l'entrée, à chaque année, sur le sol qui nous a vu naître, nous et nos ancêtres, de plus de 50,000 immigrants, savoir un petit peu moins du nombre de canadiens que nous étions quand les Français sont partis au lendemain de la conquête, 158 ans après leur arrivée pour peupler le pays(1608-1763). Pas besoin d'être mathématicien et statisticien pour comprendre ni d'être devin pour réaliser que, cette fois-ci, ce n'est pas la revanche des berceaux qui va nous sauver,...pas plus d'ailleurs que l'affirmation nationale.
    On connaît tous l'expression: ''Plus niaiseux que cela, tu crèves!''

  • Archives de Vigile Répondre

    14 janvier 2011

    Ce que j'ai répondu à J.-F. Lisée, qui demande de commenter ce qu'il appelle la fatwa contre lui par P. Dubuc:
    Tout serait tellement plus simple si nous étions maîtres de tous les leviers... Un pays de langue française en Amérique. Message clair à tous les citoyens, aux employeurs, aux législateurs, aux enseignants, aux médias, aux immigrants...
    Mais pour ça, il faudrait un parti indépendantiste qui annonce clairement ces couleurs, avant, pendant, après une élection générale où le choix serait définitivement offert à tous, entre continuer de recevoir le commandement d'une autre nation ou plutôt de prendre en main sa propre destinée et d'en assumer fièrement les coûts et profits. Un nouveau pays pour le monde.