Le Québec «Full Cool»

Un portrait impitoyable du Québec d'aujourd'hui






Vous connaissez l’acteur français Fabrice Luchini? Il peut vous réciter des poèmes entiers, vous citer des passages complets des plus grands auteurs et parler pendant des heures avec une érudition remarquable.




Mais savez-vous pour qui cet amoureux du français a une grande admiration ? Pour nous, les Québécois!




Sérieux, man, vous devriez checker ça, y’é comme, genre, tsé, ben pâmé sur comment qu’on parle. LOL. MDR.




ON L’A, L’AFFAIRE !




Dans la préface de son livre autobiographique Comédie française, Luchini écrit: «Je n’ai jamais vu nulle part une telle résistance, un si fort génie de vitalité pour la langue». Il écrit aussi: «J'ai un lien incroyable avec ce peuple qui parle ma langue et qui se bat depuis 300 ans pour qu'elle continue d'exister».




Dans une entrevue accordée au magazine L’Actualité, il en rajoute: «C’est un peuple qui a été lâché par la France et qui se bat pour garder sa culture. Pour un acteur qui aime la langue française, tu ne peux pas imaginer ce que ça représente».




Haaaaaa, cet amour de la langue!






Savez-vous qu’au Québec, un jeune sur quatre échoue à son examen de français écrit de 5e secondaire?  










Monsieur Luchini faisait peut-être référence à notre cher Sam Hamad qui déclarait récemment qu’il n’avait jamais «enfreiné» la loi.




Ou peut-être pensait-il à Pierre Lapointe qui dénonçait l’absence de culture à la télévision, mais qui était incapable de le faire sans utiliser des «hostie», «calisse», «tabarnak» ou «plein le cul». (Ça, Monsieur Luchini, c’est comme si vous alliez à la télé dire «putain de saloperie de bordel de merde je t’encule» pour critiquer la culture du vide).




Au Québec, on entend tous les jours à la radio et à la télé «à cause que», «ça l’a l’air», «bon matin», «au niveau de», «je veux vous partager», «adresser une problématique».




Manifestement, Monsieur Luchini, vous ne savez pas qu’à Montréal, dans les commerces, vous allez vous faire accueillir par «bonjour/hi».




Vous ne savez pas non plus que pour le 375e anniversaire de Montréal, les organisateurs des festivités ont préparé une affiche donnant préséance au slogan anglais Montréal gets moving.




Vous ne savez pas qu’on a un magazine de mode qui s’appelle Dress to Kill, une émission de télé qui s’intitule Coup de food et une autre intitulée Le nouveau show? Et que cet été on aura droit aux camions de rue Le Burger truck, King Bao, Winneburger et Schnitzel Truck?




Savez-vous qu’au Québec, un jeune sur quatre échoue à son examen de français écrit de 5e secondaire? Ou que les étudiants en enseignement peuvent passer autant de fois qu’ils le veulent le test obligatoire en français écrit: il y en a même un qui a dû s’y prendre dix fois!




COMÉDIE QUÉBÉCOISE




J’en ai une bonne pour vous, Monsieur Luchini. Si vous vouliez immigrer au Québec, vous ne pourriez pas obtenir de boulot. On vous reprocherait votre érudition et vous entendriez: «Pour qui c'est qu’y se prend lui, à parler d'même?»




On vous traiterait de snob, prétentieux, élitiste.




Au Québec, Monsieur Luchini, très bien parler français, c’est un défaut, pas une qualité.




 



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