Olivier Bourque - En pleine Commission Bastarache, le magazine torontois Maclean’s risque de jeter tout un pavé dans la mare. Dans l'édition qui vient de paraître, l’hebdomadaire tire à boulets rouges sur le climat politique du Québec, déclarant que la «province est la plus corrompue au Canada».
Le ton est donné sur la page couverture du magazine où l’on voit le Bonhomme Carnaval, tout souriant et tenant une valise pleine d’argent qui déborde. On titre notamment que les dernières accusations de favoritisme qui touchent l’administration Charest ne sont qu’un scandale de plus à survenir au Québec.
L’article est vitriolique envers les hommes politiques québécois. Reprenant les derniers rebondissements de la Commission Bastarache, le journaliste affirme que les Québécois se fient davantage à la version de l’ancien ministre de la Justice Marc Bellemare car ils ne croient plus leur gouvernement.
Maclean’s n’est pas tendre envers le gouvernement québécois et affirme que tout le dérapage entourant la Commission Bastarache est le résultat «de l’état désastreux du gouvernement de Jean Charest».
«Dans les deux dernières années, le gouvernement est passé d’un scandale à un autre, du financement politique au favoritisme dans le programme provincial des garderies à la prime de 75 000 $ payée par le Parti libéral à son chef en passant par la corruption dans l’industrie de la construction», est-il écrit dans l’article.
Après coup, le magazine revient sur des scandales qui ont touché différents dirigeants québécois de Brian Mulroney à Jean Chrétien. Maclean’s revient notamment sur le scandale des commandites lors duquel «des hommes d’affaires associés au Parti libéral ont siphonné 100 millions de dollars pour mettre des drapeaux canadiens partout au Québec».
Huntington l'avait dit...
Le magazine affirme que le Québec n’a pas le monopole de la corruption au Canada. Mais le journaliste fait remarquer que ce phénomène a la dent dure ici.
Selon le journaliste, l'ancien premier ministre Maurice Duplessis était «le champion toute catégorie du patronage à l’intérieur de son gouvernement» éparpillant les subventions dans les circonscriptions qui avaient voté pour lui aux dépens de celles qui ne l’avaient pas fait.
En 1968, l'historien de droite Samuel Huntington, auteur notamment du Clash des civilisations, avait souligné que «le Québec était l'endroit le plus corrompu en Australie, en Grande-Bretagne, aux États-Unis et au Canada».
Dans les années 70, la situations s’est empirée, note l’hebdomadaire. La rapidité avec laquelle le Québec s’est développé durant la Révolution tranquille a mobilisé beaucoup de travailleurs ce qui a engendré «de la violence» sur plusieurs chantiers notamment à l’Aéroport de Mirabel et la Baie-James.
Les Conservateurs et le Colisée
Le magazine écorche également le gouvernement conservateur qui vient de mettre le pied «dans le patronage québécois». L'hebdomadaire faisant référence à ces députés qui ont endossé le chandail des Nordiques en appui au projet de Colisée à Québec il y a quelques semaines. Certains observateurs y ont vu une manoeuvre bassement politique alors que plusieurs de ces élus viennent de la région de la capitale.
«Mais ce n'est pas la première fois que les Conservateurs agissent de cette manière. (...) Un pourcentage disproportionné de l'aide aux régions rurales a été dirigé vers des comtés où le Parti conservateur se bataille avec le Bloc Québécois», affirme le magazine.
Maclean’s
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