Le Québec est-il devenu un repaire du "chacun pour soi"?

Tribune libre

Dans un de ses nombreux commentaires faits à la suite de divers articles parus sur cette tribune libre, Michel Bélisle alias Didier réaffirme ses convictions avec lesquelles on peut être d’accord ou non en ces termes :
« Le 4 septembre dernier, les électeurs québécois ont voté strictement dans le sens de protéger leurs acquis et leur statut social personnels envers et contre tous. Les résultats des élections en témoignent assez. Ainsi, le bien commun et le projet de société en prennent pour leur rhume. Le Québec n’a plus de projet de société, plus de fierté nationale, plus de religion et est devenu un repaire du "chacun pour soi" et du "au plus fort la poche". Tous se prosternent devant le dieu "Argent", désormais la seule entité digne d’un culte au Québec. »
Dans l’hypothèse où nous arrêtons de jouer à l’autruche, ne devrions-nous pas admettre qu’il y a un fond de vérité dans le commentaire de M. Bélisle? Et, à partir du moment où nous admettons ce constat, quelle piste de solution devrions-nous utiliser pour renverser la vapeur et arriver à amener les Québécois à l’essentiel virage vers la prise de conscience sociale?
Même si je me sens parfois irrité d’entendre Michel Bélisle revenir constamment sur le rêve du « regretté Michel Chartrand » d’établir le revenu de citoyenneté universel et inconditionnel, il n’en demeure pas moins que le projet de société juste de Michel Chartrand peut difficilement être contestable.
Alors, devant cet état de fait, qu’entendons-nous faire pour sensibiliser nos politiciens à cette priorité qui devrait les guider dans le choix de leurs politiques? Est-il possible, qu’une fois cet objectif affirmé clairement dans des politiques concrètes, nous puissions aspirer à créer un « projet de société » qui viendrait contrecarrer les effets pernicieux du « chacun pour soi »?
En d’autres termes, n’aurions-nous pas avantage à revenir à l’essentiel, à savoir un revenu décent pour tous les citoyens du Québec? Ne serait-ce pas là le meilleur moyen de mobiliser l’ensemble de la population et d’annihiler les effets pervers du « au plus fort la poche »?
À mon sens, la détermination dont fait preuve Michel Bélisle, autant dans ses articles que dans ses commentaires, mérite tout au moins que nous nous y arrêtions et que nous nous interrogions sur la pertinence de son argumentaire qui aurait avantage à être exploité dans l’intérêt de la cause qui nous relie…Après tout, Michel Chartrand, qu’on le veuille ou non, demeure un personnage marquant dans la défense des droits des travailleurs manuels qui constituent encore aujourd’hui une forte proportion des salariés québécois!
Henri Marineau
Québec

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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