QUÉBEC–NEW HAMPSHIRE

Le projet d’Hydro-Québec soulève des inquiétudes, constate le BAPE

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L'affaire n'est pas encore dans le sac, tant s'en faut

Le BAPE constate que le projet d’interconnexion Québec-New Hampshire, sur lequel compte Hydro-Québec pour atteindre ses objectifs de croissance, soulève de nombreuses préoccupations. La société d’État dit collaborer avec les citoyens inquiets, en espérant que les responsables américains sauront faire de même avec les bruyants opposants au sud de la frontière.

Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a rendu public mercredi le compte rendu de la période d’information et de consultation consacrée à la portion québécoise du projet de ligne, qui doit relier le poste des Cantons, situé au nord de Sherbrooke, à la frontière Québec-New Hampshire.

Le document résume essentiellement les préoccupations soulevées lors de la séance d’information tenue le 20 juin dernier. Les citoyens y ont notamment fait part d’inquiétudes au sujet de l’état d’avancement du projet au Québec en comparaison avec celui aux États-Unis et des compensations financières versées aux propriétaires affectés par le passage de la ligne.

Le porte-parole d’Hydro-Québec Serge Abergel affirme que les préoccupations proviennent surtout de propriétaires qui se demandent comment le projet affectera leur situation personnelle. Il ajoute qu’Hydro-Québec a rencontré ou rencontrera prochainement les citoyens concernés afin d’échanger avec eux. « On sera toujours là pour répondre aux préoccupations du milieu, insiste-t-il. Il y a une démarche de collaboration qui est en cours. Je vous dirais que, dans l’ensemble, ça se passe assez bien. »

Propriétaires dédommagés


Au moins 175 propriétaires touchés par le projet recevront une compensation financière pour l’utilisation de leur terrain. De ce nombre, environ dix propriétaires verront carrément leur résidence rachetée par Hydro-Québec, à un prix établi par une évaluation externe. Trois rachats du genre ont déjà été conclus. La société d’État précise que, dans ce type de situation, elle parvient à conclure une entente de gré à gré dans plus de 95 % des cas.

Le parcours de la ligne d’interconnexion se divise en trois portions : la première, longue de 4,2 km, réutiliserait une ligne existante, la deuxième établirait une nouvelle ligne de 59,6 km le long d’une ligne existante et la troisième parcourrait seule une distance de 15,4 km jusqu’à la frontière américaine. De là, la ligne se raccorderait à la ligne de transmission Northern Pass, un projet actuellement porté par Eversource, le partenaire d’Hydro-Québec.

Le coût du projet sur le territoire québécois, incluant l’ajout d’équipements au poste des Cantons pour permettre la conversion du courant, est estimé à 500 millions de dollars. En ajoutant la portion de la ligne payée par les Américains au sud de notre frontière, la facture totale est estimée à 1,6 milliard.

Projet prioritaire


Le projet d’interconnexion Québec-New Hampshire figure parmi les priorités d’Hydro-Québec. En reliant les réseaux électriques du Québec et du New Hampshire, la société d’État veut accroître ses exportations vers le nord-est des États-Unis et par le fait même augmenter ses recettes.

La période d’information et de consultation du BAPE étant maintenant terminée, il reste à savoir si des audiences publiques seront déclenchées pour analyser le projet plus en profondeur. Les parties intéressées avaient jusqu’au 8 juillet pour en faire la demande au ministère de l’Environnement. Celui-ci indique que de telles demandes ont effectivement été reçues et qu’il les « examinera afin de décider s’il entend y donner suite ».

En attendant la suite des procédures, Hydro-Québec garde les yeux sur 2019, moment prévu de l’entrée en service de la nouvelle ligne. En 2014, la société d’État misait plutôt sur 2018, et elle reconnaît aujourd’hui que des délais sont inévitables dans ce genre de projet. « On parle de deux morceaux de ligne différents dans deux pays différents, donc c’est évident qu’il y a une certaine complexité réglementaire », reconnaît M. Abergel.
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