Crise de confiance au Sénat

Le principe de l'honneur sérieusement entaché

Et vogue la galère des scandales étouffés!

Tribune libre

Depuis que le scandale du Sénat entourant la saga Duffy a éclaté au grand jour, Stephen Harper, selon sa « bonne » habitude, s’est littéralement « déguisé en courant d’air ». En attendant, telle une couleuvre, notre cher premier ministre canadian continue de se rabattre sur le fait qu’il a été informé de l’affaire Duffy en lisant un journal, un autre prétexte fallacieux pour tuer le temps en espérant que la GRC le sortira de ce merdier le plus vite possible en annonçant la tenue d'une enquête policière sur cette affaire.
Selon la version « officielle », le vérificateur général Michael Ferguson n'aurait pas vérifié les dépenses des sénateurs, dans son rapport de juin 2012, alléguant que «les sénateurs sont menés par le principe de l'honneur» et qu’ils avaient opposé leur veto à une telle enquête en vertu du principe de leur indépendance, des arguments qui auraient satisfait M. Ferguson concernant les règles entourant les déplacements des sénateurs.
Toutefois, dans son rapport, le vérificateur soulève quand même certaines interrogations sur les sénateurs qui sont propriétaires d'une résidence secondaire dans la région d'Ottawa. Par contre, deux des cas passés à la loupe manquaient de preuve, selon le version de M. Ferguson.
Par ailleurs, selon certaines sources, les conservateurs, dans un ultime effort pour écarter la foudre qui s’abat sur eux, proposeront dans les prochains jours une série de changements aux règles d’éthique qui doivent guider les sénateurs, concernant particulièrement les dépenses liées aux résidences secondaires et aux déplacements des sénateurs.
En effet, selon les informations obtenues via un communiqué diffusé le 26 mai, la leader du gouvernement dans la Chambre haute, Marjory LeBreton, proposera une série de modifications dont la première est libellée ainsi : «On ne supposera plus que les sénateurs se conduisent de manière honorable lorsqu'ils demandent à être indemnisés».
Un « beau » principe qui souffre, malheureusement pour les conservateurs, de toute crédibilité compte tenu de paravents archaïques, tel le principe de l’honneur, qui ont déclenché la crise de confiance qui sévit actuellement envers cette institution tout autant archaïque appelée le Sénat canadien.
En attendant, Stephen Harper va continuer de louvoyer autour du pot dans l’espoir que la GRC prenne le relais, ce qui va lui permettre de répondre aux questions de l’opposition qu’il ne peut pas s’ingérer dans une enquête en cours…et vogue la galère des scandales étouffés par le maître d’œuvre de la diversion!
Henri Marineau
Québec

Featured 19e390a78eaf9d290f5b6b4a1e389e83

Henri Marineau2032 articles

  • 1 419 083

Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





Laissez un commentaire



1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    28 mai 2013

    Vol au dessus d'un nid de coucou.
    J'ai entendu l'expert constitutionnaliste Benoît Pelletier ex- député libéral fédéraliste plus insignifiant tu meurs à l'émission 24 heures en 60 minutes avec A-M Dussault nous expliquer les cosmétiques que Stephen Harpeur pourrait ajouter pour améliorer l'image du Sénat en augmentant la dose de somnifères de qui est devenu une grossière dépense honteuse qui coûte plusieurs millions par année et qui sert de parachute aux députés défaits lors d'élections comme ce fût le cas pour Josée Verner de la belle région de Québec où on écoute les poubelles plutôt que de les mettre au chemin comme tout le monde.
    Enfin, l'autre invité sur ce panel a déclaré qu'il était impossible d'abolir ou de réformer le Sénat sans ententes constitutionnelles entre les provinces qui de toute façon est imposssible car la constitution léguée par Trudeau est comme une camisole de force dont Pierre- Élliot Trudeau avait pris soin de jeté la clé à la mer avant sa mort.