Le « pouvoir » du Premier Ministre.
Ou devrions-nous dire «LES» « pouvoirs » du Premier Ministre?
Nous vivons dans une démocratie, c'est-à-dire que la volonté citoyenne doit avoir un poids. La majorité doit avoir un poids dans les décisions qui mènent «notre» pays.
En démocratie, les citoyens ont le pouvoir d'élire leurs dirigeants, de questionner leurs dirigeants et même d'exiger de leurs dirigeants qui sont « à leur service » d'agir en fonction de ce que veut la majorité.
Nous vivons dans une démocratie et non sous une dictature. Sous la dictature, un dirigeant suprême décide de tout, sans consultation et sans tenir compte de ce que la majorité de la population souhaite.
En dictature, le chef suprême a tous les pouvoirs.
Lorsqu'on regarde de plus près les pouvoirs de notre Premier Ministre, on se demande vraiment ce qui nous différencie de la dictature.
Révisons les pouvoirs du Premier Ministre:
- Il est le chef de son parti;
- Il est le chef du gouvernement;
- Il est le chef du Parlement;
- Il est le chef de l’administration publique;
- Il est le décideur final au Conseil des ministres;
- Il est celui qui convoque et dissout l’Assemblée nationale comme il l’entend;
- Il est celui qui fixe la date des élections générale dans un cadre limite de cinq ans;
- Il est celui qui détermine la date des élections complémentaires;
- Il est celui qui nomme et révoque les ministres et les sous-ministres, le secrétaire général du gouvernement, le leader, le whip et le secrétaire général de l’Assemblée nationale;
- Il est celui qui nomme les juges de la Cour du Québec, le directeur de la Sûreté du Québec et le chef de la Police de Montréal, les dirigeants des sociétés d’État, de commissions, de comités de tous genres;
- Il est celui qui « propose » à l’Assemblée nationale, le directeur général des élections, le Protecteur du citoyen, le Vérificateur général, le président de la Commission d’accès aux documents des organismes publics;
- Il est celui qui prépare et livre le discours inaugural (politique d’ensemble du gouvernement);
- Il est celui qui détermine l’agenda gouvernemental, préside le Comité interministériel des priorités, répond en priorité aux questions à l’Assemblée nationale;
- Il est celui qui possède le pouvoir, qu’il partage avec les autres premiers ministres provinciaux, de modifier la constitution.
(Compilation des pouvoirs du PM faite par mon ami Réjean Dumais)
Finalement, notre démocratie remet tous les pouvoirs décisionnels et opérationnels importants concernant notre Pays et nos conditions de vie collective entre les mains d'un seul homme qui règne en maître absolu pendant quatre ans.
Nous vivons sous une dictature maquillée en démocratie.
Lorsqu'on observe l'entêtement de Jean John James Charest sur des dossiers tourmentant la population on se demande vraiment si nous vivons en démocratie.
Nous n'avons aucun recours pour faire plier le dictateur.
- 245 000 signatures demandant sa démission et JJJ ne bronche pas.
(243 247 le 6 décembre 2010 https://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-1123/index.html )
- Des dizaines d'organismes importants et des milliers de citoyens demandant une commission d'enquête sur les magouilles de la construction et JJJ ne bronche pas.
- Des citoyens en colère qui demandent un moratoire sur l'exploitation de "nos" (sic) gaz de shit et JJJ ne bronche pas.
Sommes-nous en démocratie? Avons-nous un mot à dire dans la marche de «notre» Pays?
Notre démocratie est de toute évidence une grande illusion. Notre opinion, notre volonté et nos souhaits n'ont pas la moindre importance dans les prises de décisions. Ce gouvernement ne sert pas nos intérêts et se fout totalement de nos souhaits. Ce gouvernement est de toute évidence au service de quelques grosses entreprises privées et peu importe nos gestes, il agit exactement comme une dictature pour qui la population n'a pas la moindre importance.
À l'instar de tous les grands manipulateurs, la grande "qualité" de JJJ Charest est d'imposer «sa» réalité.
IMPERTURBABLE, JJJ affirme avec une telle solidité qu'il agit "courageusement" et dans "l'intérêt" de tous les Québécois et «Québécoises, qu'il en est convaincant.
INCROYABLE, le front de bœuf qu'il faut pour tenir ainsi cette position intenable. Devons-nous lui lever notre chapeau? Oh! Que non!
C'est le dégoût total qu'il doit nous inspirer tant il fait fit de la volonté populaire, tant il se rit de la démocratie.
JJJ fait partie de la pire des races de politiciens. Il est de la race de ceux qui ne bronchent pas. Comme Sarkozy devant les millions de manifestants contre sa réforme des retraites, comme Bush devant les millions de manifestants contre la guerre d'Irak. Et le pire, c'est qu'il y a des gens payés pour louanger sur les médias ces dictateurs qui nous livrent « en illusion » le grand bien et la richesse pour tous.
Que faire ???
Manifester, sans cesse manifester!
Mais les manifestations… nous donnent-elles des résultats?
Que faire???
Manifester ???
Serge Charbonneau
Québec
JJC à TLMP
Le « pouvoir » du Premier Ministre
Tribune libre
Serge Charbonneau214 articles
Artisan de l’information depuis 1978. Voyageur reporter retraité pour raisons de santé et financière.
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5 commentaires
Christian Montmarquette Répondre
8 décembre 2010Merci pour cet édifiant rappel des pouvoirs du "cheuff" au Keubec Serge.
Outre ma proposition de mobilisation générale sous le leadership d'Amir (que tout le monde peut consulter dans les archives ici même chez Vigile), un des moyens est la grève générale illimitée ; ou, à tout le moins, une grève de la fonction publique.
Les syndicats "doivent" faire d'avantage de politique ; ce n'est pas moi qui le dit, c'est Michel Chartrand lui-même.
Eux-seuls disposent de l'argent et de l'organisation nécessaire pour débarquer le gouvernement.
Eux, qui recherchent tant l'appui populaire...
Je ne sais pas ce qu'ils attendent...
Les citoyens-nes leurs en seraient infiniment reconnaissants-tes.
La fenêtre politique est grande ouverte.
C'est le moment ou jamais !
Christian Montmarquette
Lise Pelletier Répondre
6 décembre 2010M. Charbonneau, bonjour
Si Mme Marois devient première ministre :
un grand ménage dans les hautes sphères du pouvoir, bcp de travail pour Qualinet en perspective
suite à ce ménage, est-elle la personne qui entamera de gros changements en vue d'établir une vrai démocratie, tous, nous devrons y voir..
peut-être que son programme contient déjà des mesures en ce sens, on verra
En attendant, une manifestation est prévue le 12 février,
Steve Brosseau a fait un appel ici-même pour que les syndicats s'y impliquent
une manifestation = journée de grève dans un secteur précis
une manifestation = journée de grève dans un autre secteur
ainsi de suite pour créer un mouvement continu, ce qui va motivé la population (qui ne peut se permettre de manquer plusieurs jours de travail, le budget Bachand a besoin de nos bidous) et aura plus d'impact sur le moral de JJJ et
du PLQ
Lise Pelletier, j'en suis
Archives de Vigile Répondre
6 décembre 2010Monsieur Charbonneau,
difficile de dire plus et mieux que vous le faites! Triste réalité que cette démocratie dictatoriale! Que faire? Sûrement dénoncer, avec insistance, persévérance , constance, pour que ce déficit démocratique devienne une question de premier plan dans l'opinion publique.Je ne suis pas assez militant pour savoir ce qu'il en est dans les débats internes au PQ et à QS.J'ose espérer qu'une réflexion se fait...et que se dessine petit à petit une proposition de renouvellement en profondeur de nos structures politiques qui aille dans le sens de la démocratie participative. C'est à suivre, car d'un point de vue indépendantiste il y a là un point de rupture d'avec le fédéralisme canadien qui ne peut que nous servir.
Archives de Vigile Répondre
6 décembre 2010Messieurs,
Tout ça est bien vrai: démocracie inefficace. Et: Que faire?
Manifester???????????
Transformer notre gouvernement en démocratie participative??
Dans les deux cas, il faut un peuple (démos) actif!!!!!!!!
Les Québécois sont devenus la genouille bouillie dans la marmite, qui n'a pas vu venir la chaleur croissante. Le Canada est basé sur l'Unité de sa population. En anglais! Au début, les Québécois subissaient une autre domination qui leur demandait de se tenir loin du pouvoir et de l'argent. Quand la Révolution trop tranquille les amena à plus d'instruction, les conquérants avaient déjà pris trop d'avance: les médias, les universités, la haute finance... Les défaites se sont répétées jusqu'aux référendums, où le découragement a mené à l'ignorance et à l'abandon: pain et jeux. On ne verra plus des millions de Québécois manifester pour leur culture, en encore il faudra les y attirer par des orchestres anglais.
Archives de Vigile Répondre
6 décembre 2010Jean Charest prend tout l'espace que le système lui permet de prendre et cet espace, pour la période de son mandat, est celui qu'a un dictateur. Il est le maître dans la demeure du pouvoir. Vous avez raison, M.Charbonneau, que les pouvoirs du premier ministre, les deux mains sur le volant, sont ceux d'un dictateur.
Il y a, me semble-t-il, deux alternatives. La première qui consiste à maintenir cette concentration des pouvoirs en y ajoutant celui de choisir lui-même ses représentants dans les divers comtés du Québec. Une manière de faire l'économie d'élections couteuses qui ne servent qu'à entretenir l'idée que nous vivons en démocratie. De toute manière, dans pareille situation, une Assemblée nationale, ne sert pas à grand chose.
La seconde est de transformer complètement ce système en développant une véritable démocratie "participative" et en établissant des limites à l'exercice du pouvoir d'un seul élu.Des exemples de démocratie participative se développent dans divers pays émergents. Cette formule ne permet pas au Président ou Premier ministre de faire ce qu'ils veulent. Le peuple et les organisations sociales disposent de lois constitutionnelles qui leur permettent d'intervenir et le cas échéant de mettre dehors un élu qui ne répond plus aux attentes.