L'école dans tous ses états...

Le phénomène grandissant des parents-rois

Éducation sexuelle: un cours voué à l'échec

Tribune libre

En cette période de compressions dans le domaine de l’éducation, certains parents, inquiets des répercussions de ces coupures, ont entamé un processus d’ingérence dans la vie de l’école, allant même jusqu’à remettre en question l’autorité du professeur, voire même ses méthodes d’enseignement. Bienvenu au règne des parents-rois, un phénomène de plus en plus grandissant.

«Ces parents sont persuadés que l’école ne comprend pas leur enfant. Ce sont des « control freaks » qui croient que s’ils administraient l’école, ça irait mieux», lance le professeur émérite à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université Laval, Antoine Baby. Et, dans certains cas, la coupe déborde dangereusement. Ainsi en est-il de cette enseignant qui a reçu cette note d’un parent dans l’agenda d’un élève : « Pourriez-vous ne rien enseigner de nouveau en l’absence de mon fils, il ne sera pas en classe la semaine prochaine, car il nous accompagne en voyage... Certains parents nous prennent pour leurs valets ».

Selon une récente étude, 12% du personnel au primaire disent avoir été la cible de blasphèmes et d’insultes, 6 %, avoir été victimes de menaces et 2 %, avoir reçu des messages injurieux par courriel. Au secondaire, 50% des membres du personnel rapportent avoir vu un parent causer des problèmes à l’école.

À mon sens, la collaboration des parents à la vie de l’école est essentielle. Toutefois, certaines limites s’imposent, notamment au chapitre de la gestion de classe de l’enseignant qui demeure une chasse-gardée essentielle au bon déroulement de la classe. En terminant, je vous laisse sur cette remarque d’une enseignante fort révélatrice du danger qui guette le milieu de l’éducation : « Avant, l’éducation, c’était important. Aujourd’hui, c’est devenu un service. Les parents sont devenus des clients... et le client est roi! »

Éducation sexuelle : un cours voué à l’échec

Abstraction faite de l'absence de consultation du milieu ou de l'approche pédagogique retenue par le ministère de l'Éducation, le projet pilote de cours d’éducation sexuelle qui débute cette année pour 8200 élèves du Québec est voué, à mon sens, à l’échec pour deux raisons fondamentales.

La première émane du fait que le cours d’éducation sexuelle sera intégré dans un cours régulier puisqu’il ne sera pas un cours en soi et n'aura pas de case-horaire définie. Par exemple, le professeur de français ou de mathématiques à qui la direction de l’école a confié le cours d’éducation sexuelle interrompra son cours régulier pour introduire des notions sur les manifestations de la puberté ou les différentes pratiques sexuelles. Une voie dangereuse qui risque, à mes yeux, de compromettre la crédibilité du cours et d’en présenter l’image d’un cours « à rabais ».

Deuxièmement, il m’apparaît évident qu’un tel cours véhicule des notions particulières qui devraient être l’apanage d’enseignants qui ont suivi la formation pertinente pour les communiquer adéquatement aux élèves. Or, selon les responsables du ministère, les enseignants qui se verront confier la tâche de l’éducation sexuelle « n'ont pas besoin d'être des experts de haut niveau pour que la qualité des interventions avec les élèves soit assurée »…Foutaise!

Dans un contexte aussi peu respectueux des compétences des enseignants destinés à enseigner le cours d’éducation sexuelle, il est à prévoir qu’il est carrément voué à l’échec avant même sa reconnaissance officielle dans la grille-horaire de l’élève d’ici deux ans.

Henri Marineau, enseignant retraité

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Henri Marineau2093 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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2 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    1 septembre 2015

    Les parents-rois furent les premiers enfants-rois. Ce qui caractérise les parents-rois, ce qui les fait s’agiter si puissamment, c’est la haine du passé et la haine du futur. Bien sûr, il n’y a pas que la haine qui soit en cause- les parents-rois aiment leurs enfants-rois- mais celle-ci est un très puissant moteur.
    Les « couillardiens » sont par ailleurs de plus en plus nombreux, et débordent bien au-delà du P.L.Q. et de la gang à Couillard. En effet, ils sont nombreux à la C.A.Q. itou, les « couillardiens », et même au P.Q.à marde. Si ce n’est que pour le nombre, Q.S. n’est pas du tout, mais pas du tout à la traîne, comme dans les sondages. Oh que non, Q.S. serait plutôt la plus vigoureuse avant-garde de toute la Troupe (des partis politiques).
    Et-Nous-et-Nous, que la haine de soi a toujours titillés, Nous sommes devenus ainsi d’autant plus vulnérables. À son âge, il n’y a plus que Gilles Duceppe pour ne pas le voir. Et il n’y a décidément plus que lui-même pour s’adonner à cette fantaisie qui consiste à faire valoir le passé du Bloc dans la présente campagne électorale.
    Méchant Redressement National à faire par les amateurs de redressements ! Amateurs (et professionnels) par ailleurs de moins en moins nombreux, faut bien voir… comme on le verra effectivement encore le 19 octobre prochain.
    On jase, là, on jase. Mais grosse job quand même !

  • Chrystian Lauzon Répondre

    31 août 2015

    Avec un taux d’immigration que les Couillardiens néo-libéraux feront passer bientôt à 65 000 par an, vous imaginez le résultat au plan scolaire?
    La francophonie fera place à la cacophonie multiculturaliste, le mélange inadapté des cultures, chacune exigeant un traitement client répondant à ses besoins et valeurs d’origine – ses référents culturels dit-on en milieu intello. Le but n’est pas d’améliorer les conditions du Savoir, mais de réduire ce dernier au consumérisme de base (primaire) en les rendant impossibles ces conditions de travail et d'apprentissage, afin d’atteindre une valeur interculturelle relativisée, insipide, uniforme, indistincte, non plus identifiable nationalement.
    Cela fait partie du démantèlement de l’État Québécois en cours et son intégration finale à la culture canadian.
    Le but en submergeant le Québec en immigrants n’est pas de « créer de la croissance économique », ça c’est le leurre de l’Économie-Dieu et ses croyances associées dans la dépendance populaire au travail et à l’argent (survie).
    C’est par l’école qu’un peuple se déconstruit dans le choc des valeurs et cultures mélangées (mélangeantes aussi), créant des tensions de survie et de domination entre les milieux sociaux. Heureux d’en être sorti de ce cadre scolaire : ce doit être l’enfer présentement… et j’en entends parler, des vertes et des pas mûres d’histoires de vie, comme on dit.
    En résumé : les Couillardiens libéraux applique la méthode taliban : pour contrôler une population, tu détruis d’abord l’école. Couillard n’a pas que fait de la chirurgie esthétique en Arabie-saoudite, mais pris des notes sur la coercition et le contrôle des masses : c’est d’abord une police avec un bistouri. « over my dead body! », c’est parler comme un flic, pas un diplomate ou un fin politique : c’est sans doute écrit sur son mur et tatoué sur son...?! ;-)
    Je vous le dis : l’école-régression et l’immigration-submersion multiculturelle, ça va de pair dans un génocide national organisé.
    Je vous prédis qu’à cette vitesse, l’école deviendra privatisée, administrée par chaque culture selon ses normes propres, et subventionnée par l’État, selon le modèle hassidique déjà illégalement en fonction et juridiquement incontesté. Chaque culture contrôlant ses cerveaux, l’État-gourou (privatisé lui aussi!) veillant au maintien de la division (en créant ici et là un petit conflit de valeurs sporadiquement entre cultures pour mieux régner - tel le jeu Mossad/Musulmans de manipulation de masses par les services secrets) .
    Pour ce qui est de la sexualité, dans le cadre d’une école clientéliste-consumériste, la banaliser revient à 2 fonctions : 1- prévenir les maladies; 2- faire des bébés. Tout prof devrait savoir ça! non? Ici, en évitant l’expert (occidental), c’est justement qu’à ce niveau, le choc des cultures et valeurs sous-jacentes n’est pas recherché, mais à contourner. N’oublions pas que c’est la « diversité » culturelle qui compose désormais le milieu professoral.
    On Cause, là!