Le PDG de Pétrolia quitte son poste de porte-parole d’Hydrocarbures Anticosti

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Le ressentiment monte

Le torchon brûle entre le gouvernement Couillard et Pétrolia dans le dossier Anticosti. Exaspéré par les hésitations du gouvernement à autoriser la poursuite des forages, le président-directeur général de l’entreprise a annoncé vendredi matin qu’il quitte son poste de porte-parole de la société en commandite qui pilote le projet. Mais il a surtout profité de sa sortie publique pour critiquer très sévèrement le gouvernement Couillard.
« Dans le contexte où Pétrolia fait face à l’hostilité de son partenaire gouvernemental et qu’on cherche de façon systématique à miner et à neutraliser ses efforts visant la promotion et la bonne conduite du projet d’exploration sur Anticosti, je ne peux plus agir à titre de porte-parole », a déclaré Alexandre Gagnon, qui agissait depuis 2014 à titre de porte-parole « exclusif » de la société en commandite Hydrocarbures Anticosti.
Le président-directeur général de Pétrolia a justifié sa décision en dénonçant l’attitude du gouvernement, qu’il a accusé d’avoir multiplié les « déclarations négatives » au cours des derniers mois. Selon M. Gagnon, le premier ministre Philippe Couillard et le ministre de l’Environnement David Heurtel ont carrément « fait la promotion de la contestation du projet », tout en utilisant Pétrolia comme « bouc émissaire ».
Acceptabilité compromise
« Le premier ministre a utilisé a utilisé les termes “délabrement”, “saccage”, “destruction”, comme si nous étions à l’aube d’une exploitation massive et désordonnée des ressources pétrolières d’Anticosti. De tels propos, émanant d’un premier ministre, ont certes eu un impact sur l’acceptabilité sociale », a fait valoir le dirigeant de la pétrolière.
Alexandre Gagnon juge d’ailleurs paradoxale la position du gouvernement, puisque Québec est le principal actionnaire et bailleur de fonds de la société en commandite. Selon les termes du contrat signé par le gouvernement Marois en 2014, Ressources Québec doit injecter 56,7 millions de dollars dans les travaux d’exploration, sur un total de 100 millions.
Qui plus est, si l’autre partenaire dans le financement des travaux, Maurel & Prom, se retire du projet, le gouvernement devra injecter des millions supplémentaires. L’entreprise française a d’ailleurs dit récemment qu’elle pourrait se retirer du projet si elle ne peut entrevoir de « perspective commerciale » pour le projet Anticosti.
Le gouvernement aurait donc plutôt l’obligation de « faire tout en son pouvoir pour favoriser la réussite » du projet d’exploration, a souligné vendredi Alexandre Gagnon. Surtout que Québec est aussi le premier actionnaire de Pétrolia.
L’opposition critique

Le Parti québécois, qui a signé le contrat deux semaines avant le début des élections provinciales de 2014, a aussi critiqué les libéraux vendredi. Par voie de communiqué, le parti a demandé au gouvernement de « cesser de faire obstacle aux travaux d’exploration menés sur l’île d’Anticosti en se servant de faux prétextes ».
Même son de cloche réitéré du côté de la Coalition Avenir Québec, qui estime que le ministre Heurtel ne devrait plus être impliqué dans le dossier. Selon la formation, le président-directeur général de Pétrolia a déclaré la guerre au gouvernement vendredi, et la faute en incombe à « l’attitude » du ministre de l’Environnement.
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