Le pays qui fait tchou-tchou...

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« La boucle est quasiment bouclée; ne manque qu’un autre quinquennat immigratoire pour cadenasser la majorité dans sa confortable tranquillité. »

On était en train de l’oublier celui-là. Le pays! Le revoilà ce vieux canasson blanchi par des années dans les pâturages des vallées verdoyantes...


Remercions Jean-François Lisée de le ramener à la mémoire collective, distraite par le dernier iPhone. Prenons ça comme un cadeau de Noël prématuré. Et sourions malgré la gravité de l'heure...


M. Lisée nous invite enfin à «prendre le train du Parti québécois en 2018»... Destination : le pays!


Encore faudra-t-il que le train sorte de la gare un jour... Maintes fois les Québécois ont-ils été mobilisés vers le front électoral. On les a plutôt enquiquinés ensuite avec la mobilité durable...


Avec moins de 20% des intentions de vote, le PQ n’est pas prêt de prendre du fameux chemin des victoires. Il roule en KIA usagée sur l’autoroute de la défaite. À travers le champ de ruines que Parizeau doit observer d’en haut...


Gangréné par les radicaux de Québec solidaire et saigné par les déserteurs filant vers la Coalition Avenir Québec, le PQ est politiquement ratatiné, moins populaire que le pays qu’il a mal vendu...


Mais il y a peut-être autre chose. Certains veulent croire que les Québécois ne sont pas réfractaires à l’indépendance mais qu’ils en ont marre des indépendantistes. Ça ne revient pas au même...


Ceux qui s’énervent pour la Catalogne et qui reviennent pour manifester avec des employés de l’État. Qui courent ensuite marcher pour un chantier naval, au pas avec leurs ennemis politiques...


Pitoyable exercice montrant bien la faiblesse et le désarroi d’élites exemplairement provinciales devant le faux jeune d’Ottawa.


Politiquement affaibli, aphasique, presque neutralisé, le Québec ne peut même pas empêcher la déportation d’une famille immigrante; c’est tout dire de la subordi...nation!


Mais au pays des congés payés, on garde le nez sur son téléphone en attendant la prochaine aubaine chez Adidas...


Camoes écrivait jadis: Changent les temps, changent les volontés;


Sans cesse nous voyons des nouveautés;


Différant en tous points de nos espoirs...


Le discours nationaliste, lorsqu’il parvient à provoquer quelque écho, a désormais quelque chose d’irréel, de détaché de la réalité. C’est de la politique imaginaire. C’est aussi du divertissement pour les retraités.


L’idée du pays passe donc comme un orage et les ténors professionnels sont vite désorientés.


C’est le TDAH des souverainistes: un jour, le pays, le lendemain, les urgences, hier, un malheureux trouvé ici ou là par RDI ou TVA...


S’ajoute à l’incapacité des souverainistes celle du peuple qui, au fil du temps, a fini par considérer ce projet utopique. Ça s'est fait assez aisément; on ne fait pas des loups avec des bichons! 


La boucle est quasiment bouclée; ne manque qu’un autre quinquennat immigratoire pour cadenasser la majorité dans sa confortable tranquilité.


On nous la joue quand même grandiose et fier pet la plupart du temps, l’indépendance, même si au fond, pour paraphraser Gauvreau, on sait que le pays se traîne comme une couleuvre en deuil...


Quant à la fusion de QS et d’Option nationale, épousailles transpartisannes du maringoin et de la chenille, elle n’annonce rien qui vaille. Tout ça fleure la duplicité. Les radicaux portent un masque et les prochaines élections auront un air de carnaval... Celui de Venise...