Le patriarcat? Où ça?

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L'homme québécois est-il un raté ?

Selon certaines féministes, le patriarcat régnerait en maître au Québec.


Ah oui? Où ça?


Je suis peut-être aveugle, mais j’ai beau le chercher, je ne le vois pas.


L’HOMME CORNICHON


Tout ce que je vois, ce sont des gars qui se font traiter d’imbéciles et d’incapables dans les pubs.


Dans le jargon de la pub, on appelle ça «l’homme cornichon».


Le bozo qui ne connaît rien, qui ne sait rien. Innocent, nono, pas débrouillard pour deux sous.


Heureusement que sa blonde est là pour tout lui expliquer, sinon il resterait là, les bras ballants et la bouche ouverte, comme un crapet-soleil devant un vélo.


Les racines de l’humour québécois sont basées là-dessus.


Le gars imbécile versus la femme vive et fougueuse.


Symphorien (Gilles Latulippe) et madame Sylvain (Juliette Huot).


Basile Lebrun (Olivier Guimond) et sa femme Alice (Béatrice Picard).


Le concierge Gustave (Réal Béland) et Dodo et Denise (Dominique Michel et Denise Filiatrault).


Rémi Duval (Jean Besré) et Francine Duval (Angèle Coutu).


C’est le fondement du vaudeville made in Québec.


Le nigaud qui arrive complètement saoul à la maison, et sa femme robuste qui l’attend, un rouleau à pâtisserie dans les mains.


Je te dis que le bonhomme passe par là!


Pendant des décennies, les Québécois ont ri des hommes.


L’alcoolo qui déboule les escaliers, le plombier qui échappe toujours son coffre à outils sur ses pieds, le maigre avec des vêtements trop grands, le tarla, le pas-vite, le beau-frère sans-dessein qui ne comprend pas les blagues ou l’ouvrier naïf qui est tout content de tondre la pelouse de son boss.


UN BEAU CRUISING BAR


Idem pour le cinéma québécois.


Un défilé interminable de losers et d’impuissants, quand ce ne sont pas des batteurs de femmes ou des violeurs.


Tu regardes un film québécois et tu as le goût de t’ouvrir les veines.


Heureusement qu’il y avait des joueurs de hockey quand j’étais jeune (à l’époque, le Canadien gagnait), sinon, les gars de ma génération n’auraient eu aucun modèle masculin positif.


Regardez les écoles. Qui décroche en masse? Qui tire le diable par la queue? Les gars.


Qui se suicide? Les gars.


Je te dis qu’il est fort, le patriarcat ! Il est solide, musclé, menaçant!


En 2018, au Québec, si t’es une femme, tu peux devenir tout ce que tu veux.


Astronaute, politicienne, entrepreneure, policière, ingénieure, mécanicienne.


Personne ne va t’en empêcher.


Le gouvernement a même créé plein de programmes pour t’aider.


Alors, je repose ma question : il est où, le patriarcat?


Dans le salon? Dans l’armoire? En dessous du lit?


PARDON MAMAN!


C’est drôle, moi, ce que je vois, ces temps-ci, ce sont des Germaine qui disent à Louis-Jean Cormier :


«Oh la la, Louis-Jean, ce que tu as dit n’était vraiment pas bien, maman n’est pas contente, mais alors, pas contente du tout.


«Mets-toi à genoux, excuse-toi et demande pardon!»


L’homme québécois est l’un des plus doux de la planète. Pourtant, quand on parle des hommes, au Québec, c’est souvent de façon négative.


Il y a quelque chose que je ne comprends pas.


C’est sûrement parce que je suis un gars...