Le «nous» et le «eux» des souverainistes

Le "Nous" - l'expérience québécoise


Louise Leduc - Le lancement du livre René Lévesque, cosigné par l'ex-ministre Louise Beaudoin et son conjoint François Dorlot, a réuni toute la famille péquiste, hier, dans le Vieux-Montréal.


L'occasion était trop belle pour ne pas interroger quelques invités sur la réhabilitation, par Pauline Marois, du «nous» dans le discours péquiste. Que signifie pour les souverainistes ce pronom personnel, qui fait déjà grand bruit? Posée à brûle-pourpoint, la question a entraîné les interlocuteurs dans les directions les plus diverses.
Bernard Landry (ex-premier ministre )
«Ce qu'on a entendu, c'est un «nous» inclusif, et c'est ça la doctrine du PQ. Le «nous», ce sont les hommes et les femmes qui composent la nation québécoise. Nous sommes tous égaux en droit. Seule la minorité anglophone a des droits particuliers.»
«J'espère qu'ils (la commission sur les accommodements raisonnables) vont aller dans le sens de ce «nous» inclusif, d'une société québécoise très accueillante, qui accueille des hommes et des femmes d'ailleurs pour s'intégrer à notre culture et apprendre notre langue.»Le lancement du livre René Lévesque, cosigné par l'ex-ministre Louise Beaudoin et son conjoint François Dorlot, a réuni toute la famille péquiste, hier, dans le Vieux-Montréal.
Jacques Parizeau (ex-premier ministre)
«Je ne fais plus de commentaire sur le tohu-bohu quotidien, mais j'ai quelqu'un, à côté de moi, qui au contraire y est plongé, alors...»
Lisette Lapointe (députée péquiste)
«Moi, je pense que c'est un «nous» bien semblable à celui qu'avait dit Jacques Parizeau en 1995. Ce «nous-là» c'est tous ceux qui vivent en français, et pas juste les Québécois de souche.
«J'ai des amis qui sont anglophones de souche de Westmount, qui sont dans ce nous-là, parce qu'ils sont francophiles, parce qu'ils parlent français, parce qu'ils vivent en français.»
Gilles Duceppe (chef du Bloc québécois)
«Le «nous», ce sont tous les Québécois et toutes les Québécoises, peu importe leur langue. (...) Des gens se joignent à notre histoire, en font partie, la modifient. Un Canadien, c'est quelqu'un qui habite au Canada. Un Québécois, c'est quelqu'un qui habite au Québec, et le Québec a une histoire, comme les Américains ont une histoire. Il y a des Américains qui se souviennent du Boston Tea Party et puis... qui sont venus de Chine. Et le lien entre le Boston Tea Party et la Chine, c'est le thé!!!»
Louis Bernard (ex-candidat à l'investiture péquiste)
«Quand on dit «Nous, les Québécois», on englobe tout le monde qui vit au Québec. Ça veut dire une certaine diversité culturelle, mais cette diversité culturelle ne remplace pas le fait que fondamentalement la nation est de nature et d'origine française, et doit le rester.»
Gérald Larose (président du Conseil de la souveraineté)
«Le «nous», c'est le Québec par rapport au Canada. Le «nous», c'est le nous français-Québec. Il n'y a pas de «eux» au Québec. Le «eux», c'est le Canada.
«Le «nous» «, c'est n'importe qui au Québec dont la langue publique est le français.»
Pauline Marois (chef du Parti québécois)
«Dans mon texte, il y avait une phrase qui disait: «On peut prendre le train de l'Histoire, peu importe de quelle gare on y accède». À partir du moment où on choisit de vivre au Québec, de partager ses valeurs communes, de vivre en français en tout respect d'une minorité anglophone qui a fondé aussi le Québec (...), c'est un «nous» rassembleur.»


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