Le nombrilisme

Tribune libre


On aura beau invoquer le fait que le dernier sondage réalisé par L'Idée fédérale, groupement qui fait la promotion du fédéralisme, pourrait porter à interprétation, il n’en demeure pas moins que ses résultats sont plutôt inquiétants.
En effet, selon ce sondage, 37 % des Québécois refusent désormais toute étiquette politique, qu'elle soit souverainiste, fédéraliste, nationaliste ou autonomiste. De plus, 77 % des électeurs considèrent que le débat sur l'avenir politique du Québec doit être mis de côté. Pire encore, 71 % estiment dépassé le débat national.
En ce qui a trait au déni d’étiquettes de la part de 37% des Québécois, il ne fait que révéler, selon moi, une forme d’individualisme qui a envahi les sociétés occidentales, un nombrilisme qui régit maintenant les rapports entre les êtres, chacun se présentant comme le centre du monde. C’est le règne du « mon » au détriment de celui du « notre »!
Toutefois, même si de plus en plus de Québécois ne veulent pas être étiquetés politiquement, et qu’ils estiment à 71% que le débat national est dépassé, le même sondage révèle que 47% des répondants croient n’avoir que peu ou pas de valeurs communes avec les Canadiens du reste du Canada.
En conséquence, sur quelles bases communes s'appuient les répondants pour appuyer leurs divergences avec le ROC?

À mon sens, la réponse à cette question est la clé du problème…En d’autres termes, nous arriverons à créer un sentiment identitaire et à renverser ce nombrilisme pernicieux dans la mesure où nous mettrons en lumière les bases communes qui définissent les caractéristiques de la nation québécoise, à savoir, entre autres, son dynamisme et sa force créatrice légendaires, son sens aigu de l’initiative entrepreneuriale, son leadership dans la découverte et l’exploitation des nouvelles technologies, sans oublier son rayonnement culturel à travers toute la francophonie .
Le refus d’étiquettes, l’individualisme, le nombrilisme, sont le reflet d’une société qui a perdu ses repères. Seul le retour à nos forces comme peuple saura recréer le sentiment d’appartenance nécessaire à briser l’isolement et à remobiliser les décrocheurs!
Henri Marineau
Québec

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Henri Marineau2091 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com




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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    15 octobre 2011

    Je vais vous confier un secret que vous ne répéterez pas. Perso, j'cois que c'est l'immigration de masse qui commence à porter fruits. Mais chut ! Pas un mot... ça risquerait de déprimer davantage nos valeureux patriotes indépendantistes qui luttent de bonne foi pour que le Québec devienne un État libre et indépendant.
    Continuons à laisser entrer 55 000 immigrants par année au Québec, et j'vous jure que je ne donne pas cher de notre peau en tant que peuple ! C'est mathématique en fin d'compte.
    Un citoyen (Faut lire : Un Québécois) à qui on noie son identité nationale et sa spécificité sous un flot continu d'immigrants finira à la longue par n'avoir aucun sentiment d'appartenance à la nation de laquelle il est issu, et du même coup, AUCUN INTÉRÊT à ce que l'État (''la province'') dans lequel il vit devienne un pays libre et indépendant, aucun intérêt ! Bref, ledit citoyen en question finira à la longue par devenir un apatride individualiste, et son peuple, lui, finira dans les limbes de l'Histoire. Et ça, il y a belle lurette que nos politiciens génocidaires actuels l'ont compris.
    Voilà ! C'est ça qu'ça donne un peuple bonasse. Bonasse jusqu'à en crever.
    Et sur sa pierre tombale, les touristes en vacances pourront y lire ceci :
    Ci-gît le peuple québécois mort... Qu'il repose en paix †