Le Mouvement Desjardins a dit non à un autre éditeur de journaux québécois

Il a refusé à deux reprises de s’associer aux propriétaires de 21 publications régionales

La CAQ veut à tout prix sauver les journaux des Desmarais


Alors que le Mouvement Desjardins tergiverse dans le dossier du Groupe Capitales Médias (GCM), Le Journal a appris que la coopérative financière a refusé d’aider financièrement un autre éditeur de journaux, il y a deux ans. 








En novembre 2017, Renel Bouchard et Marc-Noël Ouellette ont acquis 21 journaux régionaux et un site web de Transcontinental. 


«On a demandé de l’aide de Desjardins pour financer notre transaction et on n’en a pas eu», relate M. Bouchard. 


«Ils ont dit non sur un premier projet [de financement], alors on l’a changé et ils ont dit non une deuxième fois», précise-t-il. 


Les deux hommes d’affaires ont fini par trouver du financement auprès d’autres institutions financières, ce qui leur a permis de boucler la transaction avec Transcontinental. 


Ces dernières années, Desjardins a néanmoins investi dans deux autres journaux : Le Devoir et Le Journal de Lévis


Desjardins reconsidère 


Hier, après que le gouvernement Legault ait exprimé sa déception, le Mouvement Desjardins a annoncé qu’il réévaluera sa décision de ne pas participer au sauvetage des quotidiens de GCM. 


L’institution financière dit avoir accepté de revoir le dossier après que le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, ait déclaré lors d’une mêlée de presse, mardi, que le gouvernement était «ouvert à bonifier sa participation pour atténuer les risques». Rappelons que Québec a déjà englouti 15 M$ dans GCM. 


«Étant donné que le plan d’affaires présenté aurait récemment été bonifié [...], les différentes composantes concernées chez Desjardins procéderont dans les prochains jours, avec rigueur et ouverture, à l’évaluation du nouveau dossier», mentionne un communiqué diffusé hier. 


Si Desjardins décidait à nouveau de ne pas financer le projet de coopératives soutenu par les employés des six quotidiens en difficulté, il faudra «se rendre à l’évidence que le modèle ne marchera pas», a réagi M. Fitzgibbon. D’autres partenaires financiers pourraient toutefois participer à la transaction. «Il n’y a pas juste Desjardins», a-t-il rappelé. 








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Legault en rajoute 


Quelques heures plus tôt, le premier ministre François Legault avait ajouté sa voix à celle de son ministre en ce qui a trait à la non-participation de Desjardins dans le projet de coopératives pour relancer GCM. 


«Desjardins n’envoie pas un message positif», avait déploré M. Legault, en rappelant à son tour qu’il s’agit pourtant d’un modèle soutenu par Capital régional et coopératif Desjardins (CRCD), une composante de la coopérative financière qui bénéficie d’avantages fiscaux (comme le Fonds de solidarité FTQ et Fondaction CSN). 


«C’est surprenant et inquiétant de voir qu’un projet de coopératives pour sauver des journaux importants au Québec ne soit pas appuyé par Desjardins», avait ajouté le premier ministre. 


Le PDG de Desjardins, Guy Cormier, a par ailleurs indiqué hier qu’il sollicite un deuxième mandat de quatre ans à la tête de l’institution. 


Le Groupe Capitales Médias fait l’actualité 


Novembre  


Octobre  



  • Les cadres et employés non syndiqués du GCM versent 23 000 $ pour la création de leurs coopératives. 

  • Quatre groupes ont déposé des lettres d’intention au séquestre PwC pour racheter le GCM.   


Août  



  • Le gouvernement québécois accorde une aide d’urgence au Groupe Capitales Médias, qui est acculé à la faillite. L’entreprise a déposé chez un syndic PwC une proposition en insolvabilité­­.  




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