La servitude volontaire

Le monde à l'envers?

Tribune libre

Pouvons-nous interroger nos dirigeants sur les dons qu’ils accordent à des entreprises privées? 



Il semble de plus en plus qu’il ne faut pas s’insurger contre le fait même que nos élus nous taxent allègrement pour redistribuer le fruit de notre exploitation fiscale (ou autres…) au bénéfice des capitalistes en mal de rentabilité!



Nous avons tous en mémoire ces millions versés par notre gouvernement à Bombardier pour sa «C Series» qui tardait à se vendre, et qui a finalement été racheté à prix dérisoire par le cousin français Airbus; la belle affaire pour les actionnaires français, n’est-ce pas?



Ici, à Trois-Rivières, l’église catholique de Rome a vu son fonds de roulement bénéficier de la somme de 360 000. $ par le budget municipal de la ville, tous les ans, pendant 20 ans pour son tourisme religieux.



Ailleurs, comme à Saint-Paulin, on a vendu à la municipalité l’église du village pour 1,00 $, refilant ainsi l’entretien de la bâtisse à tous les citoyens, croyants comme les non-croyants. Et l’on s’apprête à faire de même à Yamachiche! La belle affaire pour les actionnaires de la foi catholique de Rome, n’est-ce pas?



À ma Caisse d’économie solidaire Desjardins, ce sont les 22 000 membres qui sont exploités comme des contribuables pour remettre le fruit de leur exploitation bancaire à seulement 300 membres entreprises choisies à la discrétion des dirigeants! Ils appellent ça faire de la banque autrement! Ni l’AMF, ni Le Mouvement n’y voient là matière à corruption; ils disent que c’est un «Projet coopératif»! La belle affaire pour les entreprises favorisées comme le journal Le Devoir, n’est-ce pas?



C’est en 1576 qu’est paru «Le discours de la servitude volontaire» écrit par Étienne de la Boétie; nous ne pouvons donc pas plaider l’ignorance face aux tyrans qui nous font croire et accroire qu’ils sont à notre service; plutôt au service d’une minorité favorisée, laquelle asservit la majorité : on appelle ça une oligarchie (ou une monarchie nouveau genre) laquelle use d’un autoritarisme dégradant où le pouvoir écrase et endoctrine tout un chacun qui n’ose plus critiquer ni même prendre la parole à l’encontre des directions qui gouvernent et humilient. 



Mais comme le pensait le jeune de la Boétie, ne serions-nous pas volontairement des abrutis abusés? Ou des abusés abrutis volontiers? 



La dernière en liste : payer 100. $ pour parler à un ministre! 



Un ex-conseiller municipal de Yamachiche m’a demandé le 5 novembre dernier combien je payais en taxe à la municipalité de Yamachiche (j’y suis natif) alors que j’assistais à leur présentation de leur unique projet pour devenir propriétaire de l’église (au coût de 1,00 $, comme à Saint-Paulin) et financer pour plus de 2 millions de dollars la transformation (conversion) en fromagerie (coop de solidarité) une partie de l’église? J’ai demandé depuis quand faut-il payer son droit de parole en démocratie.



Nous en sommes là! La démocratie a un prix et il est devenu en argent sonnant! Parlez-en aux lobbyistes; parlez-en à ce profiteur qui réclame 100. $ pour lui parler! 



On m’a enseigné qu’en démocratie, la parole était notre droit le plus élémentaire. La parole et donc notre pouvoir de penser par nous-mêmes! La démocratie a-t-elle encore des principes? Je pense qu’elle en a, mais qu’on les oublie volontairement!



Nous faudra-t-il une nouvelle révolution, nous faudra-t-il à nouveau écrire un discours, ou trancher des têtes? La démocratie et la transparence de nos dirigeants devront-elles se négocier sur la place publique afin de découvrir qui sont les tricheurs, qui sont ceux qui abusent hypocritement, et qui sont les profiteurs officiellement? 



En système capitaliste et en démocratie, il doit y avoir plus de clarté sinon, aussi bien revenir officiellement à la tyrannie de la dictature et nous taire.



J’ai la nausée de penser que notre monde marche en envers; essayez de marcher sur la tête, vous découvrirez d’où vient la nausée. 



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