Le gouvernement ne peut que perdre
Dans le conflit qui l’oppose aux étudiants, le gouvernement ne peut que perdre. Ce n’est pas un mantra mais plutôt la conclusion de la réflexion qui suit.
Si le premier ministre déclenche des élections, ce sera un aveu qu’il n’avait pas la légitimité avec laquelle il voulait imposer ses vues aux étudiants. Même si il parvenait à gagner les élections, sa majorité en terme de suffrage serait si faible et relative que notre système électoral et les élus perdraient de leur valeur morale.
Si le gouvernement choisi la ligne dure, il faudra qu’il aille jusqu’au fond de cette logique ; c’est à dire d’utiliser une violence telle que ceux qui ne sont pas intimider dans le silence seront tout simplement détruit. Evidemment, toute la société y perdrait.
Si le gouvernement continue indéfiniment à imposer les mêmes mesures et à ignorer l’échec de leur application, il en résultera une érosion de l’autorité de l’État. Lorsque le politique, le judiciaire et la police perdent de leurs influences, c’est le gouvernement qui perd. Mais le gouvernement perdra aussi parce que les coûts (ajustements scolaires, impact sur le travail, hausse des coûts de sécurité …) excéderont ce qui peut être soutiré des étudiants
Si le gouvernement accepte un compromis négocié avec les étudiants, alors il ne perdra que ce qu’il a déjà perdu. Le gouvernement a perdu 3 mois du temps des étudiants et la paix sociale. La réputation ? Il conservera celle qu’il a eue depuis toujours. La réputation de prendre des décisions envers et contre tous, de s’en téter puis de reculer.
Tous les québécois perdent quand la légitimité de leurs institutions est affectée. S’il ne peut que perdre, il serait honorable que le gouvernement songe à l’intérêt de tous lorsqu’il décidera de la manière dont il perd.