Le FLQ en 2009

L'affaire André Lavallée - pétard mouillé de GESCA



Mon premier patron au Journal de Montréal, en 1998, s'appelait Jean-Denis Lamoureux. C'était un ancien membre du FLQ. Pierre Péladeau l'avait embauché à sa sortie de prison.
Il n'y avait rien d'exceptionnel à ce qu'un ex-« terroriste » occupe un poste de direction dans une grande entreprise : au moment de la crise d'Octobre, en 1970, la police avait fait emprisonner la moitié de la salle de rédaction du Journal de Montréal. Les sympathisants du FLQ étaient comme Dieu : partout.
Lamoureux m'avait nommé correspondant du Journal à Ottawa. Je ne voudrais pas me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais ce n'était peut-être pas l'idée du siècle de nommer un ex-felquiste patron du bureau politique du Journal à Ottawa. Mon directeur de l'information avait des opinions... particulières, disons, sur les nouvelles en provenance de la capitale fédérale.
Anyway. Ce n'était ni la première, ni la dernière fois que des choses bizarres se passaient au Journal de Montréal. On aura l'occasion de s'en reparler.
Le sujet de ma chronique, c'est le FLQ. Les ex-membres du FLQ. Aux dernières nouvelles, Paul Rose, condamné avec trois autres membres du FLQ pour le meurtre du ministre Pierre Laporte en 1970, travaillait pour la CSN, le syndicat qui signe mon chèque de paye.
Jacques Lanctôt, condamné pour sa participation à l'enlèvement du diplomate britannique James Cross, est devenu éditeur et rédacteur. Il a brièvement exploité un petit café sur l'avenue du Mont-Royal, il y a quelques années. J'y allais de temps en temps avant que ça ferme.
Il n'y a aucun scandale là-dedans. Lanctôt, Rose, Lamoureux et compagnie ont purgé leur peine. Ils ont réintégré la société. Ils ont le droit de vivre comme tout le monde.
Recul historique
Il faut aussi dire que le Québec a tourné la page sur l'aventure du FLQ. Cette époque douloureuse est révolue. Le Québec est devenu une société — j'allais dire un pays — mature.
On l'a vu au Moulin à paroles, à Québec, en fin de semaine dernière. Vous avez entendu le Manifeste du FLQ, qui a été lu par Luck Mervil ? Je suis allé relire le Manifeste : les méchants anglos qui dominent les pauvres ouvriers francophones, bla bla bla.
C'était vrai en 1970. Mais ce n'est plus tout à fait d'actualité. On lit le Manifeste du FLQ pour se souvenir. C'est comme ça que le Manifeste a été lu au Moulin à paroles : avec du recul, pour se souvenir d'un épisode de notre histoire.
Je vous parle de ça pour en venir à André Lavallée, vice-président du comité exécutif de Montréal et maire de l'arrondissement Rosemont-Petite Patrie. Il a été membre du FLQ, a révélé La Presse jeudi.
C'est d'intérêt public. C'est bon à savoir. Ça nous renseigne sur le personnage. Et c'est tout.
À titre de membre du FLQ, André Lavallée a été complice d'un vol de 31,90 $ dans un bingo au sous-sol d'une église. Il a été condamné à 25 $ d'amende pour son crime. Voilà.
C'était il y a près de 40 ans. Depuis, André Lavallée a démontré sans aucun doute qu'il peut servir la communauté avec loyauté et talent.
On peut maintenant passer à autre chose.


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