Le culot des libéraux

Gonflé par la complaisance des médias

Chronique de Pierre Gouin

Si l’opinion publique n’a pas reconnu de gagnant à la suite du débat des chefs, c’est uniquement à cause du manque de rigueur et de compétence en matières économiques des analystes qui ont commenté ce débat ainsi que la campagne électorale jusqu’à aujourd’hui. Leur capacité d'analyse limitée les contraint à se baser sur un principe simple et absolument non fondé: lorsqu'il est question d'économie il faut faire confiance aux libéraux.
La croissance économique réalisée sous le dernier régime libéral résulte presque entièrement des dépenses publiques en immobilisations, principalement dans des infrastructures publiques. Ces dépenses ont été le principal moteur de la croissance au Québec, de 2003 à 2011, mais même avant le début de la récession, de 2003 à 2008 (voir l’étude publiée par l’IREC : Économie du Québec : une illusion dangereuse, Montréal, 7 août 2012). Les investissements privés notamment ont été anémiques au cours de ces périodes.
Si un gouvernement péquiste se présentait en élection avec un tel bilan, les libéraux et les milieux d’affaires accuseraient les péquistes d’avoir chassé les investisseurs privés et d’avoir dilapidé les fonds publics pour créer artificiellement de la croissance. Les médias auraient repris ces accusations, avec raison, et en auraient profité pour marteler que les souverainistes sont des rêveurs et ne comprennent rien à l’économie. Le gouvernement Charest a utilisé ce stratagème pour cacher son incapacité à gérer l’économie et, devant la complaisance des médias, le chef Couillard a annoncé que son gouvernement miserait encore sur de fortes dépenses en infrastructures, incluant le Plan Nord, pour créer de l’emploi. La réplique de madame Marois à monsieur Couillard sur cette question au cours du débat aurait due être considérée comme un knock out.
Les conséquences d’une telle stratégie sont tellement connues que j'y vois un plan délibéré pour anéantir l'économie du Québec et nous rendre dépendant de la péréquation alors que nous ne l'avons jamais été.
D'abord, comme la croissance du PIB a été acceptable, on a réussi à faire oublier les faiblesses de grands secteurs de l'économie et on a négligé de prendre les mesures nécessaires pour maintenir une économie forte. De plus, comme les dépenses en immobilisations ne sont pas comptabilisées dans le déficit, on a pu les faire exploser sans attirer l'attention et on a continué à prétendre que l'augmentation de la dette était due au déficit budgétaire annuel alors que ce sont les dépenses en immobilisations qui en sont principalement responsables. Madame Marois a raison, avec le plan de Couillard la dette atteindra rapidement un niveau critique.
Pour Couillard, les dépenses en infrastructures sont intéressantes parce qu'elles génèrent des retombées dans les coffres du parti libéral mais aussi parce qu'elles peuvent relancer la création d'emploi en quelques mois. Le gouvernement péquiste qui a voulu ramener les dépenses en immobilisations à un taux de croissance acceptable a connu l'inverse, alors que la baisse d'emploi dans ces activités a affecté rapidement les statistiques de l'emploi au Québec. L'économie du Québec doit être sevrée de cette injection de fonds publics.
Malheureusement, la complaisance des médias de ne limite pas aux questions économiques. On a réussi à trouver un chef qui n'a pas trempé, jusqu'à preuve du contraire, dans les vieilles affaires libérales, mais il mène sa campagne actuelle avec des fonds recueillis par Bibeau et compagnie. Il a aussi ses propres petites histoires mais il tente de faire un «deal» avec Marois pour ne pas déterrer les squelettes. Est-ce que les médias ont accepté ce «deal»?


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    22 mars 2014

    Non seulement la complaisance mais le silence complice des journalistes qui accompagnent Couillard qui aujourd'hui a tenu responsable le parti québécois de n'avoir rien fait pour régler le problème du toit du stade olympique
    On sais que le parti québécois est au pouvoir depuis seulement 18 mois et qu'il en as eu plein les bras avec les problemes reliés a la corruption libérale et par l'obstruction systématique des caquistes et des libéraux a l'Àssemblée Nationale sur tout les sujets et tout les projets de lois que le pq voulait mettre de l'avant
    Les journalistes savent aussi que les libéraux ont gouverner durant 10 ans majoritaire sauf pour une courte période de deux ans et qu'ils n'ont absolument rien fait pour régler ce problème du toit olympique ..c'est long 10 ans à ne rien faire
    Mais voila ...
    C'est assez extraordinaire mais aucun des journalistes présents n'as relancer Couillard avec une question pour lui faire remarquer cela après que Couillard eu blamer le parti québécois sur le toit du stade olympique ..encore et toujours le silence complice des journalistes
    C'est devenu parole d'évangile et la médiacratie journalistique en fait son affaire comme déclaration venant de Couillard
    Pour ne pas embarrasser Couillard du plq sur les 10 ans d'inactions libérale sur ce sujet ..elle se tait et ne lui pose aucune question
    La complicité par le silence
    Ce silence assourdissant qui est aussi celui observer par les journalistes des médias fédéralistes qui pratiquent ensemble une véritable omerta journalistique complice sur le scandale Porter et le CUSUM
    Ces fameuses infrastructures nécéssaires et qui hélas ont servis de vache a lait pour instituer un véritable système de corruption institutionalisé servant a enrichir l'entourage des libéraux ,leur caisse électorale et les compagnies de génie conseils libérales durant 10 ans par toute sortes de fraudes et de magouilles, de pots de vins versés a gauche et a droite par ces mêmes sociétés de génie conseil pour avoir les contrats des libéraux