Frais de scolarité

Le courage d'agir pour le bien commun

Tribune libre

Un économiste est un expert qui saura demain pourquoi ce qu'il avait prédit hier ne s'est pas produit aujourd'hui. - Laurence Peter
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Pourquoi le gouvernement libéral n’utilise pas les 900 millions offerts par Ottawa lors du règlement du déséquilibre fiscal au lieu d’offrir des baisses d’impôts? Pourquoi ne réclame t-il pas à Ottawa les 2,1 milliards pour l’harmonisation de la TPS et de la TVQ? Pourquoi ne pas augmenter la taxe sur le capital de 50% à 100% du gain réalisé; ce qui permettrait une entrée d’argent neuf de près d’un demi-millard de dollar? Pourquoi ne pas charger à Rio Tinto Alcan, une compagnie étrangère, le vrai coût de son électricité pour produire l’aluminium? Pourquoi ne pas faire la lumière sur la corruption qui coûte 30% de plus aux québécois; ce qui équivaut presque au déficit actuel du gouvernement selon l’ancien ministre des finances Monsieur Jean Campeau? Pourquoi le gouvernement n’actualise pas la loi sur les mines afin de récupérer une somme de 200 millions en redevance? Pourquoi le gouvernement ne prête pas lui-même aux étudiants directement, au lieu de faire affaire avec les banques, dans le cadre du programme des prêts et bourses; une économie de 48 millions de dollars en intérêt? Pourquoi le salaire des recteurs d’universités est pratiquement le double du salaire du Premier Ministre du Québec? Comment un associé principal du cabinet d’avocat Davies Ward Phillips & Vineberg, comme Lucien Bouchard, qui défend la firme Conventree de Toronto impliquée dans le scandale des PCAA peut-il nous faire la leçon? Avez-vous oublié les mises à la retraite… Le seul qui devrait prendre sa retraite, c’est Lucien Bouchard.

Les frais de scolarité sont déjà dégelés. En effet, d’ici 2012, les étudiants paieront 500$ de plus par année. Mais en contrepartie, les investissements du gouvernement libéral ne couvrent même pas les coûts de système, les bourses versées en 2009-2010 ne couvrent même pas le taux d’inflation. Chaque fois qu’un étudiant investit un dollar, le gouvernement en profite pour se dégager de sa responsabilité envers l’éducation.
Faut-il rappeler aux riches de ce monde que tous ne partent pas égaux dans la vie, que tous n’ont pas un père ou une mère avec un porte-feuille bien garni. Avons-nous abandonné l’idéal québécois de la révolution tranquille; la chance pour chacun de réussir sa vie, par l’éducation, par la formation, et ce, sans le souci monétaire? Seul le talent et l’excellence devraient être condition de réussite.

Il faudrait d’ailleurs m’expliquer comment une hausse de coût n’affecte pas la demande. Il s’agit pourtant d’un principe de base d’économie. Nous avons un problème de démographie, croyons-nous vraiment qu’un jeune couple endetté d’un prêt de cent mille ou deux cents mille aura envie de mettre des enfants au monde? Croyons-nous vraiment que de réduire l’accès aux études post-secondaires est une vision de courage, alors qu’une pénurie de main-d’œuvre spécialisée pointe à l’horizon?

Fin aux paradis fiscaux. Fin à l’évasion fiscale. Fin de la corruption des petits amis du régime. Lumière sur le scandale des PCAA. Voilà une vision courageuse pour une société juste et financièrement viable. Ce sont les bandits qui nous coûtent cher, et surtout, leur avocat.
Mélissa Pilon,
_ étudiante en design graphique
_ Université du Québec à Montréal


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3 commentaires

  • Colette Provost Répondre

    25 février 2010

    Lucien Bouchard envoyait ses enfants à l'école privée déjà au primaire. On imagine qu'il ne doit pas s'inquiéter de trouver l'argent pour leur université.
    Que les riches ne veuillent pas que les pauvres s'instruisent, c'est logique. Le peuple instruit est beaucoup plus dangereux pour eux.
    Il sera aussi beaucoup plus facile aux possédants de conserver le statu quo social si leurs rejetons prennent les futures places dirigeantes. Qui mieux que leurs enfants défendra leur système de valeur?
    Ces décideurs militent pour leur droit à choisir (par leur argent) la prochaine génération de décideurs québécois.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 février 2010

    Félicitations pour votre excellent article.
    Que j'aimerais entendre la réplique de Bouchard à votre intervention !
    Ces 16 oiseaux lugubres sont là pour nous barrer la route, comme si nous n'avions pas assez d'obstacles ! Et Charest est caché sous la table, mort de rire ! Il reste deux ans encore à ses tizamis à nous lâcher des vesses de loups...pour lui sauver la face !
    Derrière leurs masques de notables, il y a des gens dangereux, qui calculent froidement et profitent de notre bonhomie légendaire.
    Votre article va t-il circuler ?

  • Isabelle Poulin Répondre

    24 février 2010

    Oui s'il n'y a pas d'enquête publique, rien ne va les arrêter, le petit 100 $ qu'on paie en plus, pour eux c'est une mine d'or, si on sait qu'une banque peut le prêter 20 fois, qu'est-ce que c'est comme levier quand on joue au casino avec. Ce qu'on croit être des pinotes est en réalité des trésors et chaque jours on dilapide notre force de travail vers ces casinos. C'est à eux à démontrer leur loyauté, pas à nous les honnêtes détroussés. Ils vont vouloir vous convaincre que parmis nous, il y a des malhonnêtes comme ils nous inventent des nouvelles sortes de nuages.