Le confort et l'indifférence

Tribune libre

Grâce au chef de la CAQ (qui ne doit rien à personne, pas même à Charles Sirois), j'ai récemment découvert l'appellation fort amusante de caribou pour désigner ceux que l'on sait.
Toutefois, à mon avis, dans la présente histoire, s'il y a un comportement qui ressemble à celui du caribou, c'est avant tout celui qui consiste à se ruer aveuglément dans les promesses de bonne gouvernance provinciale à saveur «souverainiste» (PQ comme QS). En effet, le scandale des commandites a démontré A + B comment la corruption et le cynisme de l'élite politique sont des conséquences innées sinon systémiques du maintien du Québec dans le Canada. Ni plus ni moins qu'un effet collatéral du fédéralisme canadien pour le Québec. Dans ces conditions, même avec la meilleure volonté du monde, la bonne gouvernance provinciale est nécessairement exceptionnelle et le cas échéant, elle est de courte durée. La manipulation des médias et la corruption sont les seules armes disponibles pour maintenir le Québec dans le Canada (en Amérique du Nord, l'usage de la force militaire ne tiendrait pas la route). Et nous savons tous que ces armes sont largement utilisées. En somme, l'oeuvre dévastatrice des Libéraux est davantage un symptôme qu'une cause, et l’on ne modifiera jamais durablement cette cause en s'attaquant strictement à ses symptômes. Au mieux, on pourra les atténuer quelque temps. Mais le naturel reviendra bientôt au galop, comme en 1982 ou en 1996.
Que la souveraineté soit nécessaire pour assurer l'épanouissement social, culturel et économique du Québec c'est assurément une certitude secrète pour la très grande majorité des Québécois, et ce, quelles que soient leurs origines, leur langue maternelle ou leur appartenance politique. Mais au lieu de prendre le taureau par les cornes, comme le propose fort judicieusement Option nationale, cette majorité préfère attendre confortablement que descendent du Ciel d'improbables conditions gagnantes ou faire carrément l'autruche en ignorant le problème.
D'évidence, la plupart des Québécois optent toujours pour le confort et l'indifférence et à ce titre, ils se retrouvent tous dans le même camp, soit celui de la bonne conscience. Ils la trouvent précisément en niant la réalité ou en psalmodiant des voeux pieux et en faisant semblant d'agir, ce qui revient passablement au même. Souverainistes et fédéralistes dans le même camp, qui l'eût cru?
Les rêves sont à la source de tout progrès, mais en dehors de l'action, ils deviennent généralement la source de tous les reculs.


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