Iran

Le compte à rebours d'Ahmadinejad

Conférence sur l'Holocauste




Le président Mahmoud Ahmadinejad a affirmé devant les délégués de la conférence sur la Shoah, réunis à Téhéran, que les jours d'Israël étaient comptés.
« Tout comme l'Union soviétique a été balayée et n'existe plus aujourd'hui, le régime sioniste sera bientôt balayé », a-t-il lancé sous les applaudissements des participants à cette conférence révisionniste.
« Peu importe que l'Holocauste se soit produit ou pas, peu importe si son ampleur est grande ou limitée, il s'agit d'un prétexte pour créer une base pour agresser et menacer les pays de la région », a ajouté le président iranien, qui estime que la disparition de l'État hébreu est le souhait de Dieu et des peuples de la Terre.
La conférence, qui se déroule depuis lundi sous les auspices du ministère des Affaires étrangères, a été organisée dans la foulée des déclarations incendiaires du président Mahmoud Ahmadinejad. Depuis son arrivée au pouvoir en août 2005, il a notamment affirmé que la Shoah était un mythe utilisé pour justifier la création d'Israël, qualifié de « tumeur ».
L'Iran, à l'instar de la quasi-totalité des pays arabes, n'a jamais officiellement reconnu l'existence de l'État hébreu et soutient financièrement les islamistes palestiniens du Hamas.
Cette conférence réunit une pléthore d'intellectuels de partout dans le monde, tous plus contestés les uns que les autres dans leur propre pays pour leur remise en cause de la réalité comme de l'ampleur de la Shoah, le terme utilisé pour désigner le massacre de six millions de juifs sous le joug des nazis.
Ainsi, des révisionnistes célèbres assistent à la conférence, dont l'Australien Frederick Toeben qui soutient que l'existence des chambres à gaz est un « mensonge complet ».
Quelques juifs orthodoxes antisionistes assistent aussi à l'événement. Bien qu'ils soutiennent la réalité de la Shoah, ils dénoncent son instrumentalisation pour servir la cause d'Israël.
L'Occident indigné
L'Union européenne (UE), l'Allemagne, la France, le Vatican et la Commission européenne ont ajouté leur voix à celle d'Israël et des États-Unis pour dénoncer la tenue de la conférence sur la Shoah.
La Finlande, qui assure la présidence tournante de l'UE, s'est déclarée « choquée par les efforts continus du gouvernement iranien de remettre en question ou banaliser les faits historiques indéniables de l'Holocauste et de ses horreurs ».
Le chef de la diplomatie française, Philippe Douste-Blazy, a quant à lui qualifié d'inacceptables les propos du président Ahmadinejad sur Israël. « Il n'y a pas une seule personne sur la planète qui puisse accepter ces propos », a-t-il soutenu, rappelant qu'il y a quelques mois le leader iranien avait déjà appelé à « rayer Israël » de la carte.
Il s'est dit convaincu que ces propos auront une incidence sur les discussions en cours au Conseil de sécurité de l'ONU concernant d'éventuelles sanctions contre l'Iran pour son programme nucléaire.
Le commissaire européen à la Justice a estimé pour sa part que cette rencontre est un affront inacceptable aux victimes de l'Holocauste et à la totalité du monde démocratique.
Pour sa part, le premier ministre britannique Tony Blair s'est dit excessivement choqué que Téhéran ait organisé une telle conférence et n'ait pas hésité à y inviter un ancien leader du Ku Klux Klan américain.


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