Le choix des juges

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«Dans quel monde de fous vivons-nous ? N’en jetons plus, la cour est pleine !»





Le Canada s’enfonce dans la rectitude politique. Les objectifs d’égalité des sexes ne sont pas chose faite, mais on est sur la bonne voie. Rien à redire sur ce dossier.


Mais le gouvernement de Justin Trudeau ne peut résister. Encore là, c’est dans la logique du multiculturalisme d’imposer de nouveaux critères d’embauche, plus susceptibles de représenter toute — insistons sur le mot «toute» — la diversité culturelle canadienne. Pour recruter des fonctionnaires, des dirigeants du service public, des candidats aux élections et bien sûr des juges, le Canada obsédé de vertu fait fort.


Sur le site internet du Commissariat à la magistrature fédérale, l’organisme responsable de proposer la nomination de juges, l’on trouve désormais sur le formulaire à remplir par les candidats des questions qui rendent perplexe.


On demande, par exemple, à ceux qui rêvent d’être juges des précisions surprenantes entre autres. À titre facultatif, voici le libellé de la formule: «Le gouvernement s’efforcera d’atteindre l’équilibre des genres et la représentativité de la diversité de la société canadienne au sein des cours supérieures et fédérales. Veuillez fournir des renseignements sur vous-même que vous croyez utiles.» Il s’agit alors de cocher des cases. Autochtones, minorités visibles, groupes ethniques ou culturels, déficiences, LGBTQ2, femmes.


Casting spécifique


On comprend alors que le ministère fédéral de la Justice n’est plus avant tout à la recherche de la compétence en droit en s’imposant un casting où le choix de la personne sera intimement lié à l’avenir à des critères qui ont peu à voir avec le talent de juger.


Or, dans l’esprit de ceux qui ont concocté pareil questionnaire au nom d’une certaine conception de la vertu, à n’en point douter, le Canada du futur se dessine. Un Canada où le roman de Georges Orwell, 1984, sert d’inspiration.


Pour ajouter à notre stupéfaction, précisons que dans l’esprit du gouvernement Trudeau, il s’agirait aussi de recruter des candidats dont l’expérience personnelle se rapprocherait de celle des citoyens qui comparaissent devant eux.


Nouveau critère


Que l’on nous comprenne bien. Les juges se doivent d’être sensibles à ceux qui se présentent devant eux. Mais il y a une différence de nature entre ne pas discriminer un candidat parce que LGBTQ2 et nommer d’abord pour cette raison un juge à la Cour suprême. La compétence en droit devrait être la primauté du recrutement. Avec pareille logique, on trouvera bientôt des militants pour exiger que les autochtones soient jugés par des autochtones et des transgenres par des transgenres.


Caricature, direz-vous? Mais aurait-on pu imaginer pareille politique de recrutement il y a trente ans? N’est-ce pas dans cette logique que les bien-pensants bien-hypocrites, puisque nageant dans la rectitude politique, se pâment devant la nouvelle posture intellectuelle, qui consiste à défendre l’idée d’appropriation culturelle qui empêcherait un écrivain blanc de créer un personnage noir et à un hétéro de créer un personnage gai?


Dans quel monde de fous vivons-nous? N’en jetons plus, la cour est pleine!



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