Le chantage des gras durs

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Nous vivons sous la République des médecins

Après les optométristes, les pharmaciens et les médecins spécialistes, c’est au tour des dentistes de menacer le gouvernement de se retirer du régime public s’il ne satisfait pas leurs exigences dans la négociation en cours. Le président de leur association admet qu’il entend profiter de la campagne électorale pour faire encore plus pression sur le gouvernement. La santé est de plus en plus une affaire d’argent et de moins en moins une préoccupation du bien-être des personnes.


Il y a un petit côté indécent à ce que tous ces incorporés du secteur de la santé, qui font déjà des affaires d’or sur le dos des citoyens, en veuillent encore plus pendant que gouvernement et patronat lésinent sur un salaire minimum décent qui permettrait à tous les citoyens de vivre dans la dignité. Les dentistes sont fort probablement les professionnels du secteur de la santé qui touchent les plus hauts émoluments annuels et il y a fort à parier que plusieurs doivent profiter d’une fiducie familiale pour réduire drastiquement leur contribution fiscale. C’est sans compter toutes les autres échappatoires dans les déclarations de dépenses liées à l’exploitation de leur entreprise.


Combien de soupers au restaurant, de sorties dans les loges du centre Bell, de croisières dans les mers du sud ou de loisirs en parallèle d’une participation à un congrès assumons-nous indirectement comme citoyens pour ces professionnels de la santé à même leur facture ou par leur déduction fiscale? Qui n’a pas entendu des histoires autour de ces professionnels qui se permettent de déclarer des frais de séjour (hébergement ou repas) comme dépenses professionnelles lorsqu’ils se retrouvent avec d’autres collègues dans un évènement qui se voulait avant tout récréatif?


La santé s’est transformée en puits sans fond avec un gouvernement dirigé par des docteurs qui s’étaient bien traités auparavant. Malgré l’outrance de la population, le gouvernement Couillard n’a guère manifesté de colonne vertébrale devant les groupes de professionnels de la santé. Les médecins spécialistes ont convenu d’une entente qu’eux-mêmes et le gouvernement avaient peine à justifier en toute décence. Les optométristes et les pharmaciens ont également vu le gouvernement reculer sous la menace et la crainte de perturbation en campagne électorale. Les dentistes font le pari qu’ils pourront bénéficier des mêmes traitements de faveur que les autres incorporés de la santé en jouant le même jeu.


Population et experts s’inquiètent que le budget de la santé s’accapare une portion de plus en plus large des dépenses d’État, mais l’hémorragie se poursuit sans que nous puissions trouver, dans le gouvernement Couillard, de chirurgien pour la juguler. Au contraire, on saigne le citoyen à grandes pompes!