Guy Nantel brigue la chefferie du Parti québécois. Selon un premier sondage, 38 % des électeurs péquistes considèrent qu’il ferait le meilleur chef. Nantel est indubitablement une personnalité publique. Mais est-il dans l’intérêt du PQ d’être représenté par l’humoriste ?
Réputation
Sous prétexte de faire de l’humour social et politique, Nantel enchaîne les blagues sur presque tous les groupes qui forment la société. Et comme en témoignent certains commentaires qui polluent sa page Facebook, il suscite l’admiration de nombreux infréquentables.
Ainsi, à force de perpétuer les stéréotypes vicieux, perfides et dégradants sur les juifs, les musulmans et les femmes, Nantel n’a-t-il pas réussi à se forger, à tort ou à raison, une réputation de raciste, xénophobe et sexiste auprès de ses cibles ? Et en déclarant avoir de l’admiration pour le sulfureux Dieudonné et être honoré de partager la scène avec lui, n’a-t-il pas fourni d’excellentes munitions à ses détracteurs ?
Certes, Nantel est totalement libre de s’exprimer sur tout ce qui lui inspire moquerie, dérision et sarcasme. Mais qui dit liberté dit également responsabilité. L’humoriste doit donc accepter que certains lui trouvent une odeur fétide. La liberté n’est pas une notion à sens unique !
Radioactif
En politique, l’image est primordiale. Elle passe même souvent avant les compétences ou le programme. L’élection du « beau mec » d’Ottawa l’a prouvé ! Or, l’image de Nantel n’est pas immaculée. Le PQ doit donc sérieusement se demander si l’humoriste est un actif pour le parti, ou s’il est radioactif. S’il augmente la légitimité et redore l’image du parti, ou s’il les détruit.
Ces questions sont d’autant plus pertinentes que le PQ peine à s’imposer en raison notamment de ses difficultés historiques à séduire les électeurs issus de l’immigration. Un humoriste qui a compromis son image avec des blagues jugées délétères par une partie de l’électorat peut-il sauver le PQ ? On peut en douter !